• A la une,  genre

    La socialisation sexuée par le mouvement dansé : du formatage du corps à l’enfermement dans la prison du modèle féminin

    Par Héloïse Gonnissen, assistante de recherche au Laboratoire d’anthropologie prospective (LAAP), UCLouvain En Europe occidentale, la pratique de la danse chez les enfants, et plus particulièrement chez les petites filles, est un loisir très répandu. L’école de danse leur offre la possibilité de s’exprimer autrement, de construire un langage par le corps permettant d’extérioriser ce qui ne peut être mis en mots. Elle constitue en outre un lieu de refuge, hors des préoccupations de la vie quotidienne, un espace de reconnaissance où l’on peut partager sa passion, renforçant le sentiment d’appartenance. L’école de danse est enfin une instance de socialisation corporelle[1] très importante. Cependant, cette socialisation est également sexuée. Les jeunes danseuses s’enferment alors fréquemment, à leur insu, dans un modèle féminin fixe dès leur plus jeune âge et jusqu’à l’adolescence. Un formatage dès le plus jeune âge En effet, pratiquer la danse[2] permet la construction d’une certaine forme de socialisation, vecteur d’intégration corporelle de normes sociales, de codes d’une culture, et de mise en relation avec autrui. Mais plus implicitement, cette socialisation est également genrée, tendant à construire un univers de normes et de codes qui sont à adopter par les filles et les garçons. Une forme de « division…

  • A la une,  ethnographie par les sons,  LAAP,  workshop

    Ecouter le quartier Européen. 

    Une tentative d’ethnographie par les sons.  Par Etienne Dalemans et Gabrielle Fenton  Que peut-on apprendre sur le quartier Européen et ceux qui l’investissent lorsque l’on prête attention à ses espaces sonores ?  A travers ce podcast de 12 minutes, nous vous emmenons pour une promenade sonore dans les rues du quartier européen. Nous y suivons les sons tels des pistes d’investigation de l’anthropologue et réfléchissons autour de ces sons aux modalités d’une écoute ethnographique.  Ce podcast a été confectionné dans le cadre d’un workshop de la Chaire d’Anthropologie d’Europe Contemporaine sous la guidance de Marie Baltazar et Laurent Legrain et avec la participation de Faustine Bertin, Etienne Dalemans, Gabrielle Fenton, Eléonore Haddioui, Julie Hermesse, Céline Janssens, Julia Lareau, Camille Pée, Mathilde Pozza et Alice Truyffaut.    Bibliographies mentionnées dans le podcast :   Ingold Tim, 2007, “Against soundscape”, in E. Carlyle (ed.), Autumn Leaves: Sound and the Environment in Artistic Practice, Paris, Double Entendre, 10-13.  Schafer Murray R., 1977, The Soundscape. Our Sonic Environment and the Tuning of the World, Rochester, Destiny books. (Introduction : 3-12) 

  • extrait de Michèle Cris : "Respirer commes chauves-souris"
    A la une,  Coronavirus,  relation humains animaux

    La chauve-souris, responsable du Coronavirus? Pas sûr !

    par Frédéric Laugrand, chercheur au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective, professeur à l’UCLouvain Depuis le début de la pandémie, la chauve-souris est accusée d’avoir transmis le virus du SARS-Cov-2 à l’humain. Vrai ? En dépit d’un génome dont la structure est à 96% identique, aucune preuve scientifique ne permet encore de l’affirmer avec certitude. Par contre, le chiroptère pourrait être un allié précieux pour lutter contre le désastre écologique que nous vivons. Certains peuples autochtones des Philippines et d’Océanie vivent depuis longtemps avec la chauve-souris. Ils la respecte. L’anthropologue Frédéric Laugrand a rencontré plusieurs de ces ethnies. (dessein de Diniaté Pooda, in Miclèle Cros ) Pourquoi les chauves-souris sont-elles montrées du doigt aujourd’hui? « Dans n’importe quel type de crise ou de pandémie, la recherche d’un coupable est un réflexe, une réaction typique de la sidération. Assommés par ce qu’ils vivent, les gens tentent de trouver un bouc émissaire », explique Frédéric Laugrand, chercheur au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’UCLouvain. La chauve-souris a réveillé un imaginaire profondément ancré dans nos esprits. Elle apparait depuis longtemps comme monstrueuse et maléfique. Pour des raisons physiologiques et biologiques, la chauve-souris est, certes, une espèce réservoir de nombreux virus transmissibles à l’homme comme la rage,…

