GUIDE > la perception visuelle
La
vision
La
perception de l'intensité lumineuse
La
sensibilité aux contrastes
La
perception des distances
La
distinction des couleurs
L'acuité
visuelle
L'influence
du psychisme
La vision |
Loeil nous permet de prendre connaissance de notre environnement en interprétant le flux lumineux qui le pénètre. Vu la grande vitesse de la propagation de la lumière, ce mode de perception à distance se fait pratiquement en temps réel, sauf pour les corps célestes éloignés ou lors de changements brutaux de niveaux déclairement. Un rayon lumineux, qui atteint notre oeil, traverse successivement:
avant de rencontrer la rétine (g), couche de cellules tapissant le globe oculaire. La sensation de perception visuelle implique la pénétration dun rayon lumineux, en provenance dune source de lumière directe ou indirecte, dans le globe oculaire et son absorption par la rétine, partie photosensible de loeil. Les récepteurs photosensibles de la rétine transforment alors lénergie lumineuse en un influx nerveux, qui est acheminé par le nerf optique (h) jusquau cerveau. Celui-ci procède à linterprétation du signal reçu et reconstitue limage dorigine. Il faut distinguer trois zones sur la rétine: la fovea, la macula et la périphérie. Au centre de la rétine, à peu près dans laxe optique, une région à structure plus fine présente un meilleur pouvoir de résolution: la fovéa (i). Elle permet à lindividu moyen de voir avec une très grande précision. Cest la zone de la rétine où se situent la majorité des cellules de perception des couleurs. Autour de la fovea se trouve la macula. La vision maculaire est colorée et très claire mais elle nest pas aussi aigüe que la vision fovéale, parce que la densité de cellules y est moindre. Lhomme utilise en particulier la macula pour la lecture. La périphérie permet de percevoir les mouvements sur les côtés quand le sujet regarde droit devant lui. La vision liée à la zone périphérique est beaucoup plus grossière et privilégie la perception du mouvement. Cest la vision dalerte. Loeil est un organe sensoriel qui possède des capacités dadaptation extraordinaires. Le contrôle de la quantité de lumière admise sur la rétine est possible grâce à la pupille, ce diaphragme douverture variable. La réaction de loeil face au flux de lumière reçu se manifeste également par une lente adaptation de la sensibilité de la rétine. Pour quune image se forme avec netteté sur la rétine, il faut que les rayons lumineux sy focalisent. La cornée, dont la courbure est invariable, est en grande partie responsable de la déviation des rayons. |
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Lorsque loeil est au repos, une image située à linfini converge exactement sur la rétine. Pour voir nettement un objet situé plus près, il faut augmenter la réfraction des rayons lumineux pour les concentrer sur la rétine. Ce rôle est réservé au cristallin dont le rayon de courbure peut varier sous laction des muscles qui lentourent. La figure ci-contre montre comment le cristallin assure la netteté des images qui atteignent la rétine: limage de la source S, qui se forme en S1 par lintermédiaire de la cornée, est ramenée sur la rétine en S2 grâce à la modification de la courbure du cristallin. Ce phénomène, appelé accommodation, est commandé par une intention délibérée, quoique trop rapide pour émerger à la conscience, de faire le point sur un des éléments de notre champ visuel. Ce système optique peut être défectueux; il entraîne des troubles de la vision tels que la myopie (convergence des rayons lumineux en avant de la rétine), lhypermétropie (convergence des rayons lumineux au-delà de la rétine), ... La vision des formes peut être obtenue dun seul oeil. Elle repose sur lanalyse cérébrale de limage réelle inversée sur la rétine. Par contre, la vision en trois dimensions se fonde sur linterprétation cérébrale de la comparaison entre les deux images, légèrement différentes, fournies simultanément par nos deux yeux. La perception des mouvements est due à la courte persistance des images sur la rétine. Le cerveau compare les positions successives dun objet et en déduit sa différence. Pour les grands mouvements, le regard se déplace et le cerveau en perçoit les sensations musculaires. Ce sont les modifications du cristallin qui nous permettent de mesurer les espaces et les objets. Le cerveau évalue leurs dimensions en fonction des mouvements des muscles oculaires. Sans ce moyen de mesure interne, nous ne pourrions pas percevoir la taille des objets puisque toutes les images ont la même grandeur sur la rétine. |
La perception de l'intensité lumineuse |
