GUIDE > le confort visuel
Les
paramètres du confort visuel
La
perception physiologique de la lumière
Le
champ visuel
Le
niveau d'éclairement
La
distribution lumineuse
La
relation au monde extérieur
Le
spectre lumineux
L'éblouissement
Les paramètres du confort visuel |
Le confort visuel est une impression subjective liée à la quantité, à la distribution et à la qualité de la lumière. Lenvironnement visuel nous procure une sensation de confort quand
nous pouvons voir les objets nettement et sans fatigue dans une ambiance
colorée agréable.
Il est cependant très difficile de quantifier les valeurs idéales que ces paramètres devraient atteindre : il nexiste en effet pas de solution universelle au problème du confort visuel car celui-ci sera influencé par le type de tâche, la configuration du lieu, et les différences individuelles. De plus, le jugement de la qualité de la lumière sera influencé par des aspects personnels, culturels et historiques. |
La perception physiologique de la lumière |
La vision humaine est un processus très complexe qui n'est pas encore totalement compris aujourd'hui, malgré des centaines d'années d'études et de modélisation. Le processus de vision implique l'interaction quasi-simultanée des deux yeux et du cerveau au travers d'un réseau de neurones, de récepteurs et d'autres cellules spécialisées. La première étape de ce processus est la stimulation de récepteurs de lumière situés dans les yeux, la conversion du stimulus lumineux ou des images en signaux et la transmission de ces signaux électriques contenant l'information de la vision depuis chaque il vers le nerf optique. Cette information est traitée en plusieurs étapes pour atteindre finalement le cortex visuel du cerveau. L'oeil humain est composé d'un ensemble de composants optiques comprenant la cornée, l'iris, la pupille, les humeurs aqueuses et vitreuses, le cristallin, et la rétine (comme illustré à la ci-dessus). Ensemble, ces éléments travaillent pour former les images des objets qui se situent dans le champ visuel de la personne. Quand on observe un objet, son image est d'abord concentrée par les éléments convexes de la cornée et du cristallin, formant ainsi une image inversée sur la surface de la rétine, membrane multicouche qui contient des millions de cellules sensibles à la lumière, appelées cônes et bâtonnets. Ces cellules photosensibles sont concentrées au centre de la rétine (fovéa). Ce sont elles qui détectent l'image et la traduisent en série de signaux électriques qui seront transmis au cerveau. Plus précisément, ce sont les cônes (cellules qui permettent la vision des détails, des couleurs et des contrastes) qui sont rassemblées au centre de la fovéa alors que les bâtonnets, sont eux, situés en périphérie. Les bâtonnets, qui ne contiennent qu'un seul photopigment, présentent une sensibilité spectrale maximale dans la région des bleu-vert (environ 500 nanomètres). Ils ne permettent donc qu'une vision monochromatique. Ce sont les cellules visuelles les plus communes : chaque il en contient 125 à 130 millions. La sensibilité à la lumière des bâtonnets est environ 1000 fois plus importante que celle des cônes ; ils permettent donc la vision nocturne (aussi appelée scotopique). Comme ils sont situés en périphérie de la fovéa, les bâtonnets ne permettent qu'une vision des formes et des mouvements, relativement floue. Il existe trois types de cônes, présentant respectivement
une sensibilité spectrale maximale à 430 (région
des bleus), 535 (région des verts) et 590 (région des rouges)
nanomètres. Chaque il contient 5 à 7 millions de cônes,
ce qui est nettement moins que le nombre de bâtonnets. La figure ci-contre donne la courbe de sensibilité spectrale de l'il humain, pour les deux types de vision (photopique et scotopique). Elle montre bien, qu'en vision diurne, l'il humain présente une sensibilité maximale aux environ de 555 nm (pour les jaunes) et qu'en vision nocturne, cette sensibilité est maximale pour une lumière de 507 nm. |
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La capacité de lil à saisir une information visuelle dépend de sa position relative dans le champ visuel. Le champ visuel est l'espace délimité par la perception spatiale de l'oeil, sans bouger le tête. |
Bien que le champ visuel soit légèrement différent pour chaque individu, la portée verticale des yeux couvre un angle denviron 130°; elle est limitée vers le haut par les arcades sourcilières et vers le bas par les joues. Le champ horizontal total des yeux est denviron 180° lorsquils sont dirigés vers un objet fixe. Chaque oeil a un angle de vision denviron 150°. A lendroit où les champs visuels se recouvrent, lhomme a une vision binoculaire; ils se superposent dans la zone médiane, où un même objet est vu simultanément par les deux yeux mais sous un angle différent. Cest grâce au cerveau qui compare les images provenant de loeil droit et de loeil gauche que nous avons limpression de relief. La capacité de loeil à saisir une information visuelle dépend de sa position relative dans le champ visuel. |
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Le champ visuel binoculaire se divise en trois zones:
Les très fins détails ne peuvent être perçus que dans le champ central de la fovéa. Lergonoma permet de voir les formes. Seuls les mouvements sont perceptibles dans le panorama.
