- médicaments les plus prescrits au monde
- effets périphériques ET centraux analgésiques, antihyperalgésiques, antiinflammatoires et antipyrétiques dus à l’inhibition de la synthèse des prostaglandines (et à d’autres mécanismes)
! tous les AINS n’ont pas les mêmes effets
ex. indométhacine : antiinflammatoire >> analgésique è peu utile pour l’analgésie postopératoire
ex. ibuprofène : analgésique >> antiinflammatoire, antipyrétique
- analgésiques de pallier 1 : douleur légère à modérée quand prescrit seul ; efficacité prouvée concernant les douleurs osseuses et viscérales ; généralement prescrits en association avec d’autres analgésiques (effet synergique avec les opiacés, potentialisation de l’effet analgésique des blocs périmédullaires et périnerveux)
Alon et al. Review. Pain Digest 1996.
McCrory & Lindahl. Review. Anesth Analg 2002 ; 95 :169-76.
Efficacité :
Résumé des bénéfices de l’utilisation périopératoire de :
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AINS COX1-COX2 inhibiteurs |
COXib Inhibiteurs COX2 sélectifs |
Paracétamol |
Effet analgésique |
¯¯ VAS scores qd doses répétées |
¯ VAS scores de 30% |
?? surtout si associé à AINS |
Epargne morphinique |
30-50% |
Environ 35% |
Max 20% |
Effets 2aires des opiacés |
¯ PONV (30%) ¯ sédation(29%) |
? effet inconstant |
AUCUN effet |
Marret et al. Review. Anesthesiology 2005 ; 102 :1249-60. Elia et al. Review. Anesthesiology 2005 ; 103 : 1296-1304. Straube et al. Review. Acta Anaesthesiol Scand 2005; 49 :601-13.
Mécanismes d’action (centraux et périphériques):
- inhibition de la synthèse des prostaglandines
- la classification binaire simpliste COX1 (constitutionnelle)- COX2 (pro-inflammatoire, induite) est actuellement remise en question. Il semble que les meilleurs AINS (interférant le moins avec les processus naturels) soient les AINS classiques
McCormack & Twycross. Pain – Clinical Updates IASP- March 2002.
Métabolisme – Toxicité :
Le pic d’effet des AINS survient en général en-déans les 60 min après administration (PO ou IV). La durée d’action est assez longue, nécessitant 2 à 3 administrations par 24h.
! pour une utilisation périopératoire, il est préférable de choisir des AINS à demi-vie pharmacologique (t1/2) courte, plus maniables et afin de réduire les risques hémorragiques è PAS de dérivés Oxicams !
Tous les AINS subissent un métabolisme hépatique et une élimination rénale. Ils n’ont pas de métabolites actifs. Certains sont des pro-drogues ex. parécoxib et nabumétone.
Administration :
1. systématique, répétée et non « à la demande » pour une efficacité optimale
2. Per Os dès que la voie orale est possible (biodisponibilité orale très satisfaisante)
3. Choix de l’AINS
- dérivés avec propriétés analgésiques > antiinflammatoires ou antipyrétiques ex. pas d’indométhacine
- pas de dérivés Oxicams en période périopératoire car t1/2 trop longue et risque accru d’hémorragie
- bénéfice des COXibs (inhibiteurs sélectifs de la COX2) ?
Contre-indications et précautions lors de la prescription des AINS non-sélectifs
! 1 patient sur 5 présente une CI à l’utilisation des AINS en période périopératoire
! les effets secondaires sont proportionnels à la durée de l’utilisation des AINS è on recommande généralement une prescription limitée à 72h postopératoires
ex. complications digestives (ulcérations estomac ou duodenum) : % patients symptomatiques augmente avec la durée de consommation des AINS
ex. retard de cicatrisation/fusion osseuse chez les patients qui prennent des AINS pdt plus de 3 mois postop
Contre-indications aux AINS
Précautions à la prescription d’un AINS
Formes disponibles en clinique :
Nom |
Forme |
Remarques
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Prix par unité |
Diclofenac Cataflam®, Voltaren® |
CO Suppos Amp IM/IV |
Max 150 mg/j |
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Ketorolac Taradyl® |
Amp IV |
Max 60-90 mg/j pdt 48-72h |
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Ibuprofène Brufen®, Advil® |
CO Suppos |
Max 2.4 g/j |
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Ibuprofène Malfene®, Nurofen® |
Sirop enfant |
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Ketoprofène Rofenid® |
Capsule Suppos Amp IM/IV |
Max 400 mg/j |
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!!! administration IV = IV lente (en 20 minutes)
* Utilisation des inhibiteurs préférentiels ou des inhibiteurs sélectifs de la COX-2 (COXibs)
Expression tissulaire de la COX-2
- décrite comme « inductible » par différents agents pro-inflammatoires ex. cytokines, endotoxines, mitogènes
- expression constitutive au niveau du SNC, corne postérieure ; up-regulation suite à une lésion tissulaire
- expression constitutive au niveau rénal également
- aucune expression de la COX-2 au niveau des plaquettes è pas d’effet sur l’hémostase
- COX-2 impliquée au niveau de l’angiogenèse donc essentielle pour la croissance et la dissémination (métastases) des tumeurs solides, également essentielle pour la cicatrisation des plaies et des ulcérations è balance risques/bénéfices des COX-2 inhibiteurs ?
Avantages potentiels ?
peut-être chez les patients qui ont un risque hémorragique périopératoire accru ? meilleure tolérance digestive ?
Usage prolongé et hautes doses : perte de la sélectivité et effets secondaires identiques à ceux des AINS classiques.
Gilron et al. Review. Anesthesiology 2003 ; 99 :1198-1208.
Contre-indications formelles aux COXibs
Pas d’augmentation des risques cardio-vasculaires en-dehors de la chirurgie cardio-vasculaire.
Schug et al. Review. Anesth Analg 2009 ; 108 :299-307.
Formes disponibles en clinique :
Nom |
Forme |
Remarques
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Prix par unité |
Meloxicam * Mobic®, Meloxicam® |
CO Suppos Amp IM/IV |
Max 7.5-15 mg/j en 1x T ½ = 15-20h |
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Nabumétone * Gambaran® |
CO |
Max 1-2 g/j en 1x T ½ = 23-30h |
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Célécoxib Celebrex® |
CO |
Max 1 g/j T ½ = 8-14h |
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Parécoxib Dynastat® |
Amp IV |
Valdécoxib=métabolite actif Max 40-80 mg/j T ½ = 11-17h |
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Etoricoxib Arcoxia® |
CO |
Max 60 mg/j en 1x |
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* Méloxicam et Nabumétone sont des inhibiteurs préférentiels mais non-sélectifs de la COX-2
Etoricoxib n’est pas utilisé en période postopératoire
Rofécoxib (Vioxx®) a été retiré du marché en 2004
Valdécoxib (métabolite actif du Parécoxib ; Bextra®) est commercialisé dans certains pays sous forme orale uniquement
Doses pédiâtriques d’AINS
Ketorolac : IV 0.5 mg/kg par 8h (MAX 30mg/dose et pdt 48h)
Diclofenac : IV 1 mg/kg par 8h
Ibuprofène : sirop 20mg/mL = 10 mg/kg par 8h
!l’utilisation d’AAS pour traiter la fièvre ou la douleur est déconseillée chez l’enfant à cause du risque accru de syndrome de Reye en cas d’infection virale