Problèmes et effets secondaires de la péri
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1.        Hypotension (environ 7% des cas Popping et al, BJA 2008).  Liée au bloc sympathique surtout si administration de clonidine au niveau thoracique.

       ! en cas de bolus dans le cathéter pour évaluer le niveau de la péridurale ou pour rattrapper un niveau : suivi du patient pendant 30 minutes (TA, pouls, conscience, respiration)

       R/ volumisation modérée (risque dhémodilution)

       R/ si nécessaire, vasopresseur IV ou SC ex. Ephédrine 10 mg


2.        Prurit, nausées-vomissements, rétension urinaire (fréquents, liés à lutilisation des opiacés)

       R/ symptomatique

       R/ si nécessaire, stopper linfusion péridurale pendant qq heures ou réduire/supprimer les opiacés dans la solution


3.        Analgésie insuffisante mais pas de déficit neurologique (latéralisation, niveau insuffisant ne couvrant pas la zone opératoire)

       R/ faire un bolus de solution un peu plus concentrée ex. Ropivacaine 0.25% ou lévo-bupivacaine 0.25% avec suivi des paramètres vitaux pendant 30 min et ré-évaluation.  Si amélioration, adapter les paramètres de la pompe PCEA (voir avec superviseur).  Si aucune amélioration, ne pas perdre de temps et choisir une autre analgésie postopératoire (voie systémique : PCA IV, IM/SC, Path, per os).

       R/ dans certains cas, si la péridurale est vraiment latéralisée, on peut essayer de retirer le cathéter dun cm, avant le bolus, en espérant le re-médialiser ( ?)


4.        Migration du cathéter en intrathécal (=rachi totale) ou passage en intraveineux (rare mais y penser en cas dextension du bloc sensitif ou moteur, troubles de la conscience, hypotension, troubles du rythme cardiaque…)

       R/ stopper linfusion péridurale et voir si amélioration

       R/ symptomatique en cas de dépression respiratoire, perte de conscience, hypotension majeure


5.        Céphalées persistantes et invalidantes surtout après retrait du cathéter.  Envisager un dural tap lors de la mise en place de la péridurale.  Exclure un syndrome méningé.  Appel dun superviseur et avis dun neurologue.


6.        Déficit neurologique AVEC ou SANS douleur = GRAVE

       Envisager soit hématome périmédullaire (voir ci-dessous : Anticoagulants et analgésie périmédullaire)

                 soit un syndrome des loges masqué en partie par lanalgésie péridurale (même si pas de plâtre au niveau du membre inférieur)

       Quil sagisse dun syndrome des loges ou dun hématome périmédullaire, cest une URGENCE qui nécessite une prise en charge immédiate et adéquate !!!


!! Pour rappel :

       a. péridurale thoracique = analgésie suspendue è il nest pas normal que le patient aie un bloc moteur partiel ou complet des membres inférieurs !

       b. péridurale lombaire : le patient peut avoir un bloc moteur des membres inférieurs (doses danesthésique local, sensibilité aux anesthésiques locaux) mais cest très souvent mal vécu (inconfort et stress++) et non souhaitable (¯ mobilité du patient è risque descarres de décubitus)


       R/ stopper linfusion péridurale et prévenir un superviseur

       R/ avis dun orthopédiste : doppler artériel, mesure de la pression dans les loges et si nécessaire décompression chirurgicale (avis dun neurologue). 



Syndrome des loges sous analgésie péridurale


-        surtout au niveau des membres inférieurs : œdème, raideur, douleur spontanée et/ou provoquée par la mobilisation passive, paresthésies et troubles sensitifs non attribuables à lanalgésie péridurale

-        réduction ou disparition des pouls périphériques

Johnson & Chalkiadis. Pediatric Anesthesia 2009.


Mar et al.  BJA 2009 ; 102 : 3-11.



Complication majeure : Hématome périmédullaire


Les estimations précédentes (1/150 000 après analgésie péridurale) ont été revues depuis la mise sur le marché des nouveaux anticoagulants et lextension de la prescription périopératoire des HBPM è VIGILANCE !!!

La revue dune série de 18 000 patients postopératoires rapporte une incidence de 0.01%.(Popping et al.  BJA 2008).

Actuellement, lincidence est évaluée à 1/3100 (péridurale) et à 1/40 000 (injection intrathécale).  Risque le plus élevé = lors du retrait du cathéter péridural, notamment chez les patients en orthopédie.

(Gogarten W. Curr Opin Anaesthesiol 2006)




Diagnostic dun hématome périmédullaire:


Il est PRIMORDIAL de faire un diagnostic rapide afin de pouvoir traiter le patient (décompression chirurgicale endéans les 4-6 heures) et éviter des séquelles neurologiques.


(Horlocker et al. ASRA and Pain Medicine Evidence-based Guidelines. RAPM 2010; 35: 1-38)


En cas de :


soit pendant le suivi de lanalgésie postopératoire

soit après le retrait du cathéter péridural



Procédure :


  1. stopper linfusion péridurale pour évaluer la récupération en-déans les 2 heures
  2. TOUJOURS prévenir un superviseur (de garde ou POPS) et certainement le superviseur responsable du patient lors de lanesthésie
  3. lavis dun spécialiste neurologue sera demandé avec si nécessaire mise en route dune procédure dexamen IRM ou CT Scanner.



7. Infection : locale au niveau du point de ponction (1-2%), abcès périmédullaire (0.01%) ou méningite.

       Les conséquences peuvent être majeures avec éventuellement des séquelles è en cas de plainte du patient ou question du personnel soignant, il faut impérativement checker le point dentrée du cathéter péridural.


Inflammation locale :

- rougeur, chaleur, induration au niveau du point de ponction è suivi rapproché

- si possible dôter lanalgésie péridurale : le faire

- si patient à haut risque (diabétique, immunodéficient…), il est préférable dôter le cathéter et de prévoir une analgésie de relais.  Prévenir le personnel soignant et suivi du patient après enlèvement du cathéter.


Important, dans les CAS SUIVANTS :

- écoulement au niveau du point de ponction

- fièvre 

- leucocytose/biologie inflammatoire 

- signes méningés (céphalées, raideur de nuque…)

- ébranlement douloureux latéral au niveau de la colonne vertébrale

       è Oter le cathéter et prévenir le superviseur.  Lavis dun collègue infectiologue sera demandé. 

       !! il peut être utile de mettre lextrémité du cathéter péridural en culture (y penser voir avis du collègue infectiologue)



-        6-12% des cathéters sont positifs quand mis en culture ; il sagit de germes cutanés (les mêmes que ceux présents au point de ponction ex. staphylo coagulase-négative)

-        Facteurs de risque : changements fréquents du pansement, déconnection de la tubulure, transfusion sanguine concommittante avec lanalgésie péridurale continue

       è stérilité de la peau au niveau du point dentrée

       è attention également à la stérilité de la solution analgésique infusée (voir ci-dessous : infections et blocs nerveux périphériques).