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Le graphe ci-contre montre en bleu le champ visuel perçu simultanément par les deux yeux et en rose clair le domaine vu par chaque oeil séparément. Les cercles concentriques délimitent la fovéa, lergonoma et le panorama. |
Le niveau d'éclairement |
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Un niveau d'éclairement minimum est nécessaire pour une vision claire et sans fatigue. Toutefois, un éclairement trop abondant peut être inconfortable. Léclairement moyen
recommandé est généralement fixé selon la
fonctionnalité du local et la précision de la tâche
visuelle qui doit y être exercée. Le niveau déclairement
choisi pour un bureau paysager peut savérer catastrophique
sil est mis en uvre dans une pièce de fonctionnalité
très différente, par exemple le foyer dun théâtre
ou le salon dune habitation. Pour une information plus précise en terme de niveau d'éclairement, se référer au site d'Energie+. |
La distribution lumineuse |
Létude de la distribution de la lumière naturelle du point de vue du confort visuel consiste à trouver un éclairage ni excessif ni trop faible, qui permette une bonne perception des objets et des couleurs dans une ambiance agréable. Une étude de la distribution lumineuse doit tenir compte des quatre critères suivants :
La distribution de la lumière naturelle peut être uniforme, localisée ou mixte : dans ce dernier cas, un niveau déclairement général existe pour tout lespace et un éclairage localisé complémentaire est prévu en fonction des besoins spécifiques de la tâche visuelle. La répartition de la lumière Pour permettre à la lumière naturelle de se distribuer le mieux possible dans le local, il est essentiel de placer le mobilier de telle sorte quil ne fasse pas écran et de disposer les zones dactivité judicieusement. Les plans de travail seront situés préférentiellement près des ouvertures où la lumière naturelle est bien reçue. Les rapports de luminance La distribution lumineuse dun espace doit être telle que
les différences excessives de luminance
soient évitées pour permettre aux occupants de voir correctement.
Des zones extrêmement sombres ou brillantes donnent naissance à
linconfort visuel et doivent être évitées. La figure suivante (partie a) permet de lier les variations de luminance à la sensation de lil. Par exemple, un rapport de 10/1 entre deux points du champ visuel apparaît comme subtil. Ce rapport est recommandé comme rapport maximal entre une tâche visuelle et larrière fond général du local. La figure suivante (partie b) donne le niveau dadaptation de lil qui est déterminé par le rapport des brillances des surfaces situées dans les directions de vue principales. |
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Les ombres gênantes Les ombres qui sont créées par la présence dun
élément entre la tâche visuelle et la source lumineuse
sont mauvaises pour la vision puisquelles diminuent fortement les
contrastes.
