Opioïdes
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La prévention des désordres psycho-affectifs periopératoires tels que lanxiété est recommandée chez les patients bénéficiant dun traitement chronique par des opioïdes. Les patients doivent être rassurés sur le fait que leur traitement habituel ne constitue par un obstacle au soulagement de leur douleur postopératoire. Toutefois, ils doivent être informés dès la consultation danesthésie du risque dinstabilité thérapeutique, daugmentation possible de lintensité douloureuse périopératoire et donc de leurs besoins en morphinomimétiques. La période périopératoire nest pas la meilleure période pour envisager un sevrage ou un réajustement thérapeutique des patients dépendants des opioïdes. En revanche, un tel objectif peut être envisagé à distance de lintervention chirurgicale, dans un contexte de stabilité et lorsque lintensité douloureuse a significativement diminué (grade C).

Quel est le risque dévénement ?

A larrêt ou au maintien du traitement

La littérature médicale est insuffisante pour évaluer limpact de ladaptation posologique ou de larrêt préopératoire dagents pouvant entraîner un syndrome de sevrage. La littérature est également insuffisante concernant lévaluation de lefficacité dun traitement antalgique initié dans la période préopératoire ou dans le cadre dune analgésie multimodale. Toutefois, il convient dajuster le traitement préopératoire en fonction des objectifs thérapeutiques fixés: poursuivre un traitement analgésique dans la période préopératoire et/ou réduire le risque de sevrage médicamenteux.

Proposer une stratégie darrêt, de maintien et/ou de substitution

Lors de la prise en charge des patients traités par des opioïdes, il est recommandé dadministrer en préopératoire la dose habituelle de morphinique, ou la dose équi-analgésique dun autre opioïde (accord fort).

Ladministration préopératoire peut être soit orale, soit intraveineuse à linduction anesthésique.

Proposer une stratégie de reprise du traitement

Le traitement habituel du patient est poursuivi après lintervention chirurgicale soit par voie orale sans modifier la posologie, en cas de chirurgie mineure, notamment dans le cadre dune chirurgie ambulatoire, ou alors par voie parentérale, chez des patients hospitalisés, en cas de procédure chirurgicale invasive. La dose morphinique quotidienne peut alors être administrée par voie intraveineuse et/ou par analgésie autocontrôlée. Le débit continu doit alors tenir compte de la dose habituelle convertie en morphine intraveineuse et les bolus correspondent à lanalgésie chirurgicale (Grade C). En cas danalgésie insuffisante, il est recommandé daugmenter le débit de perfusion ou la dose de bolus administrée. Lintervalle réfractaire entre les bolus peut également être réduit. Si malgré lensemble de ces mesures, le patient nest pas soulagé, il est recommandé de remplacer la morphine par un autre opioïde à dose équivalente.

En dehors des situations durgence, ladministration dopioïdes antagonistes tels que la naloxone ou la naltrexone, dagonistes partiels ou dagonistes _, dantagonistes _ tels que la nalbuphine, le butorphanol, la buprénorphine et la pentazocine, doit être évitée chez des patients dépendants des opioïdes car ils peuvent entraîner un syndrome de sevrage (grade C).

Un patch de fentanyl ne doit pas être retiré dans la période périopératoire ou alors une substitution par un autre opioïde est nécessaire (accord fort).

Le sevrage des morphiniques de palier 2 (codéine, dextropropoxyphène, tramadol) peut avoir des conséquences cliniques importantes. Ils doivent également être poursuivis, voire substitués par un autre opioïde, y compris du palier supérieur en tenant compte des doses équi-analgésiques (accord fort).

Tableau des correspondances :

Certains calculs de conversion peuvent varier dune source bibliographique à lautre et demeurent donc empiriques.


10 mg de morphine IV = 1 mg de morphine par voie péridurale = 0,1 mg de morphine par voie intrathécale.