La Vision du Diplômé du Master Complémentaire Conjoint en Psychothérapie
Devenir un psychothérapeute universitaire capable de mobiliser les connaissances scientifiques et cliniques pour comprendre et modéliser les situations de souffrances humaines consécutives à des dysfonctionnements psychologiques, et de concevoir, implémenter et évaluer des interventions psychologiques pour y apporter remède tel est le défi que le diplômé du master de spécialisation conjoint en cliniques psychothérapeutiques intégrées se prépare à relever. L’Université catholique de Louvain et l’Université de Genève, qui organisent conjointement ce programme (double diplomation) souhaitent former des psychothérapeutes qui privilégient une approche transdiagnostique mettant l'accent sur les processus pathologiques plutôt que sur les catégories diagnostiques. Ainsi, au terme du programme, les diplômés sont capables de dépasser les clivages des écoles psychothérapeutiques traditionnelles et d’opter pour une approche centrée sur les interventions psychologiques ayant un substrat théorique, empirique et clinique scientifiquement éprouvé.
L’étudiant s’engageant dans cette formation est déjà un diplômé universitaire d’un master en psychologie et il a une expérience en intervention psychologique dont une expérience en contact avec des populations présentant un trouble psychologique. A travers ce programme, il mobilise ses acquis et expériences et les confronte aux connaissances, outils et cadres théoriques et méthodologiques et réciproquement. Ainsi, à travers le programme de master de spécialisation, l’étudiant questionne, enrichit et consolide sa pratique et son développement professionnel.
Au terme de la formation, le diplômé maîtrise les connaissances théoriques et pratiques concernant l’entretien psychologique, l’évaluation et la modélisation psychologique dans les domaines de la psychopathologie, des relations interpersonnelles et des difficultés d’apprentissage et de développement, l’élaboration et la mise en place d’un projet d’intervention et d’une évaluation de son efficacité (en coordination avec les autres professionnels), le travail en réseau et la gestion des relations interprofessionnelles. Il est capable de mobiliser avec pertinence ces connaissances théoriques et pratiques en milieu clinique.
Conscient de la responsabilité propre à sa profession, le psychothérapeute universitaire diplômé agit en acteur critique, respectant et appliquant les principes de déontologie et d’éthique propres à la pratique psychothérapeutique. Il est inséré dans la vie professionnelle associative et contribue aux actions visant à développer les meilleurs services psychothérapeutiques à la société.
Il développe une attitude proactive pour assurer la mise à jour de ses compétences et connaissances par une formation continue, des supervisions et des intervisions. Il sait prendre soin de lui et assurer un équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie privée.
Etant donné que le master de spécialisation conjoint en Psychothérapie est organisé et articulé directement au certificat interuniversitaire (afin de répondre aux standards européens de la reconnaissance du titre de psychothérapeutes qui exige une formation de minimum 3 ans), les acquis d’apprentissages et compétences reprises ci-dessous, explicitées selon 4 axes, sont ceux que le diplômé maîtrise au terme du master de spécialisation et du certificat.
Au terme de ce programme, le diplômé est capable de :
1. COMPETENCES « RELATIONNELLES »
Développer et mobiliser des compétences et attitudes relationnelles indispensables à l’exercice du métier de psychothérapeute et pratiquer dans le respect des règles déontologiques liées à la profession et de principes éthiques.
1.1. Etablir le cadre thérapeutique avec le(s) client(s) et gérer la thérapie dans son processus d’ensemble ainsi que chacune de ses séances. 1.2. Maitriser et mobiliser avec pertinence les aptitudes de base (écoute active, reformulation de propose …) requises pour mener à bien un entretien thérapeutique. 1.3. Développer et maintenir, à travers une posture relationnelle adéquate, une alliance thérapeutique avec le client favorisant le processus de changement dans le cadre de l’intervention. 1.4. Pratiquer dans le respect des règles déontologiques liées à la profession et de principes éthiques.
2. COMPETENCES « CONCEPTUALISATION D’UNE SITUATION et ELABORATION D’UN PROJET D’INTERVENTION »
Analyser, diagnostiquer et conceptualiser, selon une approche transdiagnostique, une situation de souffrances humaines consécutives à des dysfonctionnements psychologiques ; élaborer, en concertation avec le client, un projet d’intervention psychologique théoriquement et empiriquement justifiée le mieux adapté pour aider le client en souffrance.
