© Thomas Chable
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À une époque où l’on parlait très peu de
la migration du Sud vers le Nord, le pho-
tographe Thomas Chable avait passé du
temps avec ces «brûleurs». Les images qu’il
a prises alors semblent hélas plus que
jamais d’actualité. Sans doute parce que,
dépouillées de toute anecdote ou de tout
artifice esthétique superflu, elles nous
renvoient aux figures emblématiques de nos
mythes. Ce qu’on y voit ce sont les arché-
types de l’exil, de tous les exils.
Thomas Chable (1962) a étudié la photogra-
phie à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts
Saint-Luc à Liège. Depuis lors, il a essen-
tiellement développé son travail en no-
made, au cours de longs voyages en Afrique,
mais aussi en Turquie et en Palestine.
«Odeurs d’Afrique» et «Brûleurs», ses
deux livres respectivement parus en 2001
et 2006 laissent transparaître une vision
poétique du monde qui n’élude en rien les
difficultés des pays et des gens qu’il pho-
tographie.
LES BRÛLEURS
Thomas Chable
Exposition Photos
7/2 > 27/2/18
Louvain-la-Neuve
- Forum des Halles
Vernissage mardi 6/02/18
2/3 > 28/3/18
Mons
- Couvent des Sœurs Noires
Vernissage jeudi 1/3/18
Commissariat
Jean-Marc Bodson
Entrée
Gratuit
À l’heure de l’empreinte 2.0 et
de la toile en prolongement
infini de l’ego, il y a des
gens dont le souci est de ne
pas laisser de trace ou du
moins, très peu de trace. Ces
gens, ce sont ces migrants qui
pratiquent la terre brûlée des
souvenirs.
Juste avant d’embarquer sur les rafiots
qui les mèneront de l’autre côté de la Mé-
diterranée, ils jettent leurs papiers au
feu pour éviter d’être reconduits chez eux
s’ils étaient pris par les gardes-côtes. Et
si par bonheur ils leur échappent, à peine
débarqués ils abandonnent leurs vêtements
dans les fourrés.