|
Armand Thiéry est né à Gentbrugge en1868. Entré
à l'Université de Louvain en octobre 1886, il mène de
front des études de droit et de sciences physiques et mathématiques.
Devenu docteur dans ces deux disciplines, il entreprend, avec Désiré-Joseph
Mercier, le cours de philosophie selon saint Thomas. Mercier conseille à
Armand Thiéry de se rendre en Allemagne, à Bonn puis Leipzig,
pour se perfectionner en psychologie expérimentale.
Les débuts officiels de la psychologie expérimentale remontent
à la fondation, à Leipzig, d'un laboratoire, par Wilhelm Wundt
en 1879.
La psychophysique fondée par Gustav Fechner poursuivait un idéal
teinté d'animisme et devait permettre d'exprimer avec précision
les relations entre le physique et le psychique, entre le corps et l'esprit,
entre le cerveau et la pensée. Cette science retint l'attention de
l'abbé Mercier, qui avait par ailleurs suivi les cours et les démonstrations
de psychiatrie de Charcot à la Salpétrière, alliant
ainsi ses intérêts pour l'expérimentation et pour l'observation
psychiatrique.
En 1889, le futur cardinal Mercier fonde, à l'initiative du Pape
Léon XIII, l'Institut supérieur de philosophie, orienté
vers l'étude du thomisme. Tout naturellement, une place de choix est réservée à la psychologie expérimentale,
au sein du programme d'enseignement et des activités de recherche.
Le chanoine Thiéry est envoyé au laboratoire de Wundt. Dès
son retour en 1892, il fonde un des premiers laboratoires de psychologie
expérimentale et se consacre à l'enseignement de cette discipline.
A. Thiéry, nommé professeur agrégé en 1895, enseigne
à la Faculté de Médecine de 1895 à 1914. Albert Michotte l'assiste à partir de
1909 puis lui succède.
En décembre 1896, il est ordonné prêtre en même
temps que Simon Deploige, un autre professeur de l'Institut supérieur
de philosophie.
Pendant de nombreuses années, il s'occupe avec zèle du Cercle
philosophique des étudiants et est un membre actif de la Société
philosophique de Louvain (depuis 1895). Il accède à l'éméritat
en 1939.
Très dévoué à la cause de la Vierge Marie, il
s'égare, à la fin de sa vie, dans un mysticisme excessif.
|