• A la une,  Collection Anthropologie Prospective

    Antoine Laugrand « Des nomades à l’arrêt » Corps, lieux et cosmologie des Blaan de Malbulen (Philippines)

    Un livre Antoine Laugrand dans la collection « Anthropologie propective » (éditions Académia). Antoine Laugrand est doctorant, membre du Laboratoire d’anthropologie prospective à l’UCLouvain. Il mène des recherches sur les savoirs des montagnards aux Philippines et les relations qu’ils entretiennent avec leur environnement et leurs non humains. En tant que co-éditeur il a travaillé sur une série Verbatim de douze livres bilingues sur les savoirs des Ibaloy, des Blaan et des Alangan (https://pul.uclouvain.be/collection/?collection_id=116). Il a également publié comme auteur et co-auteur des articles sur les rituels, les chevaux, les oiseaux et les serpents, les chauves-souris, et les cochons dans des revues canadiennes, hollandaises, françaises, anglaises, philippines, et japonaises. Comment une société nomade et sans chef se transformerait-elle si, plutôt que de pratiquer la chasse et la vendetta, elle se mettait à cultiver du riz, du maïs et du café, à occuper un territoire, et à s’organiser sous la tutelle de l’État ? L’auteur a suivi la trace des Blaan de Mindanao (sud des Philippines) et marché avec eux pendant plus de dix mois pour tenter d’y répondre. Des montagnards en cavale Il y a encore moins d’un siècle, les Blaan habitaient les plaines et les collines de l’île de Mindanao, côtoyant une…

  • extrait de Michèle Cris : "Respirer commes chauves-souris"
    A la une,  Coronavirus,  relation humains animaux

    La chauve-souris, responsable du Coronavirus? Pas sûr !

    par Frédéric Laugrand, chercheur au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective, professeur à l’UCLouvain Depuis le début de la pandémie, la chauve-souris est accusée d’avoir transmis le virus du SARS-Cov-2 à l’humain. Vrai ? En dépit d’un génome dont la structure est à 96% identique, aucune preuve scientifique ne permet encore de l’affirmer avec certitude. Par contre, le chiroptère pourrait être un allié précieux pour lutter contre le désastre écologique que nous vivons. Certains peuples autochtones des Philippines et d’Océanie vivent depuis longtemps avec la chauve-souris. Ils la respecte. L’anthropologue Frédéric Laugrand a rencontré plusieurs de ces ethnies. (dessein de Diniaté Pooda, in Miclèle Cros ) Pourquoi les chauves-souris sont-elles montrées du doigt aujourd’hui? « Dans n’importe quel type de crise ou de pandémie, la recherche d’un coupable est un réflexe, une réaction typique de la sidération. Assommés par ce qu’ils vivent, les gens tentent de trouver un bouc émissaire », explique Frédéric Laugrand, chercheur au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’UCLouvain. La chauve-souris a réveillé un imaginaire profondément ancré dans nos esprits. Elle apparait depuis longtemps comme monstrueuse et maléfique. Pour des raisons physiologiques et biologiques, la chauve-souris est, certes, une espèce réservoir de nombreux virus transmissibles à l’homme comme la rage,…

  • A la une,  Collection Anthropologie Prospective

    Relations familiales à distance dans l’île de Boa Vista au Cap-Vert

    « Si loin et si proche » Familles et circulation dans l’île de Boa Vista au Cap-Vert, le livre d’Andrea Lobo, anthropologue africaniste de l’université fédérale de Brasilia, disponible en français, dans la collection Anthropologie prospective (LAAP), Academia. Andréa Lobo est titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale. Elle est actuellement professeur à l'Université de Brasilia (UnB). Elle est chercheuse et coordinatrice du Laboratoire des "Etudes en Ethnologie dans les Contextes Africains" (ECOA) et du Groupe de Recherche "Ethnographie des Circulations et Dynamiques des Migrations" (MOBILE). Mène des recherches au Cap-Vert depuis la fin des années 1990 sur l'organisation familiale dans des contextes de flux de personnes, d'objets et de valeurs; genre; migrations et mouvements mondiaux. Elle est l'auteur de livres et de plusieurs articles sur la société capverdienne. Si loin et si proche (Boa Vista, Cap-Vert) Comment vivre des relations familiales à distance ? Les membres d’une famille vivent parfois, pendant de longues années, dans différents pays. Comment partagent-ils leur amour et entretiennent-ils les liens de proximité, malgré la distance ? Le livre d’Andréa Lobo nous présente la société du Cap Vert, petit archipel africain perdu au milieu de l’Atlantique, structurée sur la mobilité migratoire. À partir des récits de familles rencontrées sur l’île…