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La rétine La rétine a pour fonction de transformer linformation lumineuse en un signal électrique, transmis au cerveau par les fibres du nerf optique. Cette opération seffectue selon une séquence en quatre temps: signal lumineux, réaction chimique, ionisation, signal électrique. En parvenant aux cellules de la rétine, les photons entraînent une modification des molécules de pigment qui sy trouvent. Il sen suit une cascade de réactions chimiques qui vont en samplifiant et aboutissent à une modification de la composition ionique de la cellule. Grâce à ces variations ioniques, le signal chimique devient signal électrique. Les pigments qui réagissent à la lumière sont appelés photosensibles. A la différence dune pellicule photographique, les réactions chimiques sont ici réversibles mais le retour à létat initial nest pas immédiat. En effet, lorsque nous fixons un objet lumineux, son image persiste un court instant après que nous ayons détourné le regard. A un degré plus élevé dintensité lumineuse, de nombreuses cellules sont activées au même moment et donc incapables de percevoir dautres images tant quelles ne sont pas revenues à leur état de repos: tel est le phénomène de léblouissement. Loeil humain possède un fonctionnement hybride car il sadapte aux activités nocturnes comme aux diurnes. La rétine comporte deux types de cellules réceptrices: les cônes (7 millions), principalement situés au centre, dans la zone de la fovéa, et les bâtonnets (120 millions), dominant en périphérie. Les cônes
Il y a trois types de cônes: chacun donne une réponse sélective au spectre des couleurs mais ils créent ensemble une impression de couleur. Leur sensibilité spectrale est maximale à 450 nm pour les cônes bleus, à 540 nm pour les verts et à 610 nm pour les rouges. Les bâtonnets
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Ainsi, de jour, nous avons une bonne vision centrale, en couleurs, avec une acuité visuelle performante et rapide. Par contre, notre vision nocturne est périphérique, avec une zone centrale aveugle correspondant à la fovéa, qui ne comporte pas de bâtonnets. Elle est unicolore et lacuité visuelle, moins fine, nécessite une seconde pour être à son maximum. Le seuil de perception de sensation lumineuse est de lordre de 10-6cd/m2. Jusquà 10-3 cd/m2, il sagit de la vision nocturne; au-dessus de quelques cd/m2, de la vision diurne. Entre ces deux seuils, nous conjuguons les deux modes de vision: cest la vision mésopique, assez inconfortable. Bien que loeil humain perçoive des niveaux de luminance allant de 10-3 cd/m2 à 105 cd/m2, il nest pas sensible à des variations de luminance inférieures à 20% car il ne peut que comparer et non mesurer ses sensations lumineuses. Le phénomène dadaptation de loeil dépend des luminances de départ et darrivée et de tout changement de brillance. Il est plus rapide lorsque la lumière est naturelle, ce qui met en évidence ladéquation harmonieuse entre la lumière du jour et le système visuel. Ladaptation à lobscurité prend plus de temps quà la lumière. Loeil nécessite environ 30 minutes pour sadapter aux conditions extérieures dobscurité au sortir dune pièce de travail classique alors quil ne nécessite que quelques secondes pour sadapter à la lumière en quittant un environnement obscur. Ladaptation complète de loeil passant de la lumière du soleil à des luminances intérieures cent fois plus faibles, fournies par léclairage artificiel, demande environ 15 minutes, bien que 70% de ladaptation soient réalisés après 90 secondes. Mais si lespace intérieur est éclairé naturellement, ladaptation est deux fois plus rapide. |
La sensibilité aux contrastes |
La sensibilité aux contrastes est laptitude à distinguer des différences de luminance. Sous des conditions déclairement pauvres, il peut être impossible de distinguer de faibles contrastes. Bien que loeil sadapte à la luminosité dambiance de son champ visuel, il est plus impressionné par la luminance des zones situées dans sa vision fovéale. La présence de deux niveaux de luminance très différents, adjacents dans le champ visuel, est une source dinconfort et diminue lacuité visuelle. Nous sommes sensibles aux contrastes de luminance: en un point, notre cerveau compare lintensité lumineuse à celle qui existait antérieurement ainsi quà celles des régions voisines. De jour, cette analyse cérébrale ne constitue quun des éléments de la reconnaissance de notre environnement mais de nuit, en labsence de la différenciation des couleurs, les contrastes de luminance deviennent des repères de perception très importants. Par effet de contraste, le rectangle intérieur de la figure ci-dessous paraît plus clair à lextrême droite quà lextrême gauche, alors quils présentent tous la même couleur en réalité. |
La perception des distances |
Lévolution des espèces, en ramenant les deux yeux de lhomme dans le plan frontal, lui a fait perdre une partie du périmètre du champ visuel vers larrière par rapport aux animaux qui possèdent des yeux latéraux. Cependant, si lêtre humain est moins bien informé des proies et des prédateurs qui peuvent surgir derrière lui, il gagne un plus large secteur de superposition des deux yeux et donc de vision en trois dimensions. Or la perception du relief se révèle lun des principaux facteurs qui concourent à notre évaluation des distances. Grâce à la synthèse immédiate de toutes ces informations, nous situons en permanence léloignement des objets qui nous entourent, ou plutôt nous croyons les situer. En effet, le cerveau peut se tromper sil est mis en présence de caractéristiques inhabituelles de dimensions ou de perspectives. La modification de certains paramètres, dont léclairage, peut également linduire en erreur. Ainsi, dans un environnement obscur, un objet vivement éclairé paraît plus proche. Ces procédés sont bien connus en architecture. |
