Evolution de carrière

Travaux de participants en ligne

Des participants aux sessions précédentes ont rédigé des articles, en voie de publication, à partir de leur travail de fin de certificat. Nous les avons sélectionnés et mis en ligne en fonction de la diversité des sujets traités et de leur qualité scientifique.
 

Travaux de la session 2013

"RETROUVER NOTRE POUVOIR D'AGIR! C'EST LE PREMIER POINT DE LA DEFINITION DE L'ALIMENTATION DURABLE!"

Astrid Galliot | Educatrice - Association d'éducation à la citoyenneté mondiale

Cette enquête est le fruit d'un travail de recherche de deux années. A travers un processus d'éducation à la citoyenneté mondiale et la mise en place de dispositifs d'animations sur la thématique de l'alimentation durable, je me suis mise au travail avec une centaine de personnes généralement exclues des processus d'information et de décision, de dix-huit nationalités différentes. J'ai questionné ma pratique et ai essayé de comprendre et d'interpréter ce qui m'interpellait fortement dans les réactions des personnes avec qui je collaborais. Ensemble, nous avons avancé sur le chemin par questionnements et par essai-erreur, pas à pas. A partir de leur représentations de l'alimentation, je souhaitais connaître le rapport qu'elles entretiennent avec la thématique. Cette enquête fait le pari de partir de l'anecdote alimentaire utilisée comme support pour permettre aux récits de se déployer. Comment nos expérimentations collectives sur le thème de l’alimentation ont-elles participé au travail de l'exil et du métissage et à la réappropriation du pouvoir d'agir des femmes migrantes ?

 

 

Travaux de la session 2012

APPROCHE DES QUESTIONS DE TRANSMISSION DANS L'ESPACE SOCIAL DE LA RUE

Stéphanie Ars | Travailleuse sociale de rue pour l'Asbl Bravvo

L’occupation de l’espace public est une question qui soulève beaucoup d’interrogations et de polémiques. Un nombre sans cesse croissant de personnes y vivent les effets de leur précarité multiple et l’espace public devient
le « réceptacle » visible et sensible de ce que la pauvreté et l’ultralibéralisme produisent. Ce ne sont plus des hommes seuls qui « battent le pavé » dans les interstices urbains ; de nombreuses femmes mais aussi des enfants ont investi la rue comme lieu de vie. Comment peut-­‐on imaginer que des personnes et particulièrement des parents accompagnés de leurs enfants puissent faire le choix de vivre en rue ? Régulièrement présenté et définit négativement comme le milieu de tous les dangers, de l’immoralité marginale ou d’errance désorganisée, le milieu de la rue peut-­‐il présenter une voie sociale possible, un espace de socialisation qui peut faire soin ? L’espace social de rue  est sans aucun doute un espace de transmission qui reste à étudier. La transmission, c’est toujours un passage de soi à l’autre. Que transmet-­‐on ? Pourquoi le transmet t’on ? Comment et à qui ? A travers ces questions, je tenterai donc de mettre en évidence comment la rue peut faire sens pour certaines personnes, qu’est ce qu’elle peut apporter aux personnes et comment ils peuvent se construire à partir de ces éléments. C'est pour mieux comprendre les logiques qui animent les habitants de la rue que je vais tenter d'aborder les questions relatives à la transmission. Dans un contexte on l'on parle régulièrement de "crise de la transmission" et partant du postulat " Qu'on ne peut pas ne pas transmettre"1 j'ai voulu interroger ces questions en partant de mon contexte de travail en tant que travailleuse sociale de rue. Le cadre de cette enquête de terrain est donc celui de cet espace social dans lequel j’interviens en tant qu’actrice à part entière. Les questions des codes, des dynamiques, des publics qui investissent ces espaces seront les fils rouges tout au long de ce travail. Plus largement, ces questions me permettront de toucher aux constructions identitaires individuelles et sociales. Au travers des trajectoires individuelles et familiales complexes que je rencontre dans mon travail, je tenterai donc de mettre en avant comment ces personnes s’inscrivent dans l’histoire sociale de leur temps.

