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Né à Louvain en 1803, Pierre-Jean-Etienne Craninx est diplômé docteur en médecine, chirurgie et accouchement en 1829 à l'Université de Louvain. Il s'enrôle comme médecin militaire dans l'armée de la Belgique qui vient d'acquérir son indépendance et donne ses soins aux victimes de l'invasion hollandaise de 1831. Il effectue plusieurs voyages à Paris, haut lieu de la spécialisation des jeunes médecins. En 1835, il est appelé à enseigner la clinique médicale et l'hygiène à l'Université de Louvain. Il confie aussitôt l'enseignement de l'hygiène à un de ses élèves, Frédéric Hairion. Tous deux font partie du groupe des neuf professeurs de la Faculté de médecine après la réouverture de l'Université catholique. Dans sa pratique clinique, P. Craninx introduit l'auscultation apprise à Paris à la suite de Laënnec et il est fortement influencé par Broussais. Il en adopte le mode d'exploration du malade et les doctrines thérapeutiques. On le surnomme parfois le "Broussais de la Belgique". Il appuie ses déductions diagnostiques sur l'anatomie et la physiologie et il en évalue l'exactitude grâce à l'autopsie. Les talents de clinicien de P. Craninx lui valent une vaste renommée et une grande popularité. Tout au long de sa carrière, il est couvert d'honneurs et de décorations. Par contre, il n'est pas l'auteur de nombreuses publications; celles-ci se limitent, entre 1844 et 1861, à des communications et des rapports à l'Académie Royale de Médecine, dont il est membre depuis sa fondation en 1841. Il quitte la carrière académique en 1883 après plus de 50 ans de pratique et plus de 45 années d'enseignement pour céder définitivement la chaire de clinique médicale à Gustave Verriest. Notons l'étonnant parallélisme avec la carrière de Maximilien Michaux. On l'a appelé le "Nestor des médecins belges".
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