Colloque Savoirs Formels, Savoirs Informels (2000)
AbstractsBrigitte AlberoPratiques d'apprentissage dans et hors institution: une dialectique enfin possible dans les dispositifs émergents de formationLes formes académiques d'accès au savoir, inscrites dans ce que l'on pourrait appeler le "paradigme de l'instruction", se sont longtemps coupé des modalités d'apprentissage que mettaient en oeuvre des personnes non inscrites dans les cursus validants de formation. Aujourd'hui, les voies de compréhension de ces pratiques sont ouvertes par les travaux sur l'autoformation, ainsi que par les recherches à la frontière de la psychologie cognitive et des sciences de l'information et de la communication. De ce fait, l'intégration massive des technologies numériques - potentiellement interactives et ouvertes - dans les dispositifs institutionnels, peut contribuer à modifier de manière raisonnée cette situation didactique. En bouleversant le schéma traditionnel du rapport maître-élève, les technologies devraient participer à reconfigurer les espaces de formation qu'ils soient matérialisés par un centre de ressources par exemple, ou qu'ils soient "virtuels" sur le web. Elles devaient par là même contribuer à produire de nouveaux rapports au savoir et à l'apprentissage. Or, lorsque l'on s'attache à analyser les dispositifs proposés actuellement dans les contextes institutionnels de formation, nombre d'entre eux tendent à reproduire des pratiques que l'on pourrait qualifier de "traditionnelles". La question qui se pose est donc de savoir à quelles conditions les technologies numériques peuvent être utilisées comme un levier de changement et conduire à une mise en dialectique des pratiques formelles et informelles d'accès à des savoirs. Après avoir défini ce que nous entendons par "pratique traditionnelle" et "pratique émergente", nous présenterons brièvement une typologie des pratiques de formation mise en oeuvre dans les dispositifs utilisant des technologies numériques. Nous tenterons alors d'analyser l'apport des dispositifs les plus innovants du point de vue didactique, de manière à voir en quoi ils construisent cette mise en dialectique. Pour cela, nous nous appuierons sur deux exemples : l'analyse du degré de contrôle des parcours de formation (Albero, 2000) Albero B., 2000 : L'autoformation en contexte institutionnel : du paradigme de l'instruction au paradigme de l'autonomie, L'Harmattan, coll. éducation et formation, série Références, Paris. tel qu'il a pu être analysé par les travaux sur l'auto-direction (self-directed learning) comme en France ceux de H. Holec (1994) Holec H., 1994, L'Apprentissage Auto-Dirigé : une autre offre de formation. Principes, implications, réalisations, Strasbourg, Conseil de la Coopération Culturelle du Conseil de l'Europe. et de l'équipe du CRAPEL (Nancy 2) ; les "méta-compétences" des autodidactes repérées par N. Tremblay (1996) Tremblay N. A., 1996, "Quatre compétences-clés pour l'autoformation", Les Sciences de l'éducation pour l'ére Nouvelle, no 39, 1-2, pp. 153-176. qui sont plus ou moins prises en compte de manière intentionnelle dans les formations en contexte institutionnel. A un moment où les modifications en matière d'offre de formation sur les télévisions et le web passent de l'échelle locale (une université, une région, un pays) à l'échelle planétaire, il paraît primordial d'élucider les modèles qui sous-tendent les dispositifs les plus "usuels" et ceux qui portent les propositions alternatives. Cela paraît d'autant plus urgent que la technologie, chez nombre de ses défenseurs, passe pour être politiquement neutre.L'analyse proposées peut donc ouvrir sur un questionnement à la fois épistémologique et éthique à un moment où le débat social est vif entre les tenants de logiques marchandes et les tenants de logiques de formation de la personne tout au long de la vie. Mots-clés : Autoformation, distance, technologies, méta-compétences.
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Auteur: Pierre
Fastrez Modifications: Pierre
Fastrez
Date de dernière modification:
09.03.2010