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Abstracts

Daniel JACOBI (Professeur à l'université d'Avignon - Responsable du Centre de Recherche sur les Institutions et les Publics de la Culture (CRIPC))

Savoir non formels ou apprentissages implicites ?

Les savoir non formels ne peuvent être définis précisément que par contraste avec les apprentissages scolaires. Les savoir formels (qu'il serait sans doute préférable de désigner du nom de savoir académiques) ont comme fondement d'avoir été façonnés à des fins didactiques et ils tirent leur force de leur capacité de s'adapter parfaitement à leur but, voire même de faciliter le fonctionnement des dispositifs scolaires. L'enseignement de l'orthographe et l'exercice de la dictée n'ont pas de fondement savant et aucune théorie scientifique de la norme graphique n'a précédé la diffusion des normes de l'écriture.

En caractérisant les savoir académiques scolaires, on peut, par comparaison point par point, tenter de dresser les spécificités des savoir non formels, c'est-à-dire qui ne sont pas pris en charge par l'appareil scolaire et qui n'ont as été didactisés ou transposés (au sens de Chevallard) à des fins d'enseignement académique. Rappelons cependant que, dans l'enseignement , l'emphase est tout autant mise sur le contenu savant que sur les modalités particulières d'apprentissage propres à chaque discipline : ici il faut mémoriser par coeur, là disserter de façon rhétorique, ou encore tracer une représentation graphique, résoudre un problème selon un algorithme standard, etc.

À l'aide d'exemples tirés du monde de l'exposition et des musées, nous montrerons comment les visiteurs mettent en oeuvre des catégories différentes de savoir non formels. Le premier exemple sera emprunté aux tactiques de visite mises en oeuvre, d'une part par des primo visiteurs et, d'autre part, par des visiteurs experts. Le second exemple sera emprunté à l'analyse textuelle d'étiquettes prédicatives affichés dans des expositions scientifiques et techniques comme celles de la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette à Paris.

Ces deux séries d'exemples nous conduiront à démontrer que les difficultés bien réelles éprouvées par certaines catégories de visiteurs n'ont pas pour origine la nature, qu'elle soit procédurale ou déclarative, de ces savoir mais plutôt le contexte d'acculturation, les conditions de visite, ou même les habitudes antérieures héritées en partie des systèmes scolaires, toutes conditions dans lesquelles les visiteurs tentent de s'approprier, de façon parfaitement implicite et le plus souvent sans soutien pédagogique, les messages culturels exhibés dans l'exposition.


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  Auteur: Pierre Fastrez — Modifications: Pierre Fastrez   
  Date de dernière modification: 09.03.2010