  • A la une,  Collection Anthropologie Prospective

    Relations familiales à distance dans l’île de Boa Vista au Cap-Vert

    « Si loin et si proche » Familles et circulation dans l’île de Boa Vista au Cap-Vert, le livre d’Andrea Lobo, anthropologue africaniste de l’université fédérale de Brasilia, disponible en français, dans la collection Anthropologie prospective (LAAP), Academia. Andréa Lobo est titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale. Elle est actuellement professeur à l'Université de Brasilia (UnB). Elle est chercheuse et coordinatrice du Laboratoire des "Etudes en Ethnologie dans les Contextes Africains" (ECOA) et du Groupe de Recherche "Ethnographie des Circulations et Dynamiques des Migrations" (MOBILE). Mène des recherches au Cap-Vert depuis la fin des années 1990 sur l'organisation familiale dans des contextes de flux de personnes, d'objets et de valeurs; genre; migrations et mouvements mondiaux. Elle est l'auteur de livres et de plusieurs articles sur la société capverdienne. Si loin et si proche (Boa Vista, Cap-Vert) Comment vivre des relations familiales à distance ? Les membres d’une famille vivent parfois, pendant de longues années, dans différents pays. Comment partagent-ils leur amour et entretiennent-ils les liens de proximité, malgré la distance ? Le livre d’Andréa Lobo nous présente la société du Cap Vert, petit archipel africain perdu au milieu de l’Atlantique, structurée sur la mobilité migratoire. À partir des récits de familles rencontrées sur l’île…

  • A la une,  genre

    Femmes invincibles et résistantes au sein de la résistance locale Maï-Maï

    Kalambi BISIMWA BULANGALIRE (doctorant en Sciences Politiques et Sociales à l’UCLouvain et Chercheur au Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP) ; travaille sur les violences de genre et les conflits au Sud-Kivu (Bukavu et Uvira) L’est de la République démocratique du Congo est un espace propice aux violences armées et communautaires. Cet espace est le lit de prédations, d’exploitations illégales des minerais de sang, de viols massifs et de rébellions étrangères et locales des groupes armés. Plusieurs chercheurs analysent les liens entre les conflits, les groupes armés et les statuts des femmes. Leurs conclusions se rallient derrière le paradigme unidirectionnel des ‘femmes victimes’ pendant et après le conflit. Ce paradigme analyse la féminité sous la posture de viols des femmes comme outils de guerre. Cependant, des ethnologues féministes mettent à l’épicentre de leurs réflexions la réhabilitation des femmes comme actrices sociales (Mathieu,1985 : 7). Notre constat empirico-théorique montre également les limites d’une appréhension des femmes congolaises comme étant uniquement victimes. Ce regard empirique intègre de nouvelles pistes de recherche qui articulent deux postures : le paradigme de ‘femme victime’ et celui de ‘femme actrice’ dans la résistance locale Maï-Maï. Ces lunettes socio-anthropologiques permettent de saisir la complexité des jeux d’acteurs dans les violences armées.…

  • A la une,  ethnofiction,  Migrations

    « Là où le soleil ne brûle pas » de Jacinthe Mazzocchetti: une ethnofiction sensible de vécus pré-migratoires.

    Jacinthe Mazzocchetti est anthropologue (LAAP), mais aussi autrice de recueil de nouvelles (La vie par effraction paru aux Éditions Quadrature) et de romans.  Interview de Jacinthe Mazzocchetti par Chloé Allen.  C. A. : Votre roman – Là où le soleil ne brûle pas  (Academia/Littérature, 2019) – est un roman, ou les voix, les histoires et trajectoires se mêlent, s’entremêlent pour raconter le départ de quatre jeunes africain.e.s qui quittent le continent africain, au départ de la Lybie pour rejoindre l’Europe. Ces histoires se nourrissent l’une l’autre et amènent peu à peu le lecteur ou la lectrice à se rendre compte de l’incroyable singularité des parcours et raisons de départ. Elles nous disent aussi les enjeux sociopolitiques et économiques sous-jacents qui amènent ces quatre personnes à se retrouver sur le même bateau. Ensemble ces voix deviennent un chant, celui du désir de changement de jeunes africain.e.s en quêtes d’horizons, d’espoir, un chant bafoué aussi par l’Europe et ses politiques migratoires. La quatrième de couverture explicite qu’il s’agit d’un roman choral, qu’entendez-vous par là ? Pourriez-vous brièvement nous parler de ces quatre personnages et ce qui les relie ? J. M. : Un roman choral est un roman où des histoires sont racontées en miroir les unes des autres,…