 

 

PAROLES DE PERES D'ENFANTS MALADES

Nicolas Comeliau

Cette enquête de terrain ne constitue pas une théorie de la parentalité des enfants malades mais est une approche et une réflexion à partir d’une pratique et d’une recherche exploratoire.
Elle est un écho de la vie des parents d’enfants et adolescents gravement malades, souffrant de pathologies organiques ou psychiques de longue durée, parfois chroniques.
Les récits de vie de ces parents – et en particulier des pères - qui ont accepté de partager leur vécu sont ceux d’une traversée difficile qui transforme en profondeur leur identité de parents.
Elle est l’écho aussi d’une pratique de plusieurs années au sein d’une association d’enseignants bénévoles « L’Ecole à l’hôpital et à domicile. Au fil des visites faites aux familles et pendant toute la durée de la prise en charge scolaire du jeune malade, le processus relationnel entre eux et moi fut amorcé par cette « énigme réciproque » dont parle Ch. Ghasarian « pouvant déboucher sur un co-savoir toujours en construction et en partie imprévisible »
Comment tirer les fils rouges de ces rencontres ?
Cette recherche s’est appuyée au départ sur quelques questions qui ont permis d’amorcer une parole qui , chaque fois, a largement dépassé les questions de départ. A titre d’exemples : où les parents trouvent-ils les ressources nécessaires pour vivre le quotidien de la maladie de leur enfant ? Comment éviter la déchirure du tissu familial ? Qui prend soin des parents d’enfants malades ? Comment réagit l’entourage ( médical, familial, social, amical, scolaire…) ? Y a-t-il des difficultés spécifiques liées à l’immigration : être parents d’un enfant malade dans un pays, dans une culture qui, au départ, ne sont pas les vôtres ?

 

 

CES MEDECINS FUNAMBULES

Catherine Blanpain | Médecin généraliste

Réflexions sur le vécu, les émotions et les besoins des médecins généralistes pratiquant des avortements dans les centres de planning familial à Bruxelles et en Wallonie
En 2012, 75 °/° des médecins pratiquant des IVG en centres extrahospitaliers à Bruxelles et en Wallonie ont plus de 55 ans. Ils se sont en majorité formés avant la loi de dépénalisation de l’avortement en 1990.
Ma question de départ était de savoir si cette loi avait eu un impact sur la décision des médecins de se former à cette pratique particulière et si oui, pourquoi ?
J’ai donc eu des entretiens avec 7 médecins, hommes et femmes, formés avant et après cette loi, pratiquant encore ou ayant arrêtés.
J’en suis donc venue à travers leurs témoignages à m’interroger sur le sens de cette pratique ; sur les contextes, enjeux et nœuds de la profession de médecin et des médecins pratiquant des avortements ; sur le rapport à l’éthique médicale, sociétale et aux « limites » ; sur les notions de vie et de mort à travers différentes cultures et religions ; sur les difficultés et les défenses qu’ont ces médecins, qu’elles soient personnelles, professionnelles, familiales ou sociales ; sur le travail en équipe.et sur les difficultés rencontrées depuis la légalisation de l’avortement. Mais aussi sur les aspects positifs, agréables et stimulants de cette pratique signalés par ces médecins.

 

 

FRAGILISATIONS DES LIENS D'ATTACHEMENTS : TRAJECTOIRES D'EXIL ET DE PRECARITE

Charlotte Belleflamme | Fédération des Services Sociaux (FdSS)

Les travailleurs sociaux sont de plus en plus souvent amenés à suivre et aider des personnes présentant des troubles psychiques momentanés ou durables, ces professionnels se trouvent parfois démunis ou en difficultés face à de telles situations. Leur appréhension des problématiques liées à la santé mentale et les potentielles réorientations vers d’autres services plus adaptés tendent à occulter les réalités de vie des personnes concernées.

Le cadre de la formation et de cette micro-recherche permet justement d’approfondir cette problématique par des récits de vie ; ils permettent ainsi d’aborder tant les fragilisations des parcours que les ressources mobilisées : quels sont les facteurs poussant les personnes dans des problématiques identifiées par les travailleurs sociaux comme relevant du registre de la santé mentale et parallèlement, quelles sont les ressources sur lesquelles les personnes se sont appuyées pour « s’en sortir » ? Toute personne dispose en elle de créativité, de capacités et de ressources, qui sont autant d’atouts mobilisables pour éviter l’exclusion. Il m’a semblé intéressant d’explorer quelques-uns de ces ressorts.

