LFLTR 1120 – La polémique des libertins (1)

Expliquez en quelques mots la phrase suivante : « On les appelle ‘libertins’. Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux » De quelle polémique s’agit-il et pourquoi est-ce injurieux ?

Le XVIIe siècle est, dans l’ensemble de l’Europe, une époque de restauration des hiérarchies civiles et ecclésiastiques, aussi bien que des valeurs traditionnelles dans le domaine de la morale et de la religion. Mais derrière ce retour à l’ordre existe une famille d’esprits qui ne sont pas d’accord avec leur siècle, et qui placent très haut l’indépendance de la pensée. On les appelle « libertins ». Le mot appartient d’ailleurs au langage de la polémique. Il veut être injurieux. Et, d’autre part, il est d’une grande confusion car il s’applique aussi bien à certains jeunes débauchés de la noblesse, qui refusent d’adhérer à l’ordre moral, qu’à certains philosophes dont le souci de liberté philosophique s’associe à une profonde horreur du scandale.

Il est nécessaire d’étudier ces deux sortes de libertinage, de marquer la place qu’elles occupent dans un monde demeuré chrétien. On le fera en plaçant au centre de cette enquête la France, où ces mouvements ont été particulièrement vifs et importants, mais sans oublier les apports, d’une efficacité capitale, de l’Angleterre et de l’Italie. D’autre part, on exposera la pensée des « libertins » philosophes, pour fixer leur véritable position en face de l’ordre civil et de l’orthodoxie.

Originairement, le libertinage est une « licence de l’esprit qui rejette les croyances religieuses », et les libertins du XVIIe siècle peuvent être considérés comme les ancêtres directs des « rationaux », puis des philosophes de l’âge des Lumières. Après la mort de Louis XIV, qui déchaine des forces depuis longtemps contenues, la Régence1 donne libre cours à un épicurisme plus pratique que spéculatif : ce n’est pas l’irréligion qui caractérise d’abord les roués2, mais une propension sans frein à la débauche. Le mot de libertinage prend alors des acceptions de plus en plus flottantes, jusqu’à désigner, pour finir, toute frivolité ou liberté de comportement. Pour en trouver une définition un peu précise, il faut avoir recours à la production romanesque du XVIIIe siècle : de Crébillon fils à Duclos et à Choderlos de Laclos, il se développe en effet une sorte de théorie du libertinage, mise en action par des personnages calculateurs et épris d’analyse. Qu’on les nomme « petits-maîtres », « fats » ou « caillettes », ces libertins sont issus de la réalité sociale, sans qu’on puisse dire qu’ils la reflètent purement et simplement : ils possèdent l’autonomie et la cohérence de types littéraires qui introduisent des principes d’explication dans la confusion des choses et qui ont la passion d’ordonner le monde sous leur regard.

Antoine Adam & Robert Abirached, in Encyclopaedia Universalis

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Les ‘libertins’ sont des personnes qui ne suivent pas les lois de la religion. Il s’agit de libres penseurs qui prônent l’indépendance de la pensée et qui s’opposent à la pureté, à la chasteté. Or, le XVIIe siècle est une époque de restauration, de retour à l’ordre dans le domaine civil, religieux ou encore moral. Elle accorde beaucoup d’importance aux valeurs traditionnelles.

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Les ‘libertins’ sont des personnes qui ne suivent pas les lois#terme trop général #collocation impropreR 'les préceptes de la religion' de la religion. Il s’agit de libres penseurs qui prônent l’indépendance de la pensée#tautologieC'est la définition même de 'libre penseur'. Eventuellement, on aurait pu mettre cette information entre parenthèse, à titre explicatif. R 'libres penseurs (des personnes qui prônent l'indépendance de la pensée)' et qui s’opposent à la pureté, à la chasteté#contenu non pertinent #collocation impropreOn ne peut pas vraiment dire que l’on s’oppose à la pureté en tant que telle. R 'rejettent la règle de chasteté' (par exemple)Or,#typographie'Or' est une conjonction de coordination qui ne peut pas être suivie d’une virgule, sauf pour placer une incise comme dans 'Or, quelles que soient les circonstances, il est impossible de…', par exemple. R 'Or le XVIIe siècle est..' le XVIIe siècle est une époque de restauration, de retour à l’ordre dans le domaine civil, religieux ou encore moral. Elle accorde beaucoup d’importance aux valeurs traditionnelles.

Remarque générale sur ce passage#info manquanteGlobalement, le raisonnement est trop implicite.