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La relation au monde extérieur |
La lumière naturelle est lun des éléments dont lhomme a toujours perçus fortement le besoin et limpact sur ses activités. Elle influence le bien-être psychosomatique des occupants dun local. Léclairage naturel est préféré à léclairage artificiel pour sa variabilité et ses nuances. La variabilité de la lumière naturelle permet détablir une harmonie avec le monde extérieur et crée une ambiance intérieure plus chaleureuse. Son caractère cyclique est un facteur important pour notre équilibre psychique. La lumière naturelle est un élément indispensable pour une bonne perception de linstant et du lieu où nous évoluons. |
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De plus, la qualité spectrale de la lumière naturelle assure la meilleure vision possible des objets et des couleurs. Si on compare la répartition spectrale de la lumière naturelle à la courbe de sensibilité de lil, il apparaît que lil humain est naturellement adapté à la lumière naturelle. La lumière diurne constitue donc léclairage dambiance par excellence. Léclairage naturel est le plus approprié tant au niveau physiologique que psychologique mais sa variabilité nécessite un apport complémentaire déclairage artificiel ou, à dautres moments, lutilisation doccultations temporaires. Léclairage artificiel doit donc être considéré comme le complément de la lumière naturelle et saccorder autant que possible à son spectre lumineux et à ses variations grâce à un système de contrôle adéquat. Pour le confort des occupants, la source lumineuse principale doit être le soleil. Les baies vitrées, par lesquelles la lumière naturelle pénètre, offrent le double avantage dune communication visuelle vers lextérieur et dune vue au loin nécessaire au repos de lil après une vision rapprochée. |
La vue à travers une fenêtre, même si elle nest pas spécialement attrayante, permet de se situer par rapport au monde extérieur. La possibilité de regarder à travers une fenêtre est reposante et dautant plus fondamentale que la tâche visuelle nécessite une vision détaillée et proche (figures ci-contre). Enfin, les baies vitrées jouent un rôle esthétique indéniable puisquelles font participer les paysages extérieurs à lambiance visuelle dun espace déterminé. |
Le spectre lumineux |
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La perception des couleurs varie dune personne à lautre. Elle est totalement dépendante de la sensibilité de lil, qui est fonction de la longueur donde du rayonnement visible perçu. Une source lumineuse aura un bon rendu des couleurs dans la mesure où
elle émet des radiations proches des sensibilités maximales
des yeux aux couleurs, situées vers 450 nm pour le bleu, 540 nm
pour le vert et 610 nm pour le rouge. Vu que la couleur de la lumière
influence directement notre perception de la couleur des objets, elle
agit fortement sur la sensation de confort
visuel qui lui est associée. |
La couleur de la lumière doit être adaptée au niveau
déclairement. Quand
le niveau déclairement augmente, la température de
couleur de la lumière doit également sélever.
Le diagramme de Kruithof donne à cet effet les valeurs recommandées
de la température de couleur en fonction de léclairement.
Seule la zone B correspond à la zone de confort. Si quelquun
se trouve dans la zone A, limpression visuelle correspond à
une ambiance lumineuse irréelle, trop chaude ; la température
de couleur est trop faible pour le niveau déclairement considéré.
Dans la zone C, lambiance lumineuse, de type crépusculaire,
est trop froide ; la température de couleur de la source est trop
importante par rapport au niveau déclairement atteint.
Lutilisation de sources lumineuses dont la température de couleur est très élevée a une influence favorable sur lambiance lumineuse dun local et sur les conditions de vision, élargissant ainsi la zone dimpression agréable limitée par les courbes de Kruithof. |
Léblouissement résulte de conditions de vision dans lesquelles lindividu est moins apte à percevoir les objets, suite à des luminances ou à des contrastes de luminance excessifs dans lespace et dans le temps. Léblouissement est dû à une luminosité
trop intense de surfaces placées dans la direction de la vision
ou à un contraste lumineux
trop important entre surfaces contiguës. Il place lindividu
dans des situations de grand inconfort visuel.
