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    Movimenti a Palermo

    À Palerme, en Sicile, des photographies ethnographiques arborent les murs du quartier de Ballarò. L’exposition « Movimenti a Palermo » est réalisée dans le cadre de la recherche de Valentin Bert. La thèse est financée par la bourse FRESH du FNRS. Depuis le samedi 11 mai 2024, les différentes photos sont visibles à la Via Giuseppe Mario Puglia, en face de Moltivolti. Ce projet représente la ville de Palerme sous ses différentes formes. Plutôt que de chercher à voir les transformations de la capitale de la Sicile sous un seul angle, l’ethnographie permet de comprendre qu’une procession religieuse, une manifestation féministe, des pigeons volants près des poubelles, une partie de scopa  ou un groupe de jeunes en mobylettes sont des objets (re-)créant du sens pour les Palermitains et Palermitaines. Palerme est une ville ségrégée d’un aspect économique et culturel, mais où différents groupes cohabitent. Ainsi d’un regard rapide ou d’une écoute attentive, les personnes comprennent rapidement qui vous êtes et d’où vous venez, simplement en écoutant l’accent, en voyant les gestes et les mouvements. L’extrême droite au pouvoir bouscule et fragilise les rapports entre les différents groupes précarisés et privilégiés. Les politiques économiques comme la diminution drastique du droit au reddito di cittadinanza [un revenu de…

  • A la une,  ethnofiction,  Migrations

    « Là où le soleil ne brûle pas » de Jacinthe Mazzocchetti: une ethnofiction sensible de vécus pré-migratoires.

    Jacinthe Mazzocchetti est anthropologue (LAAP), mais aussi autrice de recueil de nouvelles (La vie par effraction paru aux Éditions Quadrature) et de romans.  Interview de Jacinthe Mazzocchetti par Chloé Allen.  C. A. : Votre roman – Là où le soleil ne brûle pas  (Academia/Littérature, 2019) – est un roman, ou les voix, les histoires et trajectoires se mêlent, s’entremêlent pour raconter le départ de quatre jeunes africain.e.s qui quittent le continent africain, au départ de la Lybie pour rejoindre l’Europe. Ces histoires se nourrissent l’une l’autre et amènent peu à peu le lecteur ou la lectrice à se rendre compte de l’incroyable singularité des parcours et raisons de départ. Elles nous disent aussi les enjeux sociopolitiques et économiques sous-jacents qui amènent ces quatre personnes à se retrouver sur le même bateau. Ensemble ces voix deviennent un chant, celui du désir de changement de jeunes africain.e.s en quêtes d’horizons, d’espoir, un chant bafoué aussi par l’Europe et ses politiques migratoires. La quatrième de couverture explicite qu’il s’agit d’un roman choral, qu’entendez-vous par là ? Pourriez-vous brièvement nous parler de ces quatre personnages et ce qui les relie ? J. M. : Un roman choral est un roman où des histoires sont racontées en miroir les unes des autres,…