7. Quelles sont les caractéristiques de la vie dans les tourbières ?
7. Quelles sont les caractéristiques de la vie dans les tourbières ?
Le froid, l'acidité, l'humidité permanente et la pauvreté du sol des tourbières sont des contraintes fortes qui pourraient sembler hostiles à la vie. Pourtant, les plantes et les animaux sont présents et même abondants dans ces milieux. Pour affronter les difficultés, ils se sont peu à peu adaptés, tellement adaptés qu'ils en sont devenus étroitement dépendants.
Des contraintes fortes
A. Le milieu naturel est gorgé en eau en permanence
Le sol de la tourbière (la tourbe) est gorgé d'eau toute l'année. Ce qui s'évapore est immédiatement remplacé par la pluie ou la neige. De plus, cette eau d'imbibition est froide, acide et très fortement retenue par la tourbe.
B. Le froid
Le froid est dû à la position géographique des tourbières (au nord ou en altitude) mais aussi au microclimat qu'entretient la tourbière tout au long de l'année. Même sous le soleil d'été, le sol de la tourbière reste frais.
C. L'acidité
La tourbière ombrogène est un milieu acide (pH < 4); or, une trop forte acidité est hostile au développement de la vie (raison pour laquelle les cornichons se conservent si bien dans le vinaigre !). L'acidité provient de l'eau de pluie et surtout des sphaignes.
D. La pauvreté du sol en éléments nutritifs
Les éléments minéraux, éléments nutritifs essentiels à la plante, sont normalement présents dans le sol et absorbés en dilution dans l'eau, par les racines. Mais, dans une tourbière, leurs concentrations sont très faibles (d’où le terme oligotrophe).
E. L'envahissement par les sphaignes
Les sphaignes sont les plantes les plus adaptées aux tourbières. Elles ne supportent d'ailleurs pas de pousser ailleurs que dans ces conditions contraignantes d’humidité, de froid et d'acidité. Leur croissance rapide (1-3 mm en hauteur par an !) et leur multiplication leur permettent de rapidement occuper toute la place disponible. Si les autres plantes n'étaient pas adaptées pour résister, elles mourraient d'étouffement... Chaque année, par exemple, le jonc produit des racines supplémentaires par étage et suit, de cette façon, la montée progressive du niveau.
Photos : Pascal Ghiette
Sphaignes (Sphagnum spp.)
Eau d'imbibition = eau imbibée dans le sol, eau qui a pénétré le sol.
Oligotrophe, subst. féminin (gr. oligo : «peu» et trophein : « nourrir ») = se dit d’un biotope pauvre en éléments nutritifs (source : Romaric Forêt, Dico de Bio, 2e édition, ed. De Boeck, 2006, Bruxelles, 639 pages).