2.1. Recueillir l’ensemble des informations (plaintes, anamnèse, …) concernant une situation de souffrances humaines consécutives à des dysfonctionnements psychologiques, les analyser selon une approche transdiagnostique, poser un diagnostic et clarifier les attentes du client (et de son entourage) ainsi que sa motivation. 2.2. Conceptualiser et formuler le cas : formuler des hypothèses et considérer les processus psychologiques à l’oeuvre dans le développement et le maintien du comportement problématique. 2.3. Elaborer et définir, en concertation avec le client, le projet d’intervention psychothérapeutique le mieux adapté en vérifiant sa validité méthodologique et en justifiant sa pertinence en regard de la situation, du diagnostic posé, de la conceptualisation du cas et de sa propre spécialisation. 2.4. Concevoir l’évaluation de l’intervention (changements au niveau symptomatique et étiopathologique) à l’aide de critères pertinents en regard de l’objectif visé et du cas.
3. COMPETENCES « INTERVENTIONS »
Mener une intervention psychologique, scientifiquement fondée, en concrétisant chacune de ses étapes, en mobilisant de manière pertinente les procédures d’intervention thérapeutique et en assurant un accompagnement qui favorise le processus de changement.
3.1. Identifier, maîtriser et mobiliser de manière critique les connaissances théoriques, empiriques et cliniques scientifiquement éprouvés pertinentes en regard de l’intervention psychothérapeutique à mener. 3.2. Informer le client du trouble dont il souffre ainsi que des méthodes thérapeutiques proposées en veillant à bien expliciter la pertinence de ces méthodes en regard de l’objectif visé de l’intervention. 3.3. Définir les tâches pertinentes à réaliser par le client à domicile, lui en expliquer l’importance et en assurer le suivi entre les séances. 3.4. Accompagner le client dans son processus de changement en veillant à soutenir sa motivation et à prévenir sa résistance. 3.5. Maîtriser les différentes procédures d’intervention psychothérapeutiques (procédures centrées sur l’expérience émotionnelle, sur les comportements, sur les cognitions, sur le corps et sur les facteurs contextuels) et les mobiliser avec pertinence en veillant à définir les conditions de leur mobilisation et à les organiser au sein d’un plan d’intervention cohérent en regard de l’objectif à atteindre et des spécificités du client ; selon une approche théoriquement et empiriquement justifiée. 3.6. Exploiter l’évaluation de l’intervention et si nécessaire adapter en conséquence le projet d’intervention. 3.7. Mobiliser ses propres réactions émotionnelles (conscience de soi) en séance comme outil thérapeutique. 3.8. S’intégrer dans une équipe, travailler en réseau de partage de pratiques et de réflexions et dialoguer avec les autres professionnels de la santé, de manière constructive.
4. COMPETENCES « INTRAPERSONNELLES »
Développer et mobiliser des compétences et attitudes intrapersonnelles indispensables à l’exercice du métier de psychothérapeute.
4.1. Avoir conscience de son propre vécu et de ses propres difficultés en regard du client à accompagner et identifier comment ils influencent l’accompagnement de ce client ; avoir conscience de ses propres valeurs et des implications qu’elles induisent dans notre vie y compris dans notre vie professionnelle. 4.2. Construire et réaliser sa vie professionnelle en équilibre avec sa vie privée et en particulier, préserver sa vie privée des intrusions de la vie professionnelle. 4.3. Prendre soin de soi et en particulier, mettre en place ce qu’il faut pour résoudre ses propres difficultés personnelles. 4.4. Reconnaître et accepter ses propres limites et réduire l’évitement expérientiel en séance et en supervision. 4.5. En cours de séance thérapeutique, accepter le silence du client, se désengager d’une identification au client, contrôler sa réactivité émotionnelle et développer sa patience.
5. COMPETENCES « DEVELOPPEMENT CONTINUE »
Agir en tant que psychothérapeute, selon une approche scientifiquement fondée, en ayant intégré une logique de développement continu.
5.1. Intégrer une logique d’auto-évaluation dans une perspective de développement continu, identifier et intégrer, de manière autonome, les nouvelles connaissances et compétences indispensables pour pouvoir appréhender rapidement de nouvelles situations relatives à la psychothérapie. 5.2. Se tenir informé et intégrer, selon une démarche pro-active, les derniers développements scientifiques et cliniques en psychothérapie (à travers des lectures, la participation à des ateliers de formation continue, la participation à des congrès …). 5.3. Développer ses compétences professionnelles et enrichir sa propre pratique, selon une démarche pro-active, en identifiant ses besoins en matière de supervisions et d’intervisions et agir pour y répondre. 5.4. Se tenir informé et participer à des activités d’associations professionnelles en psychothérapie et s’y impliquer.