e-Learning in electrical engineering

2° phase de l'évaluation : étudiants de l'UCL

 

 

 

 

 

3. Entretiens qualitatifs -synthèse opérationnelle

3.1. Echantillon

Nous avons rencontrés 10 étudiants dans le courant du mois de septembre, au cours d’entretiens individuels d’une durée d’une heure chacun :

  • 8 étudiants de 3ème année, dont 2 ont réussi brillamment, 2 ont échoué en première session, 4 ont réussi de façon satisfaisante

  • 2 étudiants de 4ème année qui ont réussi de façon satisfaisante.

Vu l’objectif prioritaire fixé par les promoteurs de l’UCL, à savoir, aider ceux qui éprouvent des difficultés à comprendre la matière, à mieux comprendre celle-ci en utilisant les outils multimédias, nous nous sommes attachés à rencontrer des étudiants qui ont échoué en première session aussi bien que des étudiants qui ont réussi en première session.
Nous avons ainsi pu aborder avec certains d’entre-eux la différence d’utilisation de l’outil entre la première session échouée et la seconde session réussie.
Notons que nous avions sélectionné une liste de 35 étudiants (sur les 100 ayant répondus aux questionnaires) et laissé le libre choix à ces derniers de participer à l’entretien qualitatif. Vu la période de rentrée académique et les obligations des étudiants qui en découlent, 10 sur 35 ont participé librement au volet qualitatif. Cet échantillon, quoique limité, a permis de préciser la signification des résultats de l’enquête quantitative et de dégager des pistes de perspectives d’utilisation et de développement circonstanciés des outils multimédias.
Pour les phases qualitatives ultérieures il sera nécessaire de prévoir un incitant pour augmenter le taux de participation des étudiants.

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3.2. Motivations vis-à-vis des études

Le niveau d’investissement de l’étudiant dans un projet professionnel futur détermine son niveau d’implication vis-à-vis de certaines matières enseignées et son utilisation des outils multimédias.
Tous les répondants sont motivés par un intérêt général pour les matières techniques et scientifiques qui les a guidés vers le choix des études d’ingénieur. Certains d’entre eux partagent plusieurs centres d’intérêt (sciences, musique, …) qui auraient pu les orienter vers d’autres disciplines, mais c’est l’aspect généraliste des études d’ingénieur qui les a menés vers ce choix, car la plupart d’entre eux ignorent ce qu’ils souhaitent pratiquer comme métier à l’avenir.
On relève deux types d’orientation générale chez les répondants :

  • ceux qui n’ont pas encore d’idée précise de ce qui leur plait et qui ont choisi leurs études sur base d’une plus grande aisance vis-à-vis des matières scientifiques. Ces étudiants se donnent le temps de déterminer vers quel métier s’orienter.

  • ceux qui ont une idée précise du domaine dans lequel ils veulent exercer et cela qu’ils possèdent ou non une aisance particulière vis-à-vis de la matière. On distingue parmi ces répondants ceux qui manifestent un intérêt très personnel pour un secteur particulier :
    «  Peu importe, du moment que c’est dans les moteurs, les voitures ce serait le mieux. »
    et ceux qui veulent mettre leurs compétences au service de la collectivité :
    «  Ce qui serait génial, c’est de pouvoir travailler dans le médical, d’inventer des machines pour le bien des gens. »
    Les répondants confirment les résultats du volet quantitatif, à savoir qu’ils estiment les études d’ingénieurs « difficiles », toutefois le volume de travail n’est pas identique pour chacun et on relève de grandes variations entre le temps consacré à l’étude. Certains laissent s’accumuler la matière en cours d’année et étudient essentiellement pendant la période de blocus. D’autres étudient de façon très régulière jusqu’à plusieurs heures par jour.
    Le volume de travail n’est pas nécessairement corrélé avec le niveau de réussite à l’examen.

On constate que l’attitude générale vis-à-vis des études et vis-à-vis de la profession envisagée, induit par contre des attitudes différentes vis-à-vis des cours concernés par l’introduction des modules multimédias.
En effet, le contenu de ces cours, le type de matière, n’en font pas les cours qui suscitent le plus d’intérêt des répondants. En effet, même pour ceux qui sont les plus intéressés par les côtés scientifique et technique des études d’ingénieur, la matière de ces cours est jugée peu intéressante, voire trop abstraite.
« Ce sont des formules, et des formules et si on rate une ligne on ne comprend plus rien. »
« On ne voit pas à quoi ça correspond dans la réalité. »

Même si certaines critiques sont émises par certains étudiants, vis-à-vis des enseignants quant à la manière de donner le cours, c’est la matière en elle-même qui rebute davantage les répondants.
Toutefois, cette attitude est nuancée selon que les répondants ont une idée assez précise ou non du domaine dans lequel ils veulent exercer plus tard.
En effet, ceux qui expriment un souhait relativement précis vis-à-vis de leur avenir professionnel, souhaitent davantage comprendre la matière du cours que les autres, car ils pensent qu’il s’agit d’une base qu’ils devront utiliser plus tard.
Tandis que ceux qui ne savent pas encore dans quel domaine exercer plus tard, ils envisagent la matière comme une obligation d’assimilation et dès lors la réussite de l’examen leur importe davantage que la compréhension de la matière.