  • A la une,  Investigation d'anthropologie prospective,  Publication

    Un nouveau livre dans la collection « Investigation d’anthropologie prospective »

    Edité par Alice Sarcinelli, Fanny Duysens et Elodie Razy, le livre « Espaces pluriels de la parenté. Approches qualitatives de (re)configurations intimes et publiques dans le monde contemporain » vient de paraître aux éditions Academia-l’Harmattan dans la collection « Investigations d’anthropologie prospective » « Comment comprendre les relations et les catégories de la parenté dans le monde contemporain? Là où le sens commun voit parfois de véritables «révolutions» dans les changements à l’oeuvre, l’ouvrage montre les nuances de diverses (re)configurations dans les espaces intimes et publics sur des thématiques allant de l’inceste à la procréation médicalement assistée, des sans-papiers au polyamour, de l’Algérie au Mexique en passant par la Belgique et la Corée.« 

  • A la une,  Anthropologie visuelle,  Travaux Etudiants Master Anthropologie

    Un film remarqué

    Réalisé par Vanessa Gérard, Philippe Bonneels, et Denise Palermo dans le cadre de l’Atelier de films anthropologiques supervisé par Jean-Frédéric de Hasque, le film « La journée d’une infirmière à domicile » a fait l’objet d’un article dans le mensuel Agora, le journal de l’infirmier(e) belge. Le numéro de décembre 2020 met en avant la qualité immersive du film de 20 minutes : »Une vie décrite sans effets spectaculaires, traitée et filmée avec les proches et les patients et où l’ambition est de placer le spectateur en immersion dans la réalité des relations vécues lors des soins à domicile ». Encore bravo à eux et à tous les étudiants pour ces travaux de qualité réalisés dans des conditions difficiles.

  • A la une,  comparaison,  Coronavirus,  covid19

    Bilan qualitatif Cinquante-neuf États face à la pandémie de Covid-19

    Pierre-Joseph Laurent[1] Tel un tableau de bord, le site de la pandémie de Covid-19 de l’université Johns Hopkins reçoit, certains jours, un milliard de visiteurs : une référence planétaire. Il installe une comparaison entre les pays, dans la lutte contre le virus, en alignant les chiffres de décès par million d’habitants et les courbes supposées traduire l’aplatissement de l’épidémie[2] Mais que disent ces chiffres ? Pas grand-chose, car sans pondération, par exemple, de l’excès de mortalité causée par la Covid-19, par rapport aux années antérieures, ils demeurent incomparables. En marge de ces décomptes officiels, discutables, et de la communication se tiennent les arbitrages opérés par chaque État. Un arbitrage peu quantifiable, à comprendre autrement pour comparer les politiques. Une évidence, le Sars-CoV-2 tue et agir est une obligation. À la différence des questions climatiques, les conséquences de l’inaction portent sur l’horizon temporel du mandat des élus. Inattendu, sans échappatoires, l’arbitrage devient écrasant ; il concerne la vie humaine, l’économie, le marché, le bien-être général, la justice sociale, la liberté. Chaque décision influence différemment les classes sociales et peut accélérer la pauvreté. Avec le changement climatique, les inégalités qui se creusent et les bouleversements de la formation des opinions induits par les réseaux sociaux,…

  • A la une,  Anthropologie visuelle,  Coronavirus,  covid19,  Travaux Etudiants Master Anthropologie