Afin de mieux rendre compte de ces parcours de vie, une approche qualitative avec une immersion plus longue en compagnie des personnes paraissait plus judicieuse. Je me suis donc basée sur deux récits de vie, diamétralement différents, réalisés auprès de deux dames incroyables : l’une autochtone et l’autre allochtone, l’une entourée d’une très grande famille et l’autre vivant seule avec sa fille. Elles sont issues de milieux, de pays, de traditions diamétralement différentes. Elles vivent également dans des quartiers sensiblement différents. Leurs points communs : elles font toutes deux face à des conditions de vie très précaires, recourant à l’aide alimentaire. Le premier récit nous conte une trajectoire d’exil, douloureuse depuis l’Afrique à la Belgique, où l’arrivée est emplie de désillusions et très difficilement vécue. Le second récit conte une trajectoire précarisée empreinte d’abandons, d’amour et de prises de risques. Les deux récits seront croisées en permanence, donnant chacune un éclairage différent sur les thématiques abordées. Parler de « précarisation d’un parcours » ou « d’une trajectoire précarisée » fait référence à une notion particulière « la précarité », qui marque un état d’instabilité et d’insécurité socio-économique, qui n’exclut pas (encore) la personne de la société. Il s’agit d’une zone frontière ou d’une zone tampon à limite de l’inclusion sans pour autant verser dans l’exclusion.

La santé mentale est abordée de manière plus ou moins transversale à la lumière des récits et des relations construites dans les demandes de suivi social et de soin. Un dernier point est consacré aux ressources et à la relation d’aide. Une série de facteurs conditionnent la manière dont la personne et sa demande sont reçues par les travailleurs de terrain : les projections personnelles posées sur la personne ; la capacité à gérer des situations plus problématiques (crises, violence, etc.) ; le sentiment d’inadéquation parfois vis-à-vis de leur formation initiale (qui n’a pas, a priori, un caractère « psychologique ») ; la capacité à mobiliser ou à s’entourer d’une équipe leur permettant de relayer certaines expériences, certains vécus ; leurs ressources et leurs capacités à mobiliser d’autres intervenants et structures pour d’éventuelles réorientation, etc. La dernière partie donne certaines pistes pour mieux comprendre les interactions entre usagers et travailleurs sociaux.

 

 

ETRE MERE EN SITUATION D'EXIL.
PAROLES DE FEMMES SUR LEUR VECU DE LA PARENTALITE EN EXIL. QUELS PROCESSUS SONT MIS A L'OEUVRE OU A L'EPREUVE DANS CETTE TRAJECTOIRE?

Myriam De Roeck | Psychomotricienne, Enseignante

L'exil des femmes et des mères, leurs parcours migratoires entraînent de profondes modifications et transformations dans le rapport à la culture d'origine et dans le vécu de la parentalité. Les enfants au contact de la société d'accueil, de l'école et des différents lieux d'hébergement vont se confronter à de nouveaux codes sociaux et questionner leur identité. Le manque de reconnaissance, la stigmatisation, l’incertitude de l’attente, plongent les familles dans un processus de précarisation et de souffrance psychique. La place et l'autorité de la mère sont bouleversées. Dans cette trajectoire migratoire, à la fois singulière et plurielle, des personnes, des lieux, des réseaux peuvent être source de soutien et « faire soin » pour ces femmes.

 

 

VILLES ENFOUIES. VERS UNE CLINIQUE DES VILLES PSYCHIQUES.

Luc Van Huffel | Travailleur social et psychologue

Dans une ville en constant mouvement, dans une ville qui mobilise son désir de modernité, se lovent des personnes qui ont vécu différentes formes de précarité et d’exclusions au point d’investir la rue comme lieu de vie. Dans les espaces qu’ils occupent, ils (elles) ont créé des lieux de vie aux interstices de ce que la ville montre d’elle-même. Cet article traite d’une autre ville, connectée à la ville visible, que je tente ici de rendre lisible. Au départ d’une permanence d’accueil organisée dans un quartier de Bruxelles, des rencontres invitent aux voyages au coin de la rue, où les destinées se posent avec souffrances mais aussi créativité. L’enjeu d’une clinique de la proximité est ici soulevé au coeur même de la ville psychique, une ville réappropriée par des personnes en grande précarité.

 

 

Travaux de la session 2011

LES ANIMATEURS A LA VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE FACE AUX ENJEUX DE LA MULTICULTURALITE :
COMMENT S’EN SORTIR AVEC LES PROPOS HOMOPHOBES ?

