Le corps et ses indices non-verbaux

[tab: posture]

La posture est, globalement, la position du corps (épaules, torse, jambes…) et son orientation par rapport son (ses) interlocuteur(s).

sitting

ouverte ——– fermée
centrale ———— périphérique
décontractée —————— tendue
stable ————— changeante

Généralement, ce sont les postures à tendance stable, ouverte, centrale, qui permettent les meilleures interactions avec le public. Mais il faut éviter d’interpréter chaque élément de la position du corps comme un indicateur précis et unique (par exemple : une main dans une poche révélerait une attitude négligente ou les jambes croisées de telle façon véhiculeraient tel message) : l’attitude générale qui se dégage d’une personne dépend bien de la convergence de multiples éléments !

[tab: gestes]

Les gestes, tout comme les pauses ou les accents d’insistance dans la voix, sont un moyen de ponctuer et structurer le discours.

gestuelle NB

fonctionnels ——- mécaniques ———- autocentrés
nombreux ——————- rares
amples —————- réduits

On peut distinguer deux grandes catégories de gestes :

  • les gestes fonctionnels, qui accompagnent et soutiennent le discours, en donnant une dimension visuelle à certains éléments (compter sur ses doigts, faire un mouvement de moulinet pour symboliser une évolution, situer le problème A à gauche et le problème B à droite).

    Les gestes fonctionnels sont à privilégier, tout en veillant cependant à ne pas tomber dans une gestuelle tellement omniprésente qu’elle pourrait donner le sentiment que l’on « signe » la totalité de son propos !

  • les gestes parasites, qui ont souvent comme conséquence de détourner l’attention du public du propos. Il peut s’agir, par exemple, d’un geste qui au départ était fonctionnel, mais devenu mécanique à forte de répétition : il est reproduit même quand il n’a plus de rapport avec le propos (on continue à mouliner alors que l’on parle d’autre chose). Les « tics gestuels » entrent également dans cette catégorie : des gestes « autocentrés » dont on n’est généralement pas conscient, dans un premier temps (se recoiffer, jouer avec sa bague ou un bic, se gratter le cou…), et qui sont souvent plus présents en situation de stress.

On peut établir un parallélisme entre gestes fonctionnels et pauses silencieuses, gestes parasites et pauses pleines. La stratégie pour « se débarrasser » d’éventuels gestes parasites est donc comparable à la stratégie d’évitement des « euh » et autres tics verbaux : mieux vaut détourner son attention du comportement problème (car en se concentrant directement dessus, souvent, on l’amplifie !) pour essayer de recourir plus souvent au comportement adéquat. Concrètement, si j’essaie consciemment de mettre en place une gestuelle fonctionnelle, mes mains et mon esprit seront occupés à autre chose qu’à des gestes parasites.

Même si l’on doit rester attentif à la présence de gestes fonctionnels dans sa prise de parole, il importe également d’avoir une position des mains neutre à laquelle revenir régulièrement, afin d’éviter une gestuelle trop présente, distrayante et fatigante, qui ne permettrait plus de mettre quoi que ce soit en évidence (puisque tout est souligné).

[tab: occupation de l’espace]

L’occupation de l’espace, même quand celui-ci est réduit, est la façon dont l’orateur va exploiter la place disponible autour de lui.

occupation espace

statique ——————- mobile
ample ——————- réduite
centrale —————– périphérique
fonctionnelle ————- mécanique

Une occupation de l’espace statique et/ou réduite suppose donc que les déplacements sont limités, voire inexistants.

Les déplacements eux-mêmes peuvent être fonctionnels (se rapprocher de l’ordinateur, du tableau, d’une partie du public pour mieux s’adresser à lui) ou mécaniques (par exemple, des va-et-vient sans raison apparente).
[tab: regard]

Le regard est un paramètre essentiel dans l’interaction avec le public.

regard NBmobile ———— fixe
vers le public —– vers une partie du public —– vers les supports —– ailleurs
expressif —————- non expressif
intense —————– furtif

 Il est pour le public une occasion d’entrer en contact plus direct avec l’orateur, mais il est aussi pour ce dernier un outil pour décoder l’état d’esprit du public (fatigue, mécompréhension, amusement…).

Il n’est pas simple de soutenir un grand nombre de regards simultanés. C’est pourquoi il est plus facile pour l’orateur de poser son regard chaque fois, consécutivement, sur une personne différente et d’imaginer s’adresser à cette personne en particulier, pour quelques dizaines de secondes. Cela évite également de tomber dans l’erreur classique lorsqu’on essaie de « balayer » l’ensemble de l’auditoire du regard : on obtient un regard de type « scanner », qui passer furtivement sur chacun mais où finalement personne ne se sent réellement regardé, interpellé, concerné.

En fonction de la disposition des lieux, il peut aussi être difficile de ne pas négliger telle ou telle partie du public. Il faut donc essayer d’en prendre conscience le plus rapidement possible et d’adapter sa posture et son occupation de l’espace, notamment, pour « se rapprocher » de ces personnes (le simple fait d’essayer de penser à les regarder ne suffisant généralement pas).

[tab: sourire]

Le sourire va déterminer, avec le regard, l’expression générale du visage.

sourire NB

présent ————- absent
nombreux ———– rares
communicatifs ———— mécaniques

Bien que, en situation de stress, il puisse sembler difficile à certains de sourire, il faut savoir qu’il s’agit pourtant d’un autre élément clé de l’interaction et de la (bonne) disposition du public à l’égard de l’orateur. Et par effet de contagion, en quelque sorte, être attentif à sourire un minimum permet aussi à l’orateur de se détendre. N’oublions jamais que le stress est communicatif et que personne n’aime assister à une prise de parole où l’on sent que celle-ci représente une épreuve pour l’orateur.

Enfin, même si certains sujets semblent moins se prêter à l’humour proprement-dit, très rares sont les situations où même un sourire discret est exclus !

[tab: proxémie]

Il s’agit de la question de la distance interpersonnelle.

people metro

publique —— sociale —— personnelle ——- intime
> 3m ———– 2m ———— 1m ————– < 1m

La plupart du temps, un orateur qui prend la parole pour présenter un travail à plusieurs personnes (qu’il s’agisse de 5 personnes ou de 500) se trouve en situation de distance « publique ».

Cependant, dans les cas où la distance serait plus courte, pour l’une ou l’autre raison, il est intéressant de ne pas perdre de vue le respect de la sphère personnelle de chacun (sphère dont l’ampleur peut d’ailleurs varier selon les situations et les cultures).

 

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