Une tautologie est une tautologie

RousseauLorsqu’on lit un écrit formel informatif ou argumentatif, on s’attend à ce que l’auteur de ce texte communique ses idées de la façon la plus directe et la plus lisible possible. Contrairement à ce qui se passe dans une conversation entre amis, le contrat de communication entre l’auteur et le lecteur suppose que la forme soit au service de l’efficacité de la transmission du message .

C’est la raison pour laquelle, dans ce type d’écrit, on cherche à éviter les redondances inutiles et à faire progresser l’information de façon systématique (tout en évitant l’omission d’informations indispensables qui créerait des sauts dans le raisonnement). Il s’agit donc d’éviter par exemple les explications tautologiques comme celle qui suit, extraite d’un travail de séminaire :

« Ainsi, dans ses nouvelles orientations, la lecture est actuellement perçue comme un processus de langage actif, dynamique, interactif, communicatif et qui construit du sens. De fait, le mécanisme de lecture est à présent envisagé tel un processus actif et dynamique à l’inverse d’un phénomène linéaire ou statique. »

Sachant que ce qui est interactif est nécessairement actif et non linéaire, que ce qui est dynamique est nécessairement non statique et que ce qui est communicatif construit nécessairement du sens, on pourrait se contenter d’écrire que « la lecture est actuellement perçue comme un processus langagier dynamique, interactif et communicatif ». Il est utile ensuite de développer cette idée en expliquant ce qui caractérise un processus dynamique et interactif et de l’étayer en montrant ce qui permet de dire que la lecture est bel et bien dynamique et interactive. Répéter la phrase en la reformulant légèrement peut donner l’illusion qu’on en a donné une explication… mais cela ne permet pas de communiquer ses idées efficacement.

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