GUIDE > le comportement de l'utilisateur

Le rôle de l'occupant
L'acceptation du système d'éclairage
La sensibilisation de l'utilisateur

 

Le rôle de l'occupant

 

 

 

 

 

L’utilisation judicieuse de la majorité des bâtiments conçus en fonction de la lumière naturelle nécessite la collaboration des occupants. Il est, dès lors, indispensable de les mettre au courant de la manière dont ils peuvent intervenir personnellement dans les espaces qu’ils occupent. Un utilisateur ne sera efficace que moyennant une réelle prise de conscience des problèmes relatifs à son confort, à l’environnement et aux sources d’énergie.

L’influence de l’utilisateur sur l’ambiance lumineuse

Les quelques exemples énoncés ci-dessous soulignent que le comportement des utilisateurs d’un espace a une grande influence sur l’apport et la répartition de la lumière naturelle dans ce local.

Le type de mobilier ainsi que son agencement peuvent avoir de fortes répercussions sur la distribution de la lumière dans l’espace et sur le confort des occupants.

Bénédicte Beeckmans

Il faut éviter de placer des éléments qui font obstacle à la lumière au centre de la pièce. Les rayonnages d’une bibliothèque, par exemple, suivant qu’ils sont disposés perpendiculairement ou parallèlement aux ouvertures de la façade laissent pénétrer la lumière en profondeur ou, au contraire, se comportent comme une barrière physique empêchant le passage de la lumière.

D’autre part, les éléments essentiels à la tâche visuelle habituelle (bureau, tableau, ...) doivent être disposés judicieusement en fonction de l’emplacement des ouvertures à la lumière naturelle.

Il faut que les utilisateurs soient conscients de ce que la couleur des surfaces d’une pièce influence fortement son niveau d’éclairement. Le choix de couleurs claires, de bonne réflectivité, pour les parois et les meubles d’un local, spécialement pour les surfaces situées à proximité des fenêtres, permet à la lumière naturelle de se répartir plus uniformément dans l’espace et de pénétrer plus profondément dans la pièce grâce aux jeux de réflexions de paroi à paroi.

Au cours d’une réorganisation interne d’un bâtiment, il se peut que l’on soit conduit à déplacer une cloison intérieure de façon à la positionner à l’emplacement d’une ouverture existante. Le raccordement se fera alors de préférence au niveau d’un élément de menuiserie existant, afin de ne pas couper un vitrage en deux. Le rythme et les séquences selon lesquels les vitrages sont organisés doivent permettre cette opportunité. On s’abstiendra de placer des éléments de cloisons parallèlement aux ouvertures, pour éviter autant que possible une réduction de la pénétration de la lumière naturelle en profondeur.

L’utilisation judicieuse de protections solaires permet de se protéger de l’éblouissement et des surchauffes, tout en laissant pénétrer la lumière naturelle. La modification du type de protection solaire peut changer, sensiblement, la lumière intérieure d’un local.

Certains systèmes de contrôle de la lumière naturelle nécessitent quelques manipulations par an; celles-ci doivent être inscrites dans le planning des services d’entretien du bâtiment. Ainsi, les systèmes à deux positions hiver/été ne peuvent pas fonctionner correctement s’ils ne sont pas modifiés au bon moment.

Une bonne maintenance des dispositifs utilisés pour favoriser l’éclairage naturel est absolument nécessaire. Une grande partie de la maîtrise de la lumière naturelle est assurée au moyen de systèmes qui transmettent ou réfléchissent et dévient la lumière. Cela suppose la présence d’éléments spécifiques, possédant des caractéristiques photométriques précises (transparence, coefficient de réflexion élevé, brillance). L’efficacité de ces systèmes est grandement affectée par leur degré de salissure. Il faut donc prévoir la possibilité de les nettoyer régulièrement.

En pratique, les erreurs dues aux utilisateurs proviennent souvent de leur ignorance ou de leurs négligences. Il est donc essentiel de les informer sur les techniques permettant une bonne utilisation de la lumière naturelle et de les sensibiliser aux gains environnementaux, énergétiques et de confort que procure une politique d’optimisation de l’éclairage naturel.

