Mémorial Léon H. Dupriez
Université catholique de Louvain
(Belgique)
"Trop fréquemment
les progrès d'autres branches du savoir humain, telles que la physique
et la biologie, ont étendu certaines formes d'abstraction au domaine
économique ; souvent inconsciente de ce qu'elle implique, la méthode
analogique ne respecte pas le fait étudié et introduit de
faux problèmes d'interprétation."
"L'économie
politique est téléologique parce qu'elle porte sur des actes
humains […]. […] l'objet de l'explication réside dans un ensemble
d'actes de choix, de volontés agissantes […]. Le monde économique
est un monde volontariste et les volontés sont tendues vers l'avenir,
vers la réalisation d'objectifs recherchés par les intéressés,
dans un certain ordre ; d'où le caractère tendanciel de l'équilibre
entre actes humains."
C'est sans doute la raison profonde pour laquelle toute l'oeuvre épistémologique de L. H. Dupriez fut marquée par la recherche méticuleuse de la "bonne" méthode en conformité avec la nature finaliste des faits économiques, afin que son explication puisse révéler la vérité scientifique. D'après lui, c'est la méthode marginaliste dont l'expression mathématique est le calcul différentiel qui constitue "la méthode déductive rigoureusement appropriée à une téléologie (ib., p. 9). Par contre, les explications par les "flux" qui ne sont que des égalités comptables, ou bien celles par les "équilibres mouvants" ou encore celles par les "équilibres intertemporels" impliquent toutes un "mécanicime", au lieu de considérer le finalisme des actes humains. L'approche mathématique ne fut donc rejetée par lui que si elle était fondée sur de tels procédés car, dans ces cas, "l'appareil mathématique peut se dégager des exigences d'un raisonnement téléologique. Or, c'est là un point de départ contraire à la nature des choses" (ib., p. 12).
Il me paraît important d'insister
sur l'engagement personnel et sur la conviction profonde de L. H. Dupriez
à ce sujet. Même si sa renommée internationale en souffrait,
il ne se détournait jamais de la voie qu'il jugeait être celle
de la vérité. A ce moment de la séparation, il est
certes permis d'y entrevoir la réponse généreuse d'un
chercheur à l'appel de Celui qui, Lui-même, est la Voie, la
Vérité et la Vie.
< Le deuxième extrait de l'oeuvre de L. H. Dupriez |
Affiché le 21 mars
2000
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catholique de Louvain|
ECON
Dept |
IRES Center for Economic
Research