Colloque Dispositifs et Médiation des Savoirs (1998)
La médiation technique dans les dispositifs
Ce qu'on appelle la "société de l'information" ou la "société de la communication" correspond à un renforcement inédit des médiations techniques, nommées également dispositives. Jusqu'il y a peu, le milieu de l'interaction se structurait essentiellement sur les dimensions imaginaire et symbolique de l'expérience ; l'objet technique restait en retrait. Aujourd'hui, la production du sens -et de la confiance- met en oeuvre des artéfacts qui font intrinsèquement partie de l'identité subjective. Les fréquents discours de méfiance envers les dispositifs techniques contemporains dont la fréquentation détournerait de l'interaction sociale langagière, ne se privent-ils pas de comprendre la réelle signification de l'expérience technique dans la vie quotidienne ou mieux : la dimension technique de l'expérience quotidienne ? Ce qui s'oublie, souligne Emmanuel Belin, c'est que la distinction technique et symbolique n'est pas un préalable. La confiance de base n'est initialement accordée ni à un objet, ni à un sujet, mais à un être qui n'est pas encore l'un ou l'autre. "Le lieu de l'élaboration de la confiance de base indispensable à la reconaissance intersubjective n'est pas le milieu de l'interaction langagière "d'homme à homme", mais l'expérience de la relation entre un être qui n'est pas encore un sujet (l'enfant) et un autre qui, temporairement, accepte de ne plus l'être (la mère)". Ce qui veut dire que : "Il est tout à fait possible d'envisager la bienveillance du milieu, non comme une projection dans les objets et les paysages de caractéristiques intrinsèques de la relation humaine, mais au contraire, comme le point où s'initie l'ouverture et la reconnaissance de l'autre." |
Auteur: Hugues
Peeters
Modifications: Pierre
Fastrez
Date de dernière modification:
09.03.2010