 

L’influence de l’utilisateur sur la consommation d’énergie

Les occupants peuvent avoir une influence positive ou néfaste sur la consommation totale d’énergie d’un édifice en fonction de leurs comportements face au système d’éclairage.

Tous les moyens utilisés pour améliorer l’éclairage naturel sont favorables à une économie d’énergie, puisqu’ils limitent l’apport nécessaire en éclairage artificiel. Grâce à leur rôle sur la quantité et la répartition de la lumière naturelle à l’intérieur d’un local, les utilisateurs influencent donc directement la quantité d’énergie électrique fournie à l’éclairage artificiel, complémentaire de l’éclairage naturel.

De plus, l’utilisation judicieuse des différents éléments destinés à contrôler l’éclairage naturel peut être une source importante de gains au niveau de la consommation de l’énergie. Ainsi, en hiver, les rideaux et les volets peuvent être fermés le soir pour prévenir les pertes de chaleur du bâtiment pendant la nuit et rester ouverts le jour pour permettre à la lumière naturelle de pénétrer dans ses locaux. En été, l’emploi de protections solaires permet de diminuer les surchauffes et donc d’augmenter l’efficacité énergétique du bâtiment grâce à une limitation ou une suppression de la climatisation.

Cependant, les mauvaises habitudes de la majorité des utilisateurs sont souvent à la base de consommations énergétiques importantes.

Un gaspillage énergétique extrêmement fréquent provient de la consommation d’un éclairage artificiel enclenché dans un local inoccupé ou encore en présence d’un éclairage naturel abondant. Des études menées en Suisse et en Allemagne ont montré que les luminaires sont allumés durant 60% de l’utilisation normale des bureaux. En effet, la majorité des occupants les enclenchent en arrivant au travail mais ne les éteignent jamais; le service de nettoyage s’en occupe en fin de journée. Ce phénomène est accentué dans les bureaux paysagers, où les utilisateurs se sentent moins responsables de la gestion de leur installation. Ces études ont également souligné que le taux d’utilisation des luminaires reste quasiment identique dans la plupart des cas où ils sont regroupés en zones à commande distincte, ce qui signifie que les utilisateurs ne prennent nullement en compte les apports de lumière naturelle.

Ce genre de comportement peut être modifié par l’information et la motivation de l’utilisateur. La pratique montre cependant que pour obtenir un maximum d’efficacité dans la gestion d’une installation d’éclairage, le recours à des systèmes de réglage automatiques est très utile.

Toutefois, changer les habitudes des occupants ne peut pas consister uniquement à leur imposer des systèmes automatisés sophistiqués. Même s’ils facilitent la modification des comportements, il est indispensable, en vue d’une bonne acceptation et d’une utilisation adéquate de ces systèmes, d’informer les utilisateurs et d’orienter leurs attitudes vers une occupation réfléchie des locaux. Une gestion optimale de la lumière naturelle dans un bâtiment doit toujours passer par l’implication des usagers de telle manière qu’ils puissent jouer un rôle actif dans la politique de l’éclairage naturel.

 

 

 

L'acceptation du système d'éclairage

 

 

Les utilisateurs réagissent positivement ou négativement à l’apparence extérieure, au fonctionnement et aux conséquences pratiques d’un système d’éclairage naturel. Leur comportement face à un système dépend en grande partie de la catégorie d’utilisateur, de la flexibilité du système, de l’information reçue et de la fonction du bâtiment.

Le type d’usager (âge, profession,...) et la fréquence d’occupation d’un local déterminent les capacités de participation à son utilisation. Ainsi, un occupant permanent est susceptible de développer un certain nombre d’habitudes tendant à rationaliser son environnement. Il est capable, par exemple, de s’investir dans le fonctionnement d’un système d’éclairage et d’apprendre à l’utiliser au mieux. Dans les locaux destinés à des usages stables, on pourra donc prévoir des systèmes de commandes manuelles, en veillant à fournir une information spécifique sur l’usage optimal de ces commandes.

