Inhibiteurs de calcineurine : Ciclosporine A (Néoral®), Tacrolimus (Prograf®)
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Quel est le risque dévénement ?

A larrêt du traitement

Il existe un risque mal documenté de rejet à linterruption du traitement, dépendant en particulier de la durée de linterruption et de lorgane transplanté.

Au maintien du traitement

Du fait dun index thérapeutique étroit, le maintien du traitement implique de prendre en compte sa toxicité propre (néphrotoxicité, neurotoxicité, hyperkaliémie et hypertension artérielle en particulier) ainsi que les très nombreuses interactions médicamenteuses influant sur son métabolisme (hépatique par cytochrome P450 3A4) donc sa concentration (érythromycine, inhibiteurs calciques, azolés…).

La poursuite de limmunosuppression peut saccompagner dun risque plus élevé dinfections postopératoires (grade C).

Existe-t-il une interférence avec les médicaments de lanesthésie ?

Il est décrit, concernant la ciclosporine, quelques cas daugmentation de lintensité et de la durée de curarisation avec les curares non dépolarisants, un monitorage est donc indispensable et peut être une diminution des doses (grade C).

Lutilisation de thiopental peut entraîner, par effet inducteur, une baisse des concentrations de ciclosporine ou de tacrolimus. Le midazolam et la lidocaïne diminueraient le métabolisme du tacrolimus (grade C).

De grandes modifications des taux sanguins de ciclosporine ou de tacrolimus sont possibles en cas de remplissage massif périopératoire ou de circulation extracorporelle (grade C).

Il faut éviter les anti-inflammatoires non stéroïdiens dans la technique danalgésie du fait de leur potentiel néphrotoxique en association avec les inhibiteurs de calcineurine.

Proposer une stratégie darrêt, de maintien ou de substitution

Il est recommandé de surveiller les taux plasmatiques et la fonction rénale en concertation avec le spécialiste en charge de limmunosuppression du patient (accord fort.

Il est recommandé de ne pas donner la ciclosporine le matin de lintervention en cas danesthésie générale. Le tacrolimus peut être poursuivi par voie sublinguale.

La reprise précoce du traitement est nécessaire (par voie orale ou intraveineuse selon la situation) (accord fort).

Si la voie entérale est compromise, il est possible dadministrer le traitement par voie intraveineuse (grade C).

Proposer une technique danesthésie et danalgésie adaptée

Il ny a pas de contre-indication particulière à lanesthésie générale ou locorégionale.

Un monitorage des taux est indispensable en périopératoire quelle que soit la technique danesthésie. Le C2 (mesuré précisément 2 heures après la prise) semble être le meilleur reflet de lefficacité pour la ciclosporine, le taux résiduel (avant la prise) étant utilisé pour le tacrolimus. Il est conseillé de suivre la fonction rénale et la kaliémie pour rechercher des signes de toxicité.

Proposer une stratégie de reprise du traitement

Délai : le soir même si possible avec un suivi sanguin (dosage quotidien).

Voie : per os, en cas dimpossibilité de recourir à la voie entérale pendant plus de 24 à 48 heures, le passage à la forme intraveineuse (adaptation posologique indispensable) est conseillé.