Depuis
quelques années, le domaine de la phraséologie connait
une expansion considérable. Au départ considéré
comme un domaine relativement marginal, il occupe actuellement une
position centrale dans un grand nombre de disciplines. Parmi celles-ci
figurent en bonne place la lexicographie, la linguistique contrastive,
la psycholinguistique, l’acquisition et l’enseignement
des langues étrangères et le traitement automatique
du langage. L’essor
de ce nouveau domaine est dû en grande partie au développement
de la linguistique de corpus, qui a mis en évidence l’ubiquité
des unités phraséologiques dans le langage et a fourni
des méthodes d’extraction et d’analyse automatisée
qui facilitent leur étude. Au départ, confiné
aux unités polylexicales les plus figées et opaques,
le domaine de la phraséologie s’est progressivement
élargi et comprend maintenant un grand nombre d’unités
qui ont des degrés divers de figement et d’opacité
(collocations, expressions récurrentes, locutions pragmatiques,
valence, etc.).
Les
travaux en cours dans ce domaine sont nombreux, comme l’attestent
le nombre de publications et les colloques spécialisés
qui lui sont consacrés. Il y a de nombreuses niches qui
foisonnent d’activité, mais il faut bien constater
qu’il n’y a que peu de contacts entre elles. Ainsi,
par exemple, les travaux concernant la typologie des expressions
phraséologiques ne sont que peu connus par les chercheurs
travaillant en traitement automatique des langues. A l’inverse,
les travaux centrés sur l’extraction automatique
des expressions phraséologiques sont peu connus des chercheurs
travaillant à l’établissement de typologies
rigoureuses. De même, il y a peu de contacts entre les travaux
de psycholinguistique qui tentent d’établir le rôle
de la phraséologie dans l’acquisition, la compréhension
et la production du langage et les travaux pédagogiques
qui visent à accorder une place plus grande à la
phraséologie dans l’enseignement des langues. De
manière générale, les travaux de linguistique
de corpus décrivant les expressions phraséologiques
dans de grands corpus informatisés gagneraient à
être plus largement connus. Le danger de ce cloisonnement
est d’une part qu’il y a un grand risque que l’on
passe son temps à ‘réinventer la roue’
et d’autre part – et cela est nettement plus important
– que l’on fasse une analyse erronée des résultats.
Le
but du colloque est de permettre aux chercheurs travaillant dans
le domaine de la phraséologie de rencontrer des chercheurs
intéressés par le même objet d’étude,
mais envisagé dans une perspective différente.
Axes
privilégiés du colloque
-
Peter Blumenthal (Universität Köln, Allemagne)
- Gaston Gross (Université Paris 13, France)
- Ulrich Heid (Universität Stuttgart, Allemagne)
- Graeme Kennedy (Victoria University of Wellington, Nouvelle Zelande)
- John Sinclair (Tuscan Word Centre, Italie)
- Alison Wray (Cardiff University, Grande-Bretagne)