La distinction des couleurs |
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La courbe spectrale de sensibilité de loeil montre quun flux lumineux de couleur bleu foncé ou rouge moyen reçu par une surface doit être fourni par une source lumineuse de puissance environ 20 fois plus importante quun flux lumineux de couleur verte ou jaune pour produire la même sensation de luminosité. La vision des couleurs a pour base une très légère diffusion de la lumière dans loeil humain. Les trois types de cônes sensibles à la couleur ne voient que leur partie du spectre. Selon les longueurs donde qui les frappent, les récepteurs de la rétine envoient des messages sensoriels différents au cerveau. Celui-ci analyse la proportion des radiations que chaque type de cône reçoit et la synthétise en une sensation colorée. A la différence des cônes, les bâtonnets, qui entrent en jeu quand la luminance devient très faible, ne possèdent quun type de pigment et ne nous permettent plus de distinguer les couleurs. Un paysage qui offre de jour des teintes variées nous apparaît uniformément bleuté la nuit, avec seulement des variations dintensité, bien quaucune des surfaces présentes nait changé de substance. Simple dans son principe, le système est compliqué par linterprétation quen fait le cerveau. Sil vient de percevoir une surface blanche ou un élément bleu, il maintiendra son jugement même si les conditions déclairage changent. De plus, notre cerveau analyse la couleur dun objet par rapport à celle des objets qui lentourent. Ce phénomène, largement exploité par les peintres, intervient constamment dans notre perception quotidienne. Notre cerveau utilise des références préalables et des comparaisons dinformations. Sans ces ajustements cérébraux, la couleur perdrait sa constance et ne serait plus une valeur de reconnaissance. |
L'acuité visuelle |
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Lacuité visuelle indique la capacité de loeil à distinguer de fins détails. Elle diminue avec le vieillissement de loeil. Une bonne visibilité dun objet nécessite impérativement quatre conditions: une dimension minimale de lobjet à observer, un minimum de temps nécessaire à loeil pour percevoir lobjet présenté, une luminance minimale et un minimum de contraste entre lobjet et lenvironnement proche. Les objets à percevoir doivent avoir une dimension minimale. Sous les mêmes conditions déclairage, un texte peut être parfaitement lisible sil est suffisamment grand alors quun texte écrit en petits caractères deviendra plus difficile à lire. Loeil humain a besoin dun minimum de temps pour percevoir un objet présenté. Un objet qui se déplace trop vite est invisible. Ainsi, il est impossible de suivre la trajectoire dune balle de revolver, son mouvement étant trop rapide. Jusquà un certain point, lacuité visuelle est favorisée par une augmentation de la luminosité de la tâche visuelle. Une luminance minimale est nécessaire pour une bonne vision des éléments de petite dimension. Des objets qui peuvent être reconnus facilement et dont on peut distinguer aisément les détails peuvent devenir indistincts et même imperceptibles lorsquil fait plus sombre ou obscur. Pour voir clairement un objet, il faut un minimum de contraste de luminance ou de couleur entre lobjet et son environnement proche. |
L'influence du psychisme |
Notre vision est également influencée par des facteurs dordre psychologique. Citons un phénomène: les muscles de la pupille réagissent à la lumière mais aussi aux images émotionnelles. La pupille se dilate face à un spectacle agréable et se contracte devant ce qui nous gêne ou nous déplaît. De nombreux jeux denfants sont axés sur le plaisir de fermer les yeux. Nous pouvons nous servir à volonté de notre sens de la vue et nous sommes libres dorienter notre regard. En tournant la tête ou simplement les yeux, nous pouvons faire disparaître un objet du champ visuel ou, au contraire, le placer en son centre. Nous pouvons également accommoder notre oeil sur un objet pour en saisir nettement les détails, tout en continuant à percevoir lensemble du champ visuel mais notre oeil ne peut saccommoder que sur un seul objet à la fois, doù la nécessité dopérer des choix. En outre, tant pour les couleurs que pour la distribution de lespace, notre perception est soumise à des a priori. Nous nanalysons jamais une information isolément mais toujours en fonction du contexte et des expériences mémorisées antérieurement. Enfin, chaque élément perçu par loeil est
porteur de sens, quon le veuille ou non. Les objets nous paraissent
agréables ou laids; ils constituent des signaux davertissement,
des messages écrits ou Ces variations émotionnelles relèvent de raisons culturelles mais aussi de fondements individuels. En effet, les individus voient la réalité différemment selon leur culture, leur personnalité, leur état dâme, leur âge, leurs expériences précédentes, ... Ainsi, une même église, éclairée de la même manière, apparaît différente à un belge et à un indien, à un croyant et à un athée, à un enfant et à un vieillard, lors dun mariage ou dun enterrement. |
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Architecture et Climat - Place du Levant, 1-1348 Louvain-La-Neuve