10. Pourquoi les tourbières sont-elles menacées ?

 

Pour des raisons qui semblent dépendantes de l’activité humaine (fauchage, détourbage, drainage), des siècles passés à nos jours, d’importantes zones de tourbières sont devenues inactives. Ces modifications des conditions hydrologiques superficielles ont provoqué la disparition des groupements caractéristiques, à base de sphaignes et de linaigrettes, et ont permis l’extension d’une graminée normalement quasi absente de ces milieux : la molinie (Molinia caerulea). Cette graminée se développe en touradons dits « tiesses di mwerts » (têtes de morts). Les feuilles desséchées sont très combustibles et sont à l’origine d’incendies se propageant très rapidement. Les bourgeons de molinie, protégés dans les touradons, résistent parfaitement au feu, le reste de la végétation est détruit, ce qui permet l’extension de la molinie ! Cette espèce compétitrice est également favorisée par l’eutrophisation.


Tourbière envahie de Molinie (Molinia careulea). Les autres espèces, étouffées, ne peuvent plus se développer.


Photo : A.-L. Jacquemart, vue printanière de la Fange aux Mochettes, Samrée

 

Eutrophisation, n. f. = excès de nutriments et en particulier d’azote (et de phosphore) entrainant un déséquilibre nutritionnel des sols et des eaux .