    Filmer confinés

    Les étudiants de l’Atelier de films anthropologiques (LANTR2130) ont réalisé durant le confinement des films d’une durée de 7 a 20 min. Cette année, le COVID 19 a bouleversé la partie pratique du cours, certains étudiants ont pu faire leur tournage en extérieur, d’autre pas. Il leur a été proposé de faire une lettre vidéo.C’est un genre cinématographique qui consiste à s’adresser à un destinataire en prenant sa caméra, plutôt qu’un stylo. Cela permet de travailler à partir de chez soi, en utilisant une voix off ou des textes et en filmant des archives, des photos, des news d’internet, en déambulant dans sa maison, sa chambre, son kot…C’est une écriture au « je », ou en utilisant le « nous » si vous êtes en groupe. Nous vous livrons ici leur travaux, témoignages de cette période inédite et historique. « Le cul entre deux chaises » par Léonie Delvaux, Emma Devos et Simon Ninane « Ensemble séparément »  (partie 1, partie 2) par Héloïse Gonnissen et Noémie Matagne « Lettre à notre maison d’enfance, des sentiments partagés » par Emma Erroelen « La journée d’une infirmière à domicile » par Vanessa Gérard, Philippe Bonneels, et Denise Palermo  « Journal de confinement » par Quentin Vanreysen « Ceux qui guérissent » par Lisa Depret « Locked Dreams » par…

  • A la une,  covid19

    Incertitudes, « deuil anticipatoire » et traumas De la nécessité de penser le confinement au-delà de ses enjeux sanitaires et économiques

    Un texte de Jacinthe Mazzocchetti (UCLouvain – LAAP), Florence Noël et Isabelle Loodts, initialement publié dans le rapport « déconfinement sociétal » sur cartaa academica. Outre ses répercussions en termes économiques et sanitaires, la période de confinement a eu des effets psychiques négatifs, voire traumatiques. En plus des altérations dans le courant ordinaire des modes d’existence, nous voudrions ici pointer quelques enjeux, leurs répercussions et l’attention qu’ils demandent dans les perspectives de déconfinement. De près ou de loin, nous avons tous été profondément affectés par la situation de pandémie. Parmi la population, de nouvelles catégories se sont fait jour, dictées par les statistiques de dangerosité du COVID19 autant que par la nécessité de protéger et de soigner les plus faibles. Le monde des travailleurs s’est divisé entre confinés et actifs, rejouant par ailleurs les diffractions de classe, de genre et de race structurant la société (Degrave, 2020 ; Timothy, 2020). Le monde des « inactifs » (enfants et étudiants, sans emploi, retraités) s’est bipolarisé, obligés d’être strictement séparés, les uns pouvant être vecteurs de la maladie pour les autres. Les personnes précarisées, hors de portée d’un État qui s’accommode depuis longtemps de leur gestion uniquement associative, ont été les grands oubliés des…

  • A la une,  Anthropologie visuelle,  LAAP,  Publication,  Recherche et création

    Le LAAP (s’)expose !

    Certains d’entre-vous auront peut-être remarqué les imposantes photos disposées sur les bâtiments de la gare de Louvain-La-Neuve depuis le mois de mars. Il s’agit de l’exposition Corps Anthropologiques, organisée conjointement par UCLouvain Culture et le LAAP à l’initiative de la Professeure Anne-Marie Vuillemenot. Celle-ci rassemble des clichés ethnographiques de chercheurs et chercheuses du Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP) de l’UCLouvain. Exposées sur les murs de la ville, les photographies s’offrent au regard des passant.es de mi-mars à fin mai 2024. Un QR code accompagne chacun des clichés et donne accès à des podcasts, des textes, des sons et d’autres images. Ces données et commentaires additionnels témoignent de la complexité et de la diversité culturelle liées à la notion de corps, thématique de l’année culturelle 23-24. Du corps actif, au corps dansant, résistant ou souffrant, au corps mort ou absent, à celui qui se re-compose quotidiennement, au corps inscrit dans un milieu particulier ou aux prolongements du corps, chaque cliché ouvre un terrain ethnographique et permet la découverte d’humanités multiples. L’ensemble des photos et des podcasts est accessible via ce lien.