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3.3. Attitudes et comportements vis-à-vis des modules

On a examiné dans le volet quantitatif les corrélations existant entre le niveau de réussite à l’examen et l’attitude et le comportement général des étudiants vis-à-vis des modules multimédias. L’approche qualitative nous précise les liens existant entre l’attitude générale vis-à-vis des études et la précision de l’intérêt pour l’avenir professionnel et l’attitude et l’utilisation des modules multimédias.

En effet, nous avions pu souligner le plébiscite des étudiants pour la présence de QCM dans les modules, or les entretiens qualitatifs nous indiquent que ce sont les répondants qui manifestent un intérêt général pour les études scientifiques sans nécessairement marquer un choix pour un domaine d’intérêt particulier qui apprécient davantage les QCM.
Parmi eux, les étudiants qui ont obtenu de bonnes cotes et qui sont intéressés par les QCM expriment leur souhait de « s’entraîner » pour l’examen, ce dernier se présentant également sous la forme d’un QCM.
Tandis que les étudiants qui ont obtenu les notes les plus faibles, consultent les QCM avec le secret espoir d’y trouver des questions qui seront posées à l’examen.
La pratique la plus courante des étudiants qui ne manifestent pas d’intérêt spécifique pour une matière particulière et attendent de déterminer le choix du domaine dans lequel ils exerceront plus tard, consiste à imprimer l’ensemble des données présentes sur le site. Nombreux sont d’ailleurs ceux qui espèrent y trouver un syllabus complet (le contenu du cours) et l’impriment dans son ensemble. Même les utilisateurs les plus assidus d’Internet, préfèrent imprimer une version du site sur papier afin de l’étudier à leur rythme.

Les étudiants qui manifestent le souhait de s’orienter vers un domaine particulier de l’ingénierie, sont davantage attirés par les animations qui leur permettent de mieux comprendre les phénomènes électriques expliqués au cours.
« Au cours le prof a expliqué, il a fait les schémas, mais je n’ai pas suivi, je n’ai pas compris, alors j’ai été sur le site, j’ai vu l’animation et en voyant j’ai compris ».

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3.4. Profils opérationnels

Nous avons pu recueillir des informations auprès des étudiants de deux années différentes qui ont eu cours avec deux enseignants différents. Les entretiens avec les répondants nous précisent que les enseignants sont tous les deux appréciés pour leurs qualités respectives. Chacun d’entre eux promeut l’utilisation de l’outil multimédia, mais chacun l’utilise d’une façon personnelle.
Pour rappel, l’objectif d’une évaluation ne consiste pas à définir la bonne méthode versus les mauvaises méthodes, mais bien de proposer des pistes pour optimiser l’utilisation de l’outil en fonction des objectifs que l’on s’est fixés. Dans le cas des enseignants de l’UCL : permettre aux étudiants les plus « faibles » de mieux comprendre la matière (d’autres enseignants pourraient imaginer d’autres objectifs).

Quatre types de scénarios semblent se présenter vis-à-vis des utilisateurs de l’outil multimédia :
  a) Les étudiants qui ratent ou qui éprouvent des difficultés avec la matière et qui ne manifestent pas d’intérêt pour un domaine.
    En général, ceux qui n’ont pas d’intérêt marqué pour un domaine spécifique ne visent que le résultat à l’examen et apprécient plus particulièrement le QCM qui leur permet de simuler l’examen. Toutefois leur difficulté à comprendre la matière par eux-mêmes ne leur permet pas d’exploiter les réponses fournies au QCM sur le site. Pour eux, l’idéal est un « syllabus » (contenu du cours) complet, clair et des possibilités de poser des questions à l’enseignant à propos d’exercices similaires à ceux qui seront soumis à l’examen.
OBJECTIF DES ETUDIANTS : REUSSIR L’EXAMEN.
     
  b) Les étudiants qui ratent ou qui éprouvent des difficultés avec la matière et qui manifestent un intérêt pour un domaine.
    Ceux qui manifestent un centre d’intérêt pour un domaine particulier souhaitent comprendre la matière.
Ceux-ci estiment que l’enseignant donne trop rapidement les explications au cours (l’enseignant de 3ème comme celui de 4ème) et même si les animations présentes sur le site leur permettent de mieux comprendre, ils souhaiteraient pour la plupart que l’enseignant prenne davantage de temps à leur expliquer ce qu’ils ne comprennent pas.
OBJECTIF DES ETUDIANTS : COMPREHENSION.
     
  c) Les étudiants qui réussissent et qui n’ont pas encore décidé de l’orientation qu’ils suivront.
    Pour ceux-ci le site idéal serait un ensemble de textes et d’exercices qui correspondrait point pour point à la matière à étudier sous forme de syllabus qu’ils pourraient imprimer. L’avantage d’en disposer en ligne serait selon eux que l’enseignant pourrait mettre le syllabus à jour de façon plus continue, ce qui leur permettrait d’être assuré de l’actualité de la matière à étudier.
Le QCM a une place centrale pour ces étudiants qui peuvent simuler l’examen et s’entraîner.
Ceux qui poursuivent un grade recourent d’ailleurs plus fréquemment aux QCM pendant l’année afin de se rassurer sur leur niveau de maîtrise de la matière.
OBJECTIF DES ETUDIANTS : RENTABILISATION DU TEMPS / OPTIMISATION DU RESULTAT.
     
  d) Les étudiants qui réussissent et qui manifestent un centre d’intérêt particulier.
    Pour ceux-ci le site idéal serait une simulation complète d’un cours donné en auditoire comprenant des animations, des exercices et des présentations vidéo du cours par le professeur.
OBJECTIF DES ETUDIANTS : AUTONOMIE ET COMPREHENSION
     
Le niveau d’intérêt de l’étudiant pour un domaine des études permet à l’enseignant de prévoir les attentes de l’étudiant vis-à-vis des modules multimédias. Son niveau de réussite aux examens lui permet de prévoir le type d’utilisation que l’étudiant peut envisager de l’outil.

 

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3.5. Pistes de développement

Les promoteurs du projet souhaitent développer les outils multimédias afin d’atteindre plusieurs objectifs :

  • prioritairement aider les étudiants qui éprouvent des difficultés avec la matière à mieux la comprendre ;
  • développer un outil qui permette un apprentissage interactif de façon autonome.

Les difficultés majeures pour atteindre ces objectifs relèvent de plusieurs paramètres.

  • Le fait que les étudiants les plus « faibles » sont moins intéressés en général par l’utilisation de l’outil Internet que la moyenne et éprouvent plus de difficultés à utiliser les outils multimédias (la navigation sur les sites présentent plus de difficultés pour eux que pour la moyenne).
  • Selon que ces étudiants manifestent un intérêt ou non pour un domaine particulier de l’ingénierie, la difficulté peut être accrue par le fait que les cours concernés par l’introduction des modules multimédias sont perçus comme peu attrayants.
    Le challenge consiste pour les promoteurs à encourager l’utilisation d’un outil vis-à-vis d’une catégorie d’étudiants qui n’est pas la plus attirée par de ce type d’outils.
    On note cependant l’accueil généralement favorable qui est réservé à cet outil, même par les plus « faibles ».

Le problème posé en ces termes, on ne peut se limiter à proposer les outils multimédias aux étudiants les plus « faibles » pour espérer qu’ils développent leur compréhension de la matière. Vis-à-vis de ces étudiants, il est nécessaire d’envisager un soutien pédagogique, non seulement pour la compréhension de la matière, mais aussi un soutien à l’utilisation des outils multimédias, car l’enjeu est multiple.
En effet, le fossé pourrait se creuser davantage entre les catégories d’étudiants, sachant que les outils multimédias se développent de plus en plus dans le cadre des formations professionnelles continues dans l’optique de la « société de la connaissance », l’apprentissage de l’usage de l’outil multimédia et la gestion de la formation personnelle présentent dès lors un enjeu aussi capital pour l’avenir des étudiants, que la compréhension de la matière enseignée.
L’enseignant qui promeut l’usage d’outils multimédias vis-à-vis de cette catégorie d’étudiants se doit probablement de les « initier » à l’utilisation de ces outils. Des séances dédiées à utiliser l’outil sont probablement nécessaires pour ces étudiants. Ne perdons pas de vue, que si le sentiment de compréhension de la matière sortait renforcé chez les étudiants les plus « faibles », leur niveau d’inquiétude augmente également. L’introduction d’une nouvelle technique dans la pédagogie augmente leur désarroi déjà présent devant la complexité de la matière.
Le rôle de l’enseignant est important pour l’apprentissage à l’usage des outils multimédias. Dans le futur, cette situation évoluera peut-être avec l’introduction de plus en plus intensive de l’Internet dans la vie courante des enfants et des adolescents, mais à l’heure actuelle, les étudiants les plus « faibles » dans les matières de l’ingénierie présentent également un handicap relatif vis-à-vis de l’utilisation de l’outil multimédia, par rapport aux étudiants les plus « forts ».
L’enseignant qui se fixe dès lors pour objectif de permettre aux étudiants les plus faibles de mieux comprendre la matière à l’aide des outils multimédias, doit probablement envisager d’organiser des séances d’utilisation de l’outil avec ces étudiants.

Dans le même temps, l’outil multimédia peut-être proposé au étudiants les plus « forts ».
En effet, l’outil multimédia permet à ces étudiants d’atteindre des objectifs personnels selon le rythme qu’ils se sont fixés. A l’avenir, il peut même être envisagé de développer un véritable « e-learning » avec ces étudiants, s’ils manifestent un niveau d’intérêt pour un domaine particulier de la matière. Toutefois, il est nécessaire d’installer des canaux de communications en ligne, rapides et efficaces (forum, mail, vidéo conférence) entre les étudiants et le professeur afin de permettre le contact que ces étudiants souhaitent avec l’enseignant.

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