Adjuvants par voie péridurale
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Bénéfices de leur utilisation

Potentialisation de leffet des anesthésiques locaux          
è réduction des doses nécessaires danesthésiques locaux (analgésie sélective)

è réduction des risques de latéralisation de lanalgésie péridurale


Quels adjuvants analgésiques ?


1.        opiacés lipophiles
ex. sufentanil 0.2 0.5 µg/mL

       En cas dinfusion continue (>< bolus unique), il se produit une absorption systémique responsable dune analgésie diffuse, qui devient non-segmentaire.  Cependant même en infusion continue, ladministration périmédullaire est 3x plus puissante que ladministration systémique pour leffet analgésique et lépargne en AL (DAngelo et al. Anesthesiology 1998).

       Effet dépargne en AL proportionnel à la concentration de lopiacé et effets secondaires également proportionnels à la concentration de lopiacé

       - tous les opiacés (même lipophiles) migrent dans le LCR : risque de dépression respiratoire (précoce < 2h surtout en cas dinjection intrathécale), de nausées-vomissements, prurit et sédation

       - rétension urinaire fréquente lors de ladministration périmédullaire des opiacés


2.        agonistes adrénergiques ex. clonidine (0.5)1-2 µg/mL

       La clonidine est un agoniste alpha2-adrénergique lipophile dont la puissance analgésique sobserve essentiellement après administration périmédullaire : IT > PERI >>> IV/PO. Elle potentialise les AL et les opiacés.  Pour maintenir un effet analgésique, il faut une administration continue.

       En péridurale, clonidine seule : 10-40 µg/h ; associée à un AL et/ou un opiacé : clonidine 1 µg/mL de solution est le meilleur choix (bénéfice analgésique >< effets secondaires)

       - risque dhypotension surtout qd administration thoracique
  (bloc sympathique ++)

       - pas de risque de dépression respiratoire

 

3.        agoniste adrénergique ex. adrénaline 1-1.5 µg/mL

       (Curatolo M. Editorial. Anesth Analg 2002 ; 94 : 1381-3)

       Lutilisation dadrénaline en infusion continue nest pas courante :

       - toxicité : risque dischémie médullaire? Non prouvé chez lhumain mais !! patients avec perfusion médullaire compromise ex. patients diabétiques, artéritiques…

       - augmentation du bloc moteur des anesthésiques locaux 

       - bénéfice non constant ; plus souvent observé lors de ladministration au niveau thoracique (pas lors des péridurales lombaires)


4.        autres adjuvants ?? actuellement NON recommandés en utilisation de routine


       - kétamine et autres antagonistes NMDA (y compris la solution sans agent conservateur) est neurotoxique et ne doit pas être administrée par voie péridurale ou a fortiori intrathécale.  Qui plus est,les bénéfices analgésiques/antihyperalgésiques observés par voie périmédullaire sont sans intérêt.

       (Yaksh et al. Anesthesiology 2008)


       - néostigmine (inhibiteur des cholinestérases, d­ des concentrations intramédullaires dacétylcholine) possède des effets analgésiques modestes lors dune administration péridurale. 

       Effet bénéfique potentiel : ¯ durée de liléus postopératoire après chirurgie abdominale ?

       (Caliskan et al. Anesth Analg 2008).

       !! JAMAIS dadministration intrathécale de néostigmine (même à petites doses): effets secondaires +++ de type gastro-intestinaux (nausées-vomissements, diarrhée)