  • A la une,  Anthropologie des catastrophes,  LAAP,  Recherche et création,  Volcans

    Volcan fissuré, âmes fêlées et nouvelles opportunités

    Julie Hermesse, anthropologue (UCLouvain/LAAP) et Caroline Kempeneers, artiste comédienne, sont engagées depuis un an dans une démarche pluridisciplinaire qui explore et interroge l’impact de l’éruption d’un volcan sur l’île de La Palma (Canaries). Elles nous parlent de leur recherche, située au croisement des arts et des sciences, qui fera l’objet d’une présentation publique à Louvain-la-Neuve, au printemps 2024.  C’est dans le cadre d’une subvention « Recherche et Création » obtenue auprès de l’UCLouvain que les autrices de ce papier écrit à quatre mains se sont retrouvées à La Palma en Janvier 2023. Un travail d’investigation de terrain commun s’est imposé à elles : le nouveau volcan Tajogaite. Artiste multidisciplinaire, Caroline Kempeneers vit depuis 2019 sur l’île par intermittence. Elle a pu observer de près et dans ses différentes phases le nouveau volcan et ses impacts. Sa connaissance plurielle des acteur·trice·s de terrain ainsi que son accès aux informations locales relayées par les réseaux sociaux et par la presse ont permis d’ouvrir un large spectre d’investigation et de préparer la collecte de données et le travail ethnographique mené de pair avec l’anthropologue Julie Hermesse. Cette dernière ayant séjourné régulièrement à La Palma s’est vue réinvitée à investiguer dans le champ de…

  • 22 ans du LAAP,  A la une,  colloque

    « Observation participante, monographie, implication : des luxes nécessaires ? »

    Pour célébrer les 22 ans depuis la création de notre Laboratoire d’Anthropologie Prospective, nous avons organisé trois jours de débats  et de discussions autour du devenir de notre discipline anthropologique. Ce fut une joie d’accueillir les multiples intervenants et un public nombreux après 2 années où la pandémie de Covid a mis à mal un des aspects essentiels de la science en général et de notre laboratoire en particulier, à savoir la communauté, les rencontres et les débats.   La multiplicité des débats a démontré l’aspect enrichissant de la rencontre et de la réflexion collective. Nous espérons que nos invités n’auront pas été plongés, comme l’a formulé Mike Singleton, dans un « flux permanent de flous incessants », et qu’au contraire ces trois journées de discussion auront permis d’apporter du moins des pistes de réponses aux questions que nous nous étions posées.  Le deuxième des trois actes de cet évènement, qui a pris place le mercredi 26 octobre, interrogeait la primordialité de l’observation participante, de la monographie et de notre implication en tant qu’anthropologues sur le terrain et à l’université. Pour en discuter, nous avons eu l’occasion d’écouter Simona Taliani (U Torino), Andrea Lobo (U Brasilia), Nathalie Frogneux (UCLouvain), Sten Hagberg (Uppsala U),…

  • A la une,  Accès à l'eau,  Cap-Vert,  Non classé,  Séminaire LAAP

    Organisation sociale par le coutumier droit d’eau de source à Ribeira da Cruz (Cap-Vert)

    Au Nord-Ouest de l’île Santo Antão (archipel du Cap-Vert), Ribeira da Cruz est une vallée agricole montagneuse d’environ 400 habitants. Les activités sociales et économiques tournent autour du travail des cultures, l’irrigation, le ravitaillement des journaliers et la fabrication de l’eau-de-vie de canne à sucre. L’irrigation y est opérationnelle grâce, d’une part, à l’eau de surface (nascente), la plus ancienne eau exploitée, et d’autre part, à l’eau pompée dans les nappes phréatiques (furo) depuis le milieu des années 1990. Contrairement au furo, la nascente est une eau gratuite, et son strict droit d’usage se transmet lors de l’héritage des terres (parfois, par leur achat). S’y jouent des rapports de pouvoir entre celles et ceux qui ont accès à la terre et donc à l’eau nascente. Sa gestion individuelle est régie par le récit fondateur suivant : « No inicio do mundo, au commencement [probablement entre la fin du 18ème et le milieu du19ème siècle], il y a eu les Lima, une famille juive portugaise qui s’est installée à Ribeira da Cruz pour exploiter les terres. Nho Lima/Mr Lima a eu avec son épouse, quatre enfants : José, Pedro, Ma Joana et Rosario. En-dehors du mariage, Nho Lima a eu une cinquième enfant, Mariana, mais…

  • A la une,  Call for papers,  colloque,  Education,  Non classé,  Santé

     colloque « Par-dessus les épaules des stagiaires » les 9 et 10 février 2023 à l’UCLouvain: Appel à communications

