La voix et ses indices paraverbaux

[tab: débit]

Le débit de parole peut se définir par la quantité de syllabes prononcées dans un laps de temps donné. Chacun de nous possède une tendance générale dans sa vitesse d’expression, un débit caractéristique appelé débit fondamental.

compteur vitesse

 rapide ————– moyen ————– lent

Cependant, il est possible pour chacun de faire varier son débit de notre parole (accélérations ou ralentissements), en fonction de :

  • ce que nous voulons dire et des effets que nous voulons produire (marquer des différences de statut entre les informations, donner une impression d’urgence ou suggérer l’apaisement etc.)
  • notre interlocuteur (ses réactions, le degré de compréhension qu’on lui prête…)
  • point d'interrogation détouréAi-je un débit fondamental plutôt lent ou plutôt rapide ?
  • Quand je m’écoute, puis-je repérer des variations de débit ? Quand ont-elles lieu ? Sont-elles placées de façon pertinente (ont-elles une signification) ou mécanique ? Sont-elles très contrastées (et donc remarquées) par rapport au débit fondamental ?
  • Suis-je capable de placer volontairement des variations claires et pertinentes ?

[tab: volume]

Le volume sonore est l’intensité de la voix. Chacun de nous possède un volume caractéristique, une tendance générale appelée volume fondamental.

haut-parleurs 1

fort ———- moyen ———— faible

Chacun peut aussi faire varier l’intensité de sa parole (augmentations ou diminutions), en fonction de :

  • ce qu’il dit et des effets qu’il veut produire (insister, attirer l’attention)
  • son interlocuteur
  • la distance qui le sépare de celui-ci
  • certaines contraintes acoustiques du lieu
  • la présence d’un micro
  • point d'interrogation détouréAi-je un volume fondamental plutôt faible ou plutôt élevé ?
  • Quand je m’écoute, puis-je repérer des variations d’intensité ? Quand ont-elles lieu ? Sont-elles placées de façon pertinente (ont-elles une signification) ou mécanique ? Sont-elles très contrastées (et donc remarquées) par rapport au volume de base ?
  • Suis-je capable de placer volontairement des variations claires et pertinentes ?

[tab: pauses]

Une pause est un temps d’arrêt, une interruption dans le discours. Ces interruptions peuvent être de fréquence et de durée variables.

coffee break

rares ——– fréquentes
courtes ——- longues
vides ——- pleines
pertinentes (bien placées) —— mécaniques (aléatoires)

Le type de pause est souvent étroitement lié au débit. En général, on constate que :

  • plus le débit est rapide, plus les pauses sont courtes et rares
  • plus le débit est lent, plus les pauses sont longues et nombreuses.

Par ailleurs, il est important de préciser la qualité des pauses.

  • les pauses vides (des interruptions silencieuses, utiles pour la respiration, la réflexion, la structuration de l’exposé, tant pour l’orateur que pour le public)
  • les pauses pleines (des interruptions comblées par un “heu” ou l’allongement de la voyelle finale d’un mot ou tout autre “tic” verbal comme « alors », « et donc » etc.)

Il est inutile de vouloir à tout prix s’empêcher de faire des pauses pleines : elles participent à donner une impression de « naturel » au discours. Cependant, quand elles deviennent trop fréquentes et/ou trop longues, elles constituent effectivement de véritables parasites dans le discours.

Dès lors, il est évident qu’il faut valoriser les pauses silencieuses : elles sont indispensables à la fois pour l’orateur qui doit respirer et réfléchir à son propos, et pour le public qui en a besoin pour comprendre la structure du discours et avoir le temps d’assimiler le contenu. Plutôt que de les craindre (comme c’est souvent le cas), l’orateur va donc s’autoriser à placer volontairement des silences à des moments pertinents et veiller à ce qu’il s’agisse de véritables respirations.