A l’opposé, un utilisateur occasionnel ne peut se permettre de passer du temps à comprendre comment fonctionne son environnement. On ne peut pas lui demander d’intervenir pour régler son éclairage. Dans les locaux destinés à recevoir de multiples usagers, on aura donc avantage à automatiser le contrôle de l’éclairage.

De nombreux occupants, confrontés à des systèmes automatisés, se plaignent de ce que leurs désirs ne coïncident pas avec les exigences de l’utilisateur moyen. Tous les systèmes de contrôle automatique devraient pouvoir être modifiés manuellement par l’utilisateur habituel d’un espace. La flexibilité d’un système est un élément essentiel pour recevoir l’approbation des occupants.

Certaines personnes sont perturbées par le fait qu’elles ne comprennent pas le fonctionnement d’un système. Il est donc essentiel d’informer les usagers sur les performances et les différents paramètres du système d’éclairage prévu. Par exemple, si un système de redirectionnement de la lumière est ajusté saisonnièrement, il y a lieu de l’expliquer clairement aux occupants.

Le degré d’acceptation de certains systèmes et effets lumineux inhabituels dépend du type de bâtiment et de l’activité à y exercer.

 

La sensibilisation de l'utilisateur

 


Valérie Huygens


Bénédicte Beeckmans


Bénédicte Beeckmans

Le comportement d’un occupant est lié à ses motivations en tant qu’individu: pour changer des comportements devenus habituels, il est important d’agir en tenant compte de la manière dont les utilisateurs se motivent. Ainsi, des facteurs tant professionnels qu’extraprofessionnels influencent le comportement: ce sont les exigences de travail, le fait de participer ou non aux décisions, l’information reçue, les goûts personnels, la qualité de l’ambiance de travail, la rémunération, les particularités physiologiques de chacun,...

En général, une fois que certaines habitudes sont prises, elles ont tendance à se généraliser et à être utilisées pour justifier des manières d’agir. Par exemple, si quelqu’un s’est habitué à travailler pendant des années dans un bureau éclairé artificiellement toute la journée, il associe cet éclairage artificiel permanent au confort visuel nécessaire pour travailler. Modifier les habitudes des occupants passe par leur information ainsi que par leur sensibilisation aux problèmes de l’éclairage, en se basant sur la compréhension de leurs motivations.

Les comportements humains peuvent être motivés autant par ce que la personne tente d’éviter que par ce qu’elle désire obtenir. Par exemple, elle souhaite éviter l’inconfort ou obtenir une ambiance de travail agréable. Interpréter le comportement des occupants implique d’abord une certaine connaissance de leur culture, de leurs motivations, de leurs désirs et de leurs peurs.

A titre d’exemple, la culture de l’école, c’est l’importance accordée aux objectifs pédagogiques par rapport à ceux relatifs à la gestion. Dans ce cadre, une valorisation de la lumière naturelle par son impact sur l’activité positive des élèves prend tout son sens. De plus, il serait judicieux d’insister sur le fait que les gains énergétiques obtenus grâce à l’utilisation de l’éclairage naturel permettront d’affecter les montants économisés sur l’énergie aux activités pédagogiques.

Pour sensibiliser des individus, il est indispensable de les écouter afin de comprendre leur situation telle qu’ils l’imaginent.

Les affiches ci-contre (financées par la Région wallonne) peuvent être utilisée dans le cadre d'une campagne de sensibilisation que vous souhaiteriez réaliser dans votre bâtiment. Un plus grand format est accessible en cliquant sur les réductions ci-dessous. Il vous est possible de les imprimer directement sur votre imprimante. Cet usage est limité à une utilisation interne à votre établissement. En aucun cas, une exploitation commerciale ne peut en être faite.

 

 

 

 

 

 Architecture et Climat - Place du Levant, 1-1348 Louvain-La-Neuve