Isidore Plaisant est né le 23 septembre 1795 à Bruxelles et y est mort le 10 mai 1836. Il est le fils du commerçant Jean Joseph Plaisant et de Marie Rose Buchet.

Après avoir entamé des études à Bruxelles, il part poursuivre sa formation en droit à Bologne en 1815 grâce à une bourse octroyée par la Fondation Jean Jacobs. Il termine ses études à l’archigymnasio della Sapienza à Rome, où il devient également proviseur-régent à l’hospice Saint-Julien des Flamands. Il y obtient son diplôme de docteur en droit avec distinction. En 1816, il présente un mémoire à l’Académie royale des Pays-Bas qui s’intitule Mémoire sur les hommes célèbres de la Belgique qui ont visité l’Italie, sur les monuments et les souvenirs qu’ils y ont laissés.

De retour à Bruxelles, il débute sa carrière en tant qu’avocat. Cependant, les arrêtés du gouvernement qui rendent obligatoire l’usage du néerlandais dans les cours et tribunaux ne lui permettent plus de plaider et il se voit ainsi interdire l’accès au barreau. En 1829, il se lance dans le projet de fondation d’une École Supérieure de Commerce et d’Industrie à Bruxelles. Celle-ci voit le jour en janvier 1830 et Plaisant y enseigne le droit commercial.

Lors de la révolution belge, Plaisant prend activement part aux événements en s’engageant dès août 1830 dans la Garde bourgeoise à Bruxelles. Il fait partie des aides-de-camp du Baron d’Hoogvorst et est chargé de la sûreté de la ville. Le 30 septembre 1830, Plaisant intègre les rangs de la magistrature en tant qu’avocat général à la Cour supérieure de justice à Bruxelles. Il lui est cependant accordé un congé afin qu’il puisse se consacrer entièrement à sa tâche d’administrateur de la Sûreté publique ; fonction à laquelle le gouvernement provisoire l’a appelé le 16 octobre 1830 en récompense du zèle et de la sagacité dont il a fait preuve durant cette période troublée. Il reste à cette fonction jusqu’au 1er avril 1831.

Par arrêté du 4 octobre 1832, il est nommé avocat général à la Cour de cassation nouvellement créée. Alexandre Gendebien était appelé à la fonction de procureur général de cette même cour mais, par suite de son refus, Plaisant a exercé cette fonction ad interim dès 13 octobre 1832, devenant de facto le premier procureur général de la Cour de cassation de Belgique. Plaisant doit attendre jusqu’au 30 mai 1834 pour voir sa situation à la tête du parquet de cassation régularisée.

Lors de la fondation de l’Université libre de Belgique à Bruxelles, il est chargé du cours de droit public national et international en tant que professeur extraordinaire. Plaisant faisait partie de ceux qui souhaitaient dès septembre 1831 voir la création d’une université libre à Bruxelles.

Isidore Plaisant participe également à l’élaboration de nombreux travaux. Parmi d’autres, nous pouvons citer De l’étude du droit positif du royaume des Pays-Bas (1828), La Constitution belge annotée (1832), ou encore le Dictionnaire de législation usuelle (1835). Il est aussi le fondateur de la Pasinomie en 1834 considérée comme un « heroicum opus ».

Ses nombreux travaux ont altéré sa santé et il meurt d’apoplexie à Bruxelles le 10 mai 1836.

De tendance libérale, Isidore Plaisant était franc-maçon depuis 1823. Pendant les troubles révolutionnaires, il forme avec Vandermeere en novembre 1830 la Loge « L’Union des Peuples », à Bruxelles, où ils reçoivent Charles Rogier et Félix de Mérode.

Il est chevalier de l’Ordre de l’Éperon d’Or (probablement vers 1815) et chevalier de l’Ordre de Léopold le 12 juillet 1835. Il est en outre décoré de la Croix de fer en avril 1835.

Sources:

  • Jules DE LE COURT, « Plaisant Isidore », dans Biographie nationale, t. 17, Bruxelles, Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1903, col. 706-711.
  • Isidore PLAISANT, « Mémoire sur les hommes célèbres de la Belgique qui ont visité l’Italie, sur les monuments et les souvenirs qu’ils y ont laissés », dans Revue d’histoire et d’archéologie, t. IV, 1864, p. 200-203. [Notice biographique sur Isidore Plaisant réalisée par Ch. RUELENS]
  • « Discours funèbre prononcé sur la tombe du défunt par Eugène Defacqz », dans Bulletin des arrêts de la Cour de cassation, 1835-1836.
  • « In memoriam prononcé par le premier président Étienne de Gerlache », dans Bulletin des arrêts de la Cour de cassation, 1835-1836.

Julien Charlier

Notice rédigée dans le cadre du Séminaire d’histoire de la période contemporaine de l’Université catholique de Louvain (LHIST2280, professeur Emmanuel Debruyne). 

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