    Dans le cadre de la présentation des conclusions d’une recherche financée par le Sofina Covid Solidarity Fund géré par la Fondation Roi Baudouin, le Laboratoire d’anthropologie prospective ( LAAP ) de l’UCLouvain organise un colloque international et multidisciplinaire centré sur les questions et les enjeux sociétaux que soulèvent les vécus des étudiantes infirmières et des étudiants infirmiers durant leurs stages. Nous proposons de réfléchir à ce qui constitue la profession infirmière, son apprentissage pratique et les projets sociétaux dans lesquels elle s’inscrit à partir d’une démarche d’anthropologie prospective. Cette démarche nous invite à découvrir et à entendre des paroles et des vécus d’acteurs au-delà des chiffres et du bruit médiatique, pour saisir les contextes dans lesquels des choix sont posés ainsi que la complexité des forces et des pouvoirs qui traversent la société. Le colloque multidisciplinaire et international rassemblera des chercheurs et des professionnels désireux de se plonger dans un espace de réflexion critique politique et pédagogique et en particulier dans les champs du devenir, de l’apprentissage et de la pratique des professions en lien avec les soins. Dans une démarche dialectique, la perspective anthropologique sera enrichie par une confluence d’autres approches qui favoriseront l’émergence d’interactions dynamiques entre de nombreux acteurs. Il se déroulera à…

  • A la une,  Agriculture,  Call for papers

    Call for papers: « Agriculture (re-)territorialisation: Balancing the promotion of local products and international trade in Europe »

    Call for papers :  « Agriculture (re-)territorialisation: Balancing the promotion of local products and international trade in Europe » – Special feature for « Sustainability Science » The question that we wish to address in this special feature is central:  How to (re)-build European food policy to encourage local practices of production and consumption and structure these practices with European and international trade? How can citizen and professional initiatives overthrow the dominant regime and change public policies? In order to ensure a better ecological performance of our food systems as well as to ensure the food sovereignty of the EU states, it is essential to reflect on the re-territorialisation of production and consumption systems. There is a tension between the search for autonomy and the maintenance of trade systems, which are a pillar of the European Union.  The full text is available here https://rdcu.be/cSQDo Important dates and deadlines September 30, 2022: submission of extended abstracts (maximum 300 words) to editorial team: nicolas.loodts@ uclouvain.be. October 15, 2022: Acceptance of the abstract. December 1, 2023: submission of full papers to the edi- torial team: nicolas.loodts@uclouvain.be. February 1, 2023: Comments on the full papers by the editorial team. April 1, 2023: submission of revised papers January 1, 2024: Expected publication. 

  • A la une,  Investigation d'anthropologie prospective,  Santé

    Le bien-être au Nord et au Sud: Explorations

    Le vingt-et-unième ouvrage de la collection « Investigations d’Anthropologie Prospective » (IAP) est sorti il y a peu. Intitulé « Le bien-être au Nord et au Sud: Explorations » et dirigé par Marc-Eric Gruénais, Frédéric Louveau et Josiane Tantchou, l’ouvrage traite de la notion de bien-être à partir de terrains variés et l’éclairage de différentes disciplines. « Le bien-être est apparu comme une catégorie clé de la pensée sociale et politique, dans les domaines de la philosophie morale et politique, le développement, l’urbanisme, l’économie et la santé. Les groupes religieux et les thérapies alternatives placent le bien-être au centre de leurs approches et de leurs pratiques. Souvent perçue comme critère de cohésion sociale, il est utilisé comme substitut de la justice sociale. En dépit du large éventail d’études sur ce sujet, le concept reste ambigu. Cet ouvrage veut contribuer à circonscrire le débat. Il réunit des contributions de plusieurs disciplines (sociologie, anthropologie, architecture, économie, anthropologie biologique) qui abordent la question à partir de plusieurs thèmes (santé, migration, conditions de travail, ville et architecture, politiques publiques) et propose des explorations théoriques sur l’objectivation et la mesure du bien-être rapportées à des contextes du Nord et du Sud (Afrique). » 

  • A la une,  covid19,  Education,  Santé,  terrain

    Regarder la profession infirmière « par-dessus les épaules » des étudiants : échos d’une recherche en cours