 TRUC
Il es plus facile de placer un silence après un passage qui se termine sur une intonation descendante (une idée se termine, je place « mentalement » un point final à ma phrase…).

point d'interrogation détouré

  • Ai-je réfléchi aux endroits pertinents pour interrompre mon discours et respirer (fin de phrase, fin d’une idée, lieu pour créer un suspense…) ?
  • Est-ce que je maîtrise suffisamment mon contenu pour ne pas avoir à m’interroger « en direct » sur la suite de mes propos ?
  • Suis-je capable de m’autoriser à placer de vrais silences, même s’ils me semblent « longs » ?
  • Si j’ai repéré chez moi une tendance à dire des « euh », « et donc », à faire des allongements de voyelles…, suis-je capable de me reconcentrer sur le contenu, pour anticiper ce que je veux dire et visualiser la prochaine pause comme une ponctuation silencieuse ?
  • Eventuellement, suis-je capable de contrôler mon intonation pour la faire baisser en fin de phrase / idée et faciliter ainsi le placement d’un silence ?

[tab: accents d’insistance]

Un accent d’insistance (ou accent initial, parce qu’il se marque sur le début d’un mot en français)  est un renforcement de l’énergie consacrée à l’articulation d’un mot.

drums

peu contrastés —————- très contrastés
rares —————————- très fréquents
pertinents ———————- mécaniques

Généralement, l’accent d’insistance est un phénomène volontaire et occasionnel. L’orateur marque consciemment certains mots afin de les mettre en relief et de donner plus de force à son discours.

Chez certaines personnes, cependant, il peut devenir un “tic” verbal systématique, non contrôlé.

point d'interrogation détouré

 

  • Quand je m’écoute, puis-je repérer des mots marqués par un accent ? Y at-il des passages soulignés par plusieurs accents d’insistance ?
  • Ces mises en évidence sont-elles pertinentes (semblent-elles avoir été utilisées consciemment, dans un but précis) ou, à l’inverse, mécaniques ? Sont-elles bien contrastées (et donc remarquables) ? Permettent-elles de faire ressortir certains points du discours ?
  • Suis-je capable de placer volontairement des accents d’insistance clairs et pertinents ?

[tab: intonation]

L’intonation est la courbe mélodique de l’énoncé, sa « musique ». Elle est notamment  déterminée par la hauteur des sons prononcés ainsi que par leur durée (comme des notes).

partition

monotone ——- variée —— (répétitive)

Cette intonation va varier en fonction des émotions exprimées par l’orateur, de ses intentions (ce qu’il vise comme effet), mais aussi de l’intonation propre de son interlocuteur (phénomènes de mimétisme).

Attention
Il est difficile de chercher à mettre telle ou telle intonation volontairement dans son discours sans que le résultat passe pour une forme de caricature ou de « mise en scène » peu naturelle. Souvent, on bascule également dans un schéma intonatif répétitif, qui n’est pas plus efficace, dans la durée, qu’une intonation plate.

point d'interrogation détouré

  • Quand je m’écoute, puis-je dire que mon intonation varie ? Comment varie-t-elle ? Pourquoi ?
  • Quel peut être l’effet produit par mes changements d’intonation ? Permettent-ils à mon interlocuteur de structurer le propos entendu, de comprendre certaines de mes intentions ?
  • Suis-je capable de produire une intonation qui reflètent mes convictions, mes émotions, ma prise en charge du propos ?

[tab: timbre]

Le timbre est la qualité sonore spécifique de la voix (ou d’un instrument de musique). Une carte d’identité auditive, en quelque sorte, particulière à chaque individu, quelles que soient ses manières de s’exprimer par ailleurs (tout comme on peut distinguer une trompette d’un trombone qui joueraient la même partition de la même façon, par exemple).

brass instruments

A priori, sauf quand on cherche à imiter quelqu’un ou un personnage donné, ou encore quand on souffre d’une atteinte de cordes vocales qui pourrait modifier ce timbre, il n’y a pas lieu de le « travailler ».

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