A l’heure actuelle une seule molécule est disponible : le nicorandil. Ce sont des agents vasodilatateurs mixtes (artériolaires et veineux) qui n’interfèrent pas avec l’inotropisme cardiaque. Ils sont indiqués dans le traitement prophylactique de la crise d'angor d'effort en monothérapie ou en association à d'autres antiangineux.
Quel est le risque d’événement ?
L’administration intraveineuse peropératoire de nicorandil aux doses de 0,08 mg/kg en bolus, suivi d’une dose d’entretien horaire identique, aurait des effets significatifs en termes de réduction des épisodes d’ischémie myocardique peropératoires. De plus, il ne semble pas entraîner de retentissement hémodynamique significatif.
Existe-t-il une interférence avec les médicaments de l’anesthésie ?
Il ne semble pas exister d’interaction médicamenteuse avec les médicaments anesthésiques. Toutefois, l’association à un autre vasodilatateur artériel ou mixte peut favoriser la survenue d’hypotensions artérielles.
Proposer une stratégie d’arrêt, de maintien et/ou de substitution
Il est recommandé de ne pas interrompre le nicorandil en préopératoire (accord fort).
Le nicorandil à la posologie orale de 20 mg/jour peut être poursuivi et administré en prémédication sans conséquence hémodynamique notoire lors de l’anesthésie (grade B).
Une surveillance de la pression artérielle et de la volémie périopératoire est justifiée aux vues des effets physiologiques attendus de la molécule. Il ne semble pas exister d’effet rebond à l’arrêt du traitement.
Proposer une technique d’anesthésie et d’analgésie adaptée
L’anesthésie générale n’est en aucun cas spécifique.
Proposer une stratégie de reprise du traitement
Lors de la reprise du traitement, l’état d’équilibre sera rapidement atteint après administration orale répétée (deux prises par jour). La forme intraveineuse du nicorandil n’étant pas disponible en France, en cas d’impossibilité de reprise de l’alimentation orale, le recours à d’autre agents anti-ischémiques par voie intraveineuse (bêta-bloquants) doit être envisagé en l’absence de contre-indication, éventuellement après avis cardiologique.