#posture

[tab:En théorie]

posture_illuLorsque nous évoquons une posture problématique de la part du scripteur, nous envisageons principalement les lacunes suivantes :

1. Le manque de précision (portée / prise en charge)

Dans le cadre d’un discours universitaire, il est important d’être aussi nuancé que possible.

Cependant, on constate régulièrement, dans les productions d’étudiants, l’absence du ou des modalisateur(s) nécessaire(s) pour préciser au lecteur la portée du propos (voir ci-dessous pour des précisions sur le concept de modalisation).

Dire, par exemple, que « ce phénomène est extrêmement fréquent et serait particulièrement intéressant à analyser de façon plus approfondie » n’est pas équivalent à dire que « ce phénomène est  fréquent et sera analysé de façon approfondie ».

De plus, on attend du scripteur qu’il soit clair par rapport à son degré de prise en charge de ce qu’il avance. En d’autres termes, assume-t-il, partiellement ou pleinement ce qu’il avance ? Si un scripteur évoque en réalité le propos (plus ou moins nuancé) de quelqu’un d’autre (auteur, professeur…) et que cela manque de clarté, il s’agit en fait plutôt d’une problème de #source. Mais s’il s’agit bien de son raisonnement/avis personnel, il convient de rendre cela explicite (par exemple : « J’estime dès lors qu’il serait sans doute prématuré de conclure que… »).

Utiliser, par exemple, des expressions assimilables à des « affirmations gratuites » (cf. #argumentation), comme « il est normal que… » ou « ceci prouve clairement que… », c’est manifester une prise en charge très personnelle du scripteur, n’admettant pas la remise en question.

Le problème de prise en charge peut se concrétiser par un « excès » (comme dans les exemples ci-dessus) ou, a contrario, par un « défaut » de prise en charge. Par exemple, il arrive que la consigne d’une question d’examen mentionne la nécessité de produire une analyse personnelle et/ou de donner son avis, mais que l’étudiant n’y réponde pas. La posture endossée n’est pas celle attendue. Par ailleurs, même si la consigne ne le précise pas explicitement, il ne faut pas perdre de vue que l’on attend généralement d’un étudiant universitaire qu’il puisse « faire sien » un contenu qu’il est censé avoir assimilé.

2. L’expression inopportune d’une certaine subjectivité

Parfois, le scripteur a explicitement « modalisé » sont discours, mais les techniques choisies ne sont pas pertinentes / sont mal utilisées. Le plus souvent, on constate que le texte est emprunt d’une subjectivité qui n’est cependant pas pertinente dans le cadre d’un discours universitaire car elle traduit un point de vue strictement personnel de l’auteur (point de vue qui a de bonnes chances de ne pas être partagé par son interlocuteur, notamment parce qu’il ne s’agit pas d’un point de vue argumenté).

Attention
Il est important de ne pas confondre « subjectivité » et « raisonnement ou avis personnel ». Si la consigne demande explicitement que l’étudiant fasse preuve d’un raisonnement original ou exprime son avis sur une question précise, cela ne dispense pas le scripteur de garder une posture objective.

Typiquement, voici ce que l’on retrouve dans des copies
* un discours emphatique / hyperbolique >> C’est l’élément le plus remarquable de son style, unique bien qu’il soit simplissime.
* des points d’exclamation >> Il n’est pas rare que des personnes interrogées refusent d’être enregistrées !
* un lexique marqué, connoté, subjectif >> un accent « bourrin » (même avec des guillemets) ; une expression douce à l’oreillle

La modalisation

On appelle modalisation l’ensemble des procédés qui, dans un discours, permettent de traduire le point de vue du locuteur (sa subjectivité, ses préférences, ses sensations). Toute modalisation exprime soit une certitude plus ou moins forte, soit une évaluation positive ou négative.
Parmi les procédés de modalisation, on retrouve donc :

  •  des adverbes ou locutions adverbiales (éventuellement, sans nul doute, aisément, particulièrement, etc.)
  • des noms ou adjectifs relevant d’un vocabulaire mélioratif ou péjoratif (superbe, vulgaire, déplorable)
  • des verbes de sentiment ou d’opinion (penser, estimer, croire, etc.)
  • des éléments de typographie pour nuancer un élément du discours (guillemets, italique…) ou traduire un sentiment fort (point d’exclamation)
  • les auxiliaires modaux devoir, pouvoir et falloir pour évoquer la probabilité ou la nécessité
  • le conditionnel pour exprimer l’incertitude

 Sources (illustrations sous licence Creative Commons) : Der Wanderer über dem Nebelmeer

 

[tab:En pratique]

spot LROM 1112 – Les accents régionaux

Une possible explication serait de dire que la société possède des stéréotypes et, par conséquent,comme beaucoup le savent#posture #argumentationIl s’agit d’une affirmation gratuite. R (supprimer), la région de Charleroi détient une mauvaise réputation due aux gangs et à l’insécurité qui y règne constamment#posture #argumentationIl y a à la fois une affirmation 'gratuite' et une généralisation (modalisation erronée) R … mauvaise réputation probablement générée par les récits fréquents, notamment dans les médias, évoquant la présence de gangs, par exemple, ou l’insécurité en général. D’un autre côté, la région de la Provence est synonyme d’accueil, de chaleur voire de bien-être. Notre#source #postureOn n'est pas certain de savoir qui englobe le 'nous'. vision des différentes régions et leur appréciation prouve clairement#postureLe modalisateur 'clairement' engage le jugement personnel, non nuancé et non argumenté du scripteur R Il semble donc que notre appréciation de différentes régions puisse avoir un impact réel sur la façon dont nous jugeons les pratiques langagières qu'on peut y observer respectivement.
qu’elles ont un impact réel sur la structure langagière.

 

Consulter l’analyse complète (réponse intégrale et son analyse détaillée)

[tab:« De quoi j’ai l’air ? »]

[table]
Ce que le prof risque de griffonner, Ce que le prof risque de conclure
lunettes_small2, table radio_small2
hors-sujet, naïf – candide
ambigu – pas clair, prétentieux – snob
inapproprié – déplacé

[/table]

[tab:+++]

88 clés

Fiche 16c – Ton trop familier ou personnel

Fiche 16d – Cherche trop à persuader – Tendancieux

Fiche 16e – Emploi abusif ou inopportun de métaphores, de formules poétiques, d’appels aux sentiments

Fiche 10f – Pas ou trop peu d’analyse personnelle / Empilage de références ou de citations

CCDMD

 

Comment savoir si on doit répondre de façon neutre, se baser sur un auteur ou donner son opinion ?

Les marques de l’affectivité

Dénotation et connotation

[tab: GRR]

point d'interrogation détouré

  • La consigne mentionne-t-elle explicitement la nécessité de donner mon avis personnel ?
  • Suis-je certain d’assumer pleinement la portée des propos que j’énonce ?
  • Les termes que j’utilise sont-ils neutres ou portent-ils des connotations ?
  • Les propos que j’avance relèvent-ils de faits ou de jugements ?