Florence Hermans

Cette enquête de terrain porte sur une réalité des animations à la vie sexuelle et affective dans des classes d’adolescents bruxellois, à savoir la difficulté chez les animateurs à être confronté à des propos homophobes durant les animations réalisées auprès d’adolescents de culture arabo-musulmane.
Face à ces propos, les animateurs s’épuisent et interrogent le sens de continuer à parler d’homosexualité. Au regard de ces difficultés, il s’agit de mettre en dialogue la question de la sexualité en islam afin de porter le débat avec les nuances nécessaires. Pris dans des loyautés culturelles, religieuses mais aussi pris dans une précarisation économique et relationnelle, ces jeunes font résistance à une altérité qui vient bousculer leurs schèmes de pensées.
L’implication de la recherche réside dans le souci de la nuance en contexte social afin de proposer des pistes d’action pour continuer à nourrir le débat démocratique.

 

 

LE GESÙ, UN SQUAT AU CŒUR DE BRUXELLES

Jocelyne Vouloir

Cette enquête de terrain porte sur le fonctionnement d’un squat d’habitation installé au cœur de Bruxelles depuis 2010. Je retracerai tout d'abord l'historique du squat, de manière à lui donner sens dans l'évolution des conditions du logement à Bruxelles. Ensuite, je raconterai fonctionnement de cette occupation, en insistant sur ses spécificités et sur les différences par rapport à d'autres lieux d'occupation : les populations qui y vivent, les codes relationnels des individus et des groupes, l’organisation économique. Ensuite j’analyserai les enjeux politiques de cette expérience : en quoi ce type de squat invente-t-il du politique avec lequel le public et les pouvoirs politiques devront compter, malgré leurs réticences. Car il s’agit bien d’enjeux de pouvoirs et de résistance à la précarité. Ces considérations nous amèneront à la seconde partie de ma démarche : à savoir comment faire durer cette expérience, y compris après que le groupe aura dû émigrer vers un autre lieu d'occupation? Comment créer les conditions pour qu’un squat puisse être un support social, que s’y créent des liens qui assurent la cohésion d'un groupe, malgré les aléas des transhumances inévitables.

 

 

A COTE DE LA PSYCHIATRIE. COMMENT,FAIRE PARTIE D'UN COLLECTIF CREATIF PROCURE UNE INSCRIPTION SOCIALE?

Noémie Cuissart de Grelle

Si l’on fait l’hypothèse que la qualité des relations sociales est déterminante dans le devenir des personnes psychiatrisées, cette enquête de terrain vise à soutenir les démarches d’humanisation, dans une psychiatrie tiraillée entre le médical et le social. Face à une nouvelle vague de désinstitutionalisation, je m’intéresse ici à un lieu qui mise sur la créativité et facilite le lien social, le collectif de participants de l’Atelier Côté Cour. Ce centre d’expression et de créativité accueille des personnes aux prises avec la psychiatrie. En héritage des clubs thérapeutiques, le fonctionnement associatif de l’ACC est tourné vers la responsabilisation des malades et la resocialisation. La discussion explore les aspects de soins, de résistance à la précarité sociale et de créativité artistique dans l’expérience du collectif. Elle montre comment le retournement du stigma opère et conduit à trouver une dignité, une place dans le social, un lieu de continuité.

 
 
Travaux de la session 2010


L’EDUCATION A LA VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE EN CONTEXTE MULTICULTUREL

Colette Beriot | Psychologue | Planning Familial de Boisfort
 
L’immigration modifie les structures sociales et anthropologiques des grandes villes en Belgique, et surtout à Bruxelles. Elle entraîne des mutations dans la composition ethnique et socioéconomique des quartiers. Cette évolution amène une modification du terrain d’intervention des centres de planning familial, en particulier de leurs animateurs et animatrices chargés de l’éducation à la vie affective et sexuelle (EVAS) dans les écoles.
Les écoles sont, pour la plupart, le reflet des quartiers où elles sont implantées. La discrimination sociale a en effet comme résultat la concentration des immigrés et des personnes économiquement faibles dans ces mêmes quartiers et donc dans les mêmes écoles. Les adolescents de ces écoles sont un public « difficile » pour les professionnels chargés de l’éducation à la vie affective et sexuelle. Je présente dans ce travail les témoignages d’animatrices aux prises avec ces difficultés et ce, après en avoir évoqué le contexte. Dans une phase ultérieure, je me penche sur les analyses et les interprétations qui éclairent les questions posées, pour enfin passer aux pistes d’action qui s’en dégagent.
 
