Inhibiteurs de l’enzyme de conversion et sartans
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Les inhibiteurs de lenzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs à langiotensine II (ARA II) sont des médicaments interférant avec le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA). Leurs principales indications sont lhypertension artérielle, linsuffisance cardiaque, la prévention du remodelage ventriculaire post-infarctus et linsuffisance rénale chronique.

Quel est le risque dévénement ?

A larrêt du traitement

Afin de restaurer lactivité de lenzyme de conversion et/ou laction de langiotensine II, certains auteurs ont préconisé un arrêt des antagonistes du SRAA si le délai de la chirurgie le permet et tout particulièrement en présence de facteurs aggravants dinstabilité hémodynamique. Un délai de 12 heures semble être suffisant pour diminuer lincidence de ces hypotensions. Lefficacité, ainsi que linnocuité de cette pratique, ont été démontrées par plusieurs études randomisées.

Au maintien du traitement

Plusieurs études rapportent des hypotensions artérielles peropératoires plus sévères chez ces patients si le traitement par les inhibiteurs du SRAA est maintenu jusquau jour de lintervention. Elles sont favorisées par un état hypovolémique préopératoire, par lexistence dune dysfonction diastolique et par lassociation des IEC à dautres thérapeutiques hypotensives. Ces épisodes sont le plus souvent corrigés par un remplissage et par lutilisation de sympathomimétiques. Toutefois, des cas dhypotensions réfractaires ont été décrits.

Existe-t-il une interférence avec les médicaments de lanesthésie ?

Au cours de lanesthésie, la diminution de lactivité du système sympathique est compensée par la mise en jeu du système vasopressinergique et du SRAA afin de maintenir la pression artérielle. Chez le patient traité de façon chronique par les IEC, le système vasopressinergique ne peut à lui seul corriger la baisse du retour veineux. Cette interférence explique laugmentation et la fréquence des hypotensions artérielles observées au cours de lanesthésie.

Proposer une stratégie darrêt, de maintien et/ou de substitution

Il est recommandé dinterrompre les inhibiteurs du SRAA au moins 12 heures avant une intervention lorsque ceux-ci constituent un traitement de fond de lhypertension artérielle (accord fort).

Chez le patient souffrant dinsuffisance cardiaque, le traitement chronique par les IEC peut influencer le profil hémodynamique de linduction anesthésique. Toutefois, ces anomalies hémodynamiques ne sont pas associées à une hypotension artérielle plus importante. Larrêt du traitement peut engendrer un déséquilibre de la cardiopathie.

Il est recommandé de maintenir les inhibiteurs du SRAA lorsque ceux-ci sont prescrits dans le cadre dune insuffisance cardiaque. Le risque dhypotension artérielle en cas de chirurgie majeure ou de rachianesthésie doit alors être pris en compte (accord fort).

Proposer une technique danesthésie et danalgésie adaptée

Devant le risque dhypotension artérielle persistant, malgré un arrêt préalable des inhibiteurs du SRAA, le protocole anesthésique devra préserver au mieux la volémie efficace et inclure une titration des besoins anesthésiques. Le traitement chronique par un inhibiteur du SRAA ne constitue pas une contre-indication à la réalisation dune anesthésie médullaire.

Proposer une stratégie de reprise du traitement

Les inhibiteurs du SRAA seront repris en postopératoire dès la restauration dun état hémodynamique satisfaisant et en absence de dysfonction rénale évolutive.