Napoléon Joseph Verheyen, né le 29 décembre 1807 à Anvers et décédé le 14 février 1869 à Bruxelles, est un magistrat, haut fonctionnaire, et administrateur de la Sûreté publique et des prisons de 1852 à 1869. Il est issu de l’union entre Joseph Tobie Verheyen, agent d’assurance bruxellois et Jeanne Marie Genoels, rentière originaire d’Anvers.
En 1825, à l’âge de dix-sept ans, Napoléon Verheyen rentre à l’Université de Gand pour y effectuer des études de droit. Il vient d’obtenir le titre de docteur en droit quand surviennent les évènements révolutionnaires de septembre 1830 qui le confronte, pour la première fois, aux questions de sécurité publique. En effet, la situation dans sa ville natale d’Anvers est instable avec de nombreux incendies lors du mois d’octobre 1830. Dès lors, Napoléon Verheyen participe, à partir du 28 octobre 1830, aux commissions de sûreté publique, destinées à calmer la situation. La tranquillité ramenée dans la ville d’Anvers, les membres de cet organisme de sûreté publique reçoivent les plus élogieux remerciements des autorités constituées. Par la suite et jusqu’en janvier 1833, d’autres commissions sont créées afin de prendre toutes les mesures utiles à la sauvegarde de l’ordre public, elles devaient empêcher les incendies mais aussi surveiller les étrangers dont les agissements apparaissaient dangereux. Napoléon Verheyen, membre des sept comités de sûreté publique et d’incendie à Anvers, rend donc de considérables services à la métropole d’Anvers et à la Belgique. A cette époque, Napoléon Verheyen n’a que vingt-deux ans, mais il est déjà un des agents les plus actifs de ces comités. En effet, le 22 août 1832, Charles Rogier, alors gouverneur d’Anvers, évoque Verheyen comme étant la personne qui a rendu le plus de services à la cause de la révolution de par son talent, son activité, et son énergie. Par son attitude zélée et patriotique, il a le mérite de protéger la bourgeoisie qui était hésitante, plus disposée à s’opposer à son œuvre qu’à l’aider dans ses projets.
Intelligent, jeune, travailleur infatigable, Napoléon Verheyen rentre dans la magistrature à Anvers où les fonctions du parquet offraient à cette période bien des difficultés. Le gouvernement provisoire le nomme substitut du procureur du Roi le 5 novembre 1830. A vingt-neuf ans, il est désigné procureur du Roi près le Tribunal de première instance d’Anvers. Le 9 avril 1842, il continue sa carrière dans la magistrature en tant que procureur du Roi du Tribunal de première instance de Bruxelles.
Le secrétaire général du Ministère de la Justice, M. Putzeys, parle de Verheyen comme étant quelqu’un avec un esprit de modération et d’équité dont les actes étaient empreints de loyauté et de tact. Enfin, par arrêté royal du 8 janvier 1852, il est nommé administrateur de la Sûreté publique et des prisons. A ce poste, il est chargé d’une lourde tâche: rétablir au sein d’une administration négligée, l’ordre et la discipline indispensables à la sécurité nationale. Il dirige ce service, jusqu’à sa mort, pendant plus de dix-sept ans en faisant preuve d’un talent hors pair et d’un tact assez remarquable.
Napoléon Verheyen s’était marié le 29 septembre 1842, à Maransart, avec Adèle Joséphine Brunard. Le couple a principalement vécu au 56, Boulevard de Waterloo à Bruxelles. Ils n’ont pas eu d’enfant. Il est à noter que son épouse vient d’une famille de grands propriétaires fonciers du Brabant wallon. Quelques membres de cette famille libérale sont d’ailleurs des personnages importants de l’époque. Notamment son père, Hubert Frédéric Brunard qui est le bourgmestre de la commune de Maransart. Celui-ci avait fait de Maransart, une des communes les plus modernes pour l’époque, avec notamment de nombreuses routes pavées. En outre, un de ses frères, Charles Dominique Brunard est sénateur. Avec cette union, Napoléon Verheyen intègre donc une famille très aisée.
On peut aussi mentionner que Napoléon Joseph Verheyen est nommé, le 18 janvier 1844, chevalier de l’ordre de Léopold.
Sources:
- E. LALOIRE, « Verheyen (Napoléon Joseph) », dans Biographie nationale, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, t. 26, Bruxelles, 1936-1938, p. 641-644.
- Luc KEUNINGS, Des polices si tranquilles, Une histoire de l’appareil policier belge au XIXème siècle, Louvain-la-Neuve, 2009.
- Eric MEUWISSEN, Les grandes fortunes du Brabant, seigneurs de la terre, capitaines d’industrie, 1994.
- France NEZER, La Sûreté publique belge face aux tsiganes étrangers (1858-1914), Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2011.
- Almanach Royal officiel de Belgique, Bruxelles, 1845.
Thomas Ruelle
Notice rédigée dans le cadre du Séminaire d’histoire de la période contemporaine de l’Université catholique de Louvain (LHIST2280, professeur Emmanuel Debruyne).
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