  • A la une,  genre

    Femmes invincibles et résistantes au sein de la résistance locale Maï-Maï

    Kalambi BISIMWA BULANGALIRE (doctorant en Sciences Politiques et Sociales à l’UCLouvain et Chercheur au Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP) ; travaille sur les violences de genre et les conflits au Sud-Kivu (Bukavu et Uvira) L’est de la République démocratique du Congo est un espace propice aux violences armées et communautaires. Cet espace est le lit de prédations, d’exploitations illégales des minerais de sang, de viols massifs et de rébellions étrangères et locales des groupes armés. Plusieurs chercheurs analysent les liens entre les conflits, les groupes armés et les statuts des femmes. Leurs conclusions se rallient derrière le paradigme unidirectionnel des ‘femmes victimes’ pendant et après le conflit. Ce paradigme analyse la féminité sous la posture de viols des femmes comme outils de guerre. Cependant, des ethnologues féministes mettent à l’épicentre de leurs réflexions la réhabilitation des femmes comme actrices sociales (Mathieu,1985 : 7). Notre constat empirico-théorique montre également les limites d’une appréhension des femmes congolaises comme étant uniquement victimes. Ce regard empirique intègre de nouvelles pistes de recherche qui articulent deux postures : le paradigme de ‘femme victime’ et celui de ‘femme actrice’ dans la résistance locale Maï-Maï. Ces lunettes socio-anthropologiques permettent de saisir la complexité des jeux d’acteurs dans les violences armées.…

  • A la une,  comparaison,  Coronavirus,  covid19

    Bilan qualitatif Cinquante-neuf États face à la pandémie de Covid-19

    Pierre-Joseph Laurent[1] Tel un tableau de bord, le site de la pandémie de Covid-19 de l’université Johns Hopkins reçoit, certains jours, un milliard de visiteurs : une référence planétaire. Il installe une comparaison entre les pays, dans la lutte contre le virus, en alignant les chiffres de décès par million d’habitants et les courbes supposées traduire l’aplatissement de l’épidémie[2] Mais que disent ces chiffres ? Pas grand-chose, car sans pondération, par exemple, de l’excès de mortalité causée par la Covid-19, par rapport aux années antérieures, ils demeurent incomparables. En marge de ces décomptes officiels, discutables, et de la communication se tiennent les arbitrages opérés par chaque État. Un arbitrage peu quantifiable, à comprendre autrement pour comparer les politiques. Une évidence, le Sars-CoV-2 tue et agir est une obligation. À la différence des questions climatiques, les conséquences de l’inaction portent sur l’horizon temporel du mandat des élus. Inattendu, sans échappatoires, l’arbitrage devient écrasant ; il concerne la vie humaine, l’économie, le marché, le bien-être général, la justice sociale, la liberté. Chaque décision influence différemment les classes sociales et peut accélérer la pauvreté. Avec le changement climatique, les inégalités qui se creusent et les bouleversements de la formation des opinions induits par les réseaux sociaux,…

  • A la une,  covid19

    La voie des masques

    Par Bénédicte Fontaine, doctorante en anthropologie au Laboratoire d’Anthropologie Prospective de l’UCLouvain; Pierre-Joseph Laurent, professeur, membre du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’UCLouvain et de l’Académie royale de Belgique, pour Carta Academica (publié le 09/05/2020 sur « Le Soir » ) La pandémie causée par le Covid-19 est une évidence sanitaire, provoquée par un virus objectivable. Mais la gestion de cette pandémie est-elle tout aussi objectivable dès lors que la prise en charge par les États de la quarantaine et du confinement se déroule en fonction de paramètres relevant de l’arbitrage politique et du possible et pas seulement de l’objectivité scientifique ? Dans sa simplicité, pour tout un chacun, le masque devient un bon révélateur de cet arbitrage et du possible. L’arbitrage  Les stocks de masques périmés détruits, non renouvelés au motif d’économie budgétaire. La désindustrialisation et les délocalisations mettent en lumière l’imprévoyance, les fragilités, les limites d’une gestion à flux tendus où l’arbitrage politique se fait surtout comptable et financier (1). La conséquence : la mise en place d’un pont aérien entre la Chine et des pays européens devenus dépendants (main d’œuvre trop chère, marge bénéficiaire insuffisante), avec en toile de fond une guerre industrielle et logistique (allongement de la chaîne d’approvisionnement)…