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Léblouissement direct et léblouissement
indirect Léblouissement direct est causé par la présence dune source lumineuse intense dans le champ de vision. Comme la partie fovéale de loeil est très sensible à de hauts niveaux de luminance, il existe une différence considérable entre les luminances maximales acceptées par loeil au centre du champ de vision et en périphérie. Les valeurs de luminance maximales admissibles dépendent donc de langle de vision. En effet, lorsque langle formé par lhorizontale et la droite qui relie loeil à la source lumineuse augmente, la sensation déblouissement diminue. Léblouissement indirect provient dune réflexion perturbatrice des sources lumineuses sur des surfaces spéculaires ou brillantes telles que le papier, une table ou un écran dordinateur. Léblouissement indirect se présente sous deux formes: léblouissement par réflexion et léblouissement par effet de voile
L'éblouissement perturbateur et l'éblouissement invalidant Léblouissement est classé en deux types selon son degré dintensité, à savoir léblouissement perturbateur (ou d'inconfort) et léblouissement aveuglant (ou invalidant). Léblouissement perturbateur diminue la capacité de lobservateur à distinguer les détails. Si un objet lumineux est placé dans laxe de la vision de quelquun, son oeil doit constamment sajuster entre la luminance de lobjet lumineux et celle de la tâche visuelle à accomplir, au détriment de la perception des détails. Ce type déblouissement peut à la longue entraîner une fatigue. Léblouissement aveuglant est tellement intense que lobservateur ne peut plus discerner aucun objet pendant un certain temps. A intensité égale, la sensation déblouissement produite par une source lumineuse soudaine se révèle plus forte et plus prolongée lorsque la luminosité ambiante est faible. Ainsi, la nuit, nous sommes plus aveuglés par les phares dune voiture en rase campagne quau centre dune ville. En outre, la sensibilité à léblouissement
est aggravée par des anomalies oculaires, comme la myopie, ou par
des facteurs temporaires, tel labsorption dalcool. L'éblouissement dû à l'éclairage naturel En éclairage naturel, les sources principales déblouissement sont :
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Cas particulier des écrans d'ordinateurs Dans le cas particulier des écrans dordinateur, il convient de tenir compte des points suivants :
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Limitation de l'éblouissement causé par le ciel ou et soleil Différentes précautions peuvent être prises pour diminuer les risques déblouissement dus à léclairage naturel : |
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a) Prévoir une grande fenêtre plutôt que plusieurs petites fenêtres. En effet, une grande ouverture à la lumière naturelle occasionne moins déblouissement quune petite car elle augmente le niveau dadaptation des yeux et diminue le contraste de luminance et la sensation déblouissement qui lui est associée ; |
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b) Voiler le ciel par lutilisation dune protection solaire ; |
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c) Voiler en partie le ciel en assombrissant la fenêtre par un élément déflecteur (lightshelf, murs de refends, débords de toiture...) ; |
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d) Voiler en partie le ciel en disposant à lextérieur des éléments moins lumineux que le ciel (atrium, cour intérieure) ; |
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e) Situer les percements en hauteur (ouvertures zénithales, clere-stories ), afin de limiter léblouissement direct puisque la plupart des tâches visuelles nécessitent une vue horizontale ou vers le bas ; |
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f) Diminuer le contraste fenêtre-châssis en augmentant le coefficient de réflexion du châssis au moyen de couleurs claires et mates ; |
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g) Diminuer le contraste mur-fenêtre en éclairant le mur qui contient la fenêtre ; |
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h) Diminuer le contraste mur-fenêtre en augmentant le coefficient de réflexion du mur qui contient la fenêtre ; |
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i) Diminuer le contraste mur-fenêtre en augmentant la part indirecte de léclairage naturel au moyen de parois très claires ; |
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j) Favoriser les revêtements mats car ils diffusent la lumière. |
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Architecture et Climat - Place du Levant, 1-1348 Louvain-La-Neuve