 
  
 

« PSYLEBCE RADIO »
Le passage d’une parole privée à une parole publique comme support social et existentiel

Maïté Burnotte | Chargée de projet
 
Cet article traite d’une expérience « hors du commun » lorsque des personnes sont touchées de près ou de loin par la santé mentale et se rejoignent pour animer une émission radio. A travers un espace/temps de parole particulier, on découvre l’émergence d’un groupe comme support social et existentiel des personnes. A sa façon, cette expérience alternative sort des sentiers banalisés par un contexte d’individualisions, d’urgence et d’utilitarisme. Parce qu’elles se mobilisent, apprennent à faire ensemble, à porter une parole et une expertise sur la santé mentale, les personnes deviennent acteurs de changement (pour eux même, pour les autres, et dans l’espace public). Le groupe devient processus de résistance parce qu’il crée, parce qu’il produit une transformation d’une parole privée devenue publique. On peut alors mesurer certains enjeux sociaux et politiques lorsque le « faire soin » est co-construit.
 
 

 

  

JEUNESSE A LA BRUXELLOISE
La perception féminine de la vie dans la ville

David D’Hondt | Enseignant
 
Cet article se base sur une étude réalisée dans une école secondaire de l'enseignement professionnel à Bruxelles (dans le nord-ouest de la région). Au départ je souhaitais questionner leurs conceptions de la ville : comment vit-on dans la ville quand on est musulman. Je ne voulais néanmoins pas aborder la question de front. L'idée était de permettre aux élèves d'exprimer leur appartenance religieuse aux moments où ils le jugeraient opportun ou non. Résultats ? Une étude qui donne essentiellement la parole aux filles car elles ont monopolisé la parole. Les filles développent des stratégies de vie dans la ville. Coincées dans les quartiers défavorisés qu'elles habitent, tout porte à croire qu'elles tentent, par le biais des relations amoureuses, de sortir de ces quartiers. Reste à voir si cette recherche d'ascension sociale par le biais du couple permet, dans les faits, une réelle sortie du quartier. L'étude me permet donc, au quotidien, de mieux percevoir ce qui se joue dans les rapports de genre entre ces jeunes.
 
 
 
  

RECITS DE FEMMES ISSUES DE L’IMMIGRATION A PARTIR D’UN TRAVAIL PHOTOGRAPHIQUE

Joëlle Dubocquet | Psychologue
 
Au cours d’un travail photographique, j’ai photographié des femmes, d’origine asiatique, de dos – le dos, cette partie intime cachée à notre regard. Elles m’ont dévoilé des bouts de leur histoire. Ainsi, m’est venue l’idée de leur demander de parler de leur vie, de leur parcours. Ces femmes sont toutes étudiantes dans une académie des arts. Elles ont chacune un parcours d’exil particulier. Je me suis intéressée à la manière dont elles ont tissé les fils de leur vie entre la culture d’origine et la culture d’accueil. Je montrerai comment chacune a pu, par ses ressources subjectives, familiales et sociales, faire des choix émancipateurs.
 
 
  
 

CREATION THEATRALE COLLECTIVE ET MOBILISATION DES RESSOURCES DE VIE

Véronique Dubois| Coordinatrice du théâtre-action à l’Autre « lieu »
 
Cet article traite des dimensions cachées du théâtre-action, du sens qu’il peut prendre pour les acteurs eux-mêmes, pour une troupe d’acteurs en particulier, celle de l'asbl l’Autre « lieu », une association qui propose des alternatives à la psychiatrie. Outre son cadre d’intervention : (la lutte contre l’exclusion par la maladie mentale), le théâtre-action est réapproprié par ses acteurs. Cet article montre comment des personnes ayant vécu des détresses psychiques aiguës procèdent, par étapes, à des processus de résilience interconnectés par le biais de créations collectives. La troupe fonctionne comme une parenté de cœur, elle rencontre des écueils et évolue pour les surmonter.
 

     

 

LES PRATIQUES PROFESSIONNELLES A L’EPREUVE DE LA MATERNITE ADOLESCENTE DANS UN CONTEXTE MULTICULTUREL ET PRECARISE

Patricia Echevarria | Psychologue sociale, chef de projet au Centre de ressources pour la prévention des conduites à risques de la Seine-Saint-Denis
 
Dans un quartier paupérisé de la banlieue Nord-est de Paris (en Seine-Saint-Denis, les professionnels sont de plus en plus confrontés aux grossesses précoces. Peut-on parler de défaillance des politiques préventives dans le domaine de la contraception ? Sommes-nous devant un phénomène nouveau ? A partir d’une approche ethnologique, j’interroge cette réalité à travers la perception des professionnels qui