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Abstracts

Jack GUICHARD (Professeur à l'IUFM de Paris, Chercheur au LIREST-ENS Cachan)

Les rapports au savoirs en médiatique

De l'enseignement à la diffusion des sciences... il y a plus d'un pas! Certains veulent penser la vulgarisation, l'exposition ou l'animation scientifique, comme si elles étaient seulement des moyens d'éducation mieux immergés dans la vie sociale et culturelle que l'école. En réalité, les formes médiatiques s'inscrivent dans d'autres institutions, suscitent d'autres pratiques structurées par les modes de fonctionnement qu'imposent les spécificités du média.La différenciation entre savoirs formels et informels passe par l'analyse des différences entre les domaines scolaire et médiatique. Ainsi on se rend compte qu'on ne peut pas penser les visées d'une réalisation d'exposition (ou d'un multimédia de vulgarisation scientifique) en terme d'objectif, terme défini par rapport à des critères de savoirs formels, mais en terme d'impacts souhaités. Notre expérience de conception et d'exploitation de produits de médiation scientifique (en particulier à la cité des Sciences et de l'Industrie et à l'Exploradome de Paris), ainsi que notre pratique de recherche sur la diffusion et l'éducation (LIREST), nous permet de formaliser les interactions entre mise en scène et émergence des messages. Ainsi, on peut caractériser les procédés de transposition médiatique et d'induction du sens qui conduisent à des réalisations (en particulier dans le domaine des expositions scientifiques) et dégager une différence essentielle avec les savoirs formels : l'absence de feed-back direct entre les concepteurs de l'exposition (ou du produit de vulgarisation) et les visiteurs (ou utilisateurs du produit). Contrairement aux savoirs formels construits dans le cadre d'un curriculum et d'une progression, les savoirs informels ne peuvent pas être simplement pensés comme une construction de connaissances scientifiques. Sinon, cela conduit aux incompréhensions fréquentes entre les responsables scientifiques, qui cherchent à transmettre des contenus de connaissance (souvent de pointe), et les réalisateurs (architectes, scénographes, maquettistes) qui, par la mise en forme, visent d'abord à la délectation du visiteur. Ce type de problème peut être dépassé si les différents acteurs de la conception des produits médiatiques pensent leur réalisation en terme de rapports des visiteurs au savoir, prenant ainsi en compte à la fois les dimensions relationnelles, les conditions pour l'émergence du sens, les dimensions affectives (désir, plaisir, émotion, intérêt), tout comme les représentations mentales du savoir et de ses modalités d'accès. Cette prise en compte des rapports au savoir, dans les réalisations d'expositions ou de produits de vulgarisation scientifique, constitue un des enjeux majeurs des médiations.

Mots clés : médiatique, didactique, musées, multimédias, sciences


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  Auteur: Pierre Fastrez — Modifications: Pierre Fastrez   
  Date de dernière modification: 09.03.2010