Analgésiques non morphiniques : AINS et Coxibs
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Selon les recommandations de lAfssaps, seules les manifestations symptomatiques darthrose et de polyarthrite rhumatoïde justifient un traitement au long cours par AINS ou Coxibs.

Quel est le risque dévénement ?

A larrêt du traitement

Le risque à larrêt dun traitement chronique par AINS non sélectif ou coxib est essentiellement une recrudescence des douleurs inflammatoires en périopératoire et une consommation dantalgiques augmentée en postopératoire.

Au maintien du traitement

Pour les AINS, le risque de leur maintien en périopératoire est essentiellement hémorragique et rénal. Si les contre-indications des AINS sont respectées, leur responsabilité dans la survenue d'hémorragie digestive et d'insuffisance rénale est probablement exceptionnelle. En conséquence, le maintien des AINS non sélectifs (prescrits dans le respect des contre-indications) est recommandé en périopératoire (grade B). Cette recommandation ne sapplique pas aux chirurgies hémorragiques pour lesquelles lhémostase périopératoire est difficile à contrôler: neurochirurgie intracrânienne, chirurgie urologique, amygdalectomie, chirurgie ophtalmologique autre que la cataracte, chirurgie orthopédique lourde (arthrodèse de rachis, PTH, PTG) où il est alors recommandé darrêter les AINS non sélectifs (grade B).

Pour les coxibs, la tolérance digestive est vraisemblablement meilleure et le risque hémorragique réduit. En revanche, la toxicité rénale est similaire. Pour les patients sans facteurs de risques cardiovasculaires et opérés de chirurgie non cardiaque, le risque dévènements cardiovasculaires périopératoires ne semble pas majoré. En conséquence et dans ces conditions, le maintien des coxibs (prescrits dans le respect des contre-indications) est recommandé en périopératoire (grade B). Labsence détude évaluant les risques dévènements cardiovasculaires périopératoires chez des patients traités au long cours par coxibs ne permet cependant pas de dégager de recommandation.

Existe-t-il une interférence avec les médicaments de lanesthésie ?

Pour lanesthésie locorégionale (ALR) des membres (blocs), le risque hémorragique lié aux AINS est probablement très faible ou nul. Il nest pas recommandé darrêter un traitement par AINS ou coxib avant une ALR périphérique. Plusieurs études concluent à l'innocuité de la prescription d'AINS chez des patients bénéficiant d'une anesthésie péridurale (niveau de preuve 2). La réalisation d'une anesthésie péridurale chez un patient sous antiagrégant (aspirine et AINS) est possible sous certaines conditions. Celles-ci ont été précisées lors dune conférence d'experts (SFAR-GEHT, 2001).

Proposer une stratégie darrêt, de maintien ou de substitution:

La stratégie darrêt recommandée pour les chirurgies à risque hémorragique est dinterrompre la prise dAINS de longue demi-vie (oxicams, naproxène), 7 à 10 jours avant la chirurgie et 24 heures avant pour les AINS de demi-vie courte (ibuprofène, kétoprofène, flurbiprofène).