    Par Laurent Hayot (stagiaire LAAP) Christine GRARD (Anthropologue et Infirmière enseignante), Channel BAQUET (Anthropologue, titulaire d’un bachelier en philosophie et assistante de recherche au LAAP) et Erica LYNCA MUGISHA (Anthropologue, titulaire d’un master en communication et assistante de recherche au LAAP) travaillent sur le monde infirmier en contexte de pénurie de personnel soignant. Depuis quelques années, la Belgique est touchée par une diminution du nombre du personnel soignant. À cette situation, s’est ajoutée l’apparition de la Covid-19 qui a bouleversé la manière de vivre de chaque individu apportant ainsi son lot de conséquences auxquelles la société a dû faire face. Ce contexte a mis en exergue les difficultés que vivent les étudiantes et les étudiants infirmiers qui réalisent leurs stages au sein du monde des soins de santé. Dans leur recherche, ces trois chercheuses se sont concentrées sur la place qu’occupent les étudiants dans ce contexte de pénurie touchant la profession d’infirmière et d’infirmier en première ligne de front pour apporter les soins nécessaires aux malades et notamment durant la crise de la Covid, ainsi que sur les conséquences de la pandémie sur la désertion de la profession infirmière et sur les violences plurielles qui ont cours pendant les stages.…

  • accueil européen,  réfugiés

    La nostalgie politique comme moteur de l’action politique contemporaine : comment les réfugiés ukrainiens redessinent le paysage de l’accueil européen ? 3/3

    Par Aurore Vermylen Le constat, frappant, que la plupart de nos leaders politiques, hier très frileux face à la question de l’exil, se remémorent soudain le sens même de la solidarité internationale lorsqu’il s’agit du droit des réfugiés ukrainiens ; ainsi que le constat, glaçant, que cette solidarité s’arrête aux seuls Ukrainiens Blancs tout en proférant un tri de plus en plus évident donc indécent avec les personnes non Blanches ; m’ont donné envie de prendre mon clavier et d’écrire ces quelques lignes. Citons d’emblée l’excellent entretien de Michel Agier au journal Le Monde, « Guerre en Ukraine : ‘La solidarité avec le peuple ukrainien est sans comparaison avec les épisodes précédents’ de vagues migratoires », paru le 2 mars (propos recueillis par Cécile Bouanchaud), qui énonce, lui aussi, quelques-uns des points que j’esquisse ici. Cet article est divisé en trois parties, intitulées 1) La nostalgie politique d’une époque « pré-globale » et traumatique ; 2) L’évolution de la figure du réfugié en Europe ; 3) Hybridation de l’émotion politique migratoire sur base de nostalgies politiques contradictoires. Cette partie est la troisième et les deux autres sont disponibles sur ce blog. Hybridation de l’émotion politique migratoire sur base de nostalgies politiques contradictoires Avec ce mélange de nostalgies nationalistes et de…

  • accueil européen,  réfugiés

    La nostalgie politique comme moteur de l’action politique contemporaine : comment les réfugiés ukrainiens redessinent le paysage de l’accueil européen ? 2/3

    Par Aurore Vermylen Le constat, frappant, que la plupart de nos leaders politiques, hier très frileux face à la question de l’exil, se remémorent soudain le sens même de la solidarité internationale lorsqu’il s’agit du droit des réfugiés ukrainiens ; ainsi que le constat, glaçant, que cette solidarité s’arrête aux seuls Ukrainiens Blancs tout en proférant un tri de plus en plus évident donc indécent avec les personnes non Blanches ; m’ont donné envie de prendre mon clavier et d’écrire ces quelques lignes. Citons d’emblée l’excellent entretien de Michel Agier au journal Le Monde, « Guerre en Ukraine : ‘La solidarité avec le peuple ukrainien est sans comparaison avec les épisodes précédents’ de vagues migratoires », paru le 2 mars (propos recueillis par Cécile Bouanchaud), qui énonce, lui aussi, quelques-uns des points que j’esquisse ici. Cet article est divisé en trois parties, intitulées 1) La nostalgie politique d’une époque « pré-globale » et traumatique ; 2) L’évolution de la figure du réfugié en Europe ; 3) Hybridation de l’émotion politique migratoire sur base de nostalgies politiques contradictoires. Cette partie est la deuxième et les deux autres sont disponibles sur ce blog. Évolution de la figure du réfugié en Europe La littérature anthropologique sur les réfugiés n’a pas séparé les questions…