Les sulfamides hypoglycémiants stimulent la sécrétion d’insuline sans influencer sa synthèse. Les sulfamides hypoglycémiants se lient à un récepteur spécifique présent sur la membrane des cellules bêta-pancréatiques. Le répaglinide est un dérivé de l'acide carbamoylméthyl-benzoïque. Il stimule la sécrétion d'insuline en agissant sur un récepteur différent de celui des sulfamides hypoglycémiants. La pharmacocinétique du répaglinide est peu modifiée dans l'insuffisance rénale minime ou modérée. Le natéglinide est un dérivé de la phénylalanine. Il agit sur le récepteur des sulfamides hypoglycémiants et stimule ainsi la sécrétion d’insuline. Le natéglinide est métabolisé par le foie et sa pharmacocinétique est peu modifiée dans l’insuffisance rénale.
Quel est le risque d’événement ?
A l’arrêt du traitement
L’arrêt des insulinosécréteurs expose au risque d’hyperglycémie et aux complications liées à celle-ci (polyurie, déshydratation, syndrome d’hyperglycémie hyperosmolaire, ...). La surveillance glycémique, l’apport d’insuline et la régularité du débit de perfusion des solutés glucosés permettront de contrôler l’hyperglycémie.
Au maintien du traitement
L’hypoglycémie est l’effet secondaire le plus grave. Les sujets âgés et les patients avec une insuffisance rénale sont plus exposés. Les autres facteurs de risque de survenue d’accidents hypoglycémiques identifiés en périopératoire sont : le jeûne, la prise de médicaments potentialisateurs, la survenue d’une insuffisance hépatique. Les épisodes hypoglycémiques surviennent plus souvent avec les sulfamides à durée d’action longue et lors d’utilisation de formes galéniques retards à libération prolongée.
La fréquence des hypoglycémies n'est pas significativement différente avec le répaglinide et avec les sulfamides hypoglycémiants. Par contre, l’association répaglinide-gemfibrozil (Lipur®, fibrate) est contre-indiquée en raison du risque hypoglycémique sévère. Le natéglinide expose, lui aussi, au risque d’hypoglycémie en périopératoire.
Interférences avec l’anesthésie et la chirurgie
De nombreux médicaments, dont certains utilisés en périopératoire, interagissent avec les sulfamides hypoglycémiants et sont capables de potentialiser ou d’antagoniser leur action. Les sulfamides hypoglycémiants sont contre-indiqués durant la grossesse et l’allaitement.
Proposer une stratégie d’arrêt, de maintien et/ou de substitution
Chirurgie mineure et actes non chirurgicaux à visée diagnostique ou thérapeutique sous anesthésies locorégionale ou générale. Pour les patients sous sulfamides hypoglycémiants (SH) et sous glinides, deux protocoles sont habituellement réalisés :
Chirurgie majeure
Pour les patients sous SH ou sous glinide : il convient d’arrêter le sulfamide hypoglycémiant ou le glinide la veille de l’intervention. Leur réintroduction pourra être effectuée lors de la reprise alimentaire (accord professionnel). Leur substitution fera appel à l’insulinothérapie par voie intraveineuse en perfusion continue ou en bolus et à un apport glucosé.
Dans tous les cas il convient de surveiller les glycémies, et d’apporter du sérum glucosé en débit contrôlé (accord fort).
Chirurgie mineure et actes non chirurgicaux à visée diagnostique ou thérapeutique sous anesthésies locorégionale ou générale, il est recommandé de poursuivre le schéma thérapeutique habituel ou de ne pas administrer le traitement le matin de l’intervention
Chirurgie majeure et en cas d’injection de produit de contraste iodé, il est recommandé d’arrêter le traitement le matin de l’intervention. Leur réintroduction pourra être effectuée lors de la reprise alimentaire et après vérification de la fonction rénale (créatininémie) (accord fort).