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La socialisation sexuée par le mouvement dansé : du formatage du corps à l’enfermement dans la prison du modèle féminin
Par Héloïse Gonnissen, assistante de recherche au Laboratoire d’anthropologie prospective (LAAP), UCLouvain En Europe occidentale, la pratique de la danse chez les enfants, et plus particulièrement chez les petites filles, est un loisir très répandu. L’école de danse leur offre la possibilité de s’exprimer autrement, de construire un langage par le corps permettant d’extérioriser ce qui ne peut être mis en mots. Elle constitue en outre un lieu de refuge, hors des préoccupations de la vie quotidienne, un espace de reconnaissance où l’on peut partager sa passion, renforçant le sentiment d’appartenance. L’école de danse est enfin une instance de socialisation corporelle[1] très importante. Cependant, cette socialisation est également sexuée. Les jeunes danseuses s’enferment alors fréquemment, à leur insu, dans un modèle féminin fixe dès leur plus jeune âge et jusqu’à l’adolescence. Un formatage dès le plus jeune âge En effet, pratiquer la danse[2] permet la construction d’une certaine forme de socialisation, vecteur d’intégration corporelle de normes sociales, de codes d’une culture, et de mise en relation avec autrui. Mais plus implicitement, cette socialisation est également genrée, tendant à construire un univers de normes et de codes qui sont à adopter par les filles et les garçons. Une forme de « division…
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Femmes invincibles et résistantes au sein de la résistance locale Maï-Maï
Kalambi BISIMWA BULANGALIRE (doctorant en Sciences Politiques et Sociales à l’UCLouvain et Chercheur au Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP) ; travaille sur les violences de genre et les conflits au Sud-Kivu (Bukavu et Uvira) L’est de la République démocratique du Congo est un espace propice aux violences armées et communautaires. Cet espace est le lit de prédations, d’exploitations illégales des minerais de sang, de viols massifs et de rébellions étrangères et locales des groupes armés. Plusieurs chercheurs analysent les liens entre les conflits, les groupes armés et les statuts des femmes. Leurs conclusions se rallient derrière le paradigme unidirectionnel des ‘femmes victimes’ pendant et après le conflit. Ce paradigme analyse la féminité sous la posture de viols des femmes comme outils de guerre. Cependant, des ethnologues féministes mettent à l’épicentre de leurs réflexions la réhabilitation des femmes comme actrices sociales (Mathieu,1985 : 7). Notre constat empirico-théorique montre également les limites d’une appréhension des femmes congolaises comme étant uniquement victimes. Ce regard empirique intègre de nouvelles pistes de recherche qui articulent deux postures : le paradigme de ‘femme victime’ et celui de ‘femme actrice’ dans la résistance locale Maï-Maï. Ces lunettes socio-anthropologiques permettent de saisir la complexité des jeux d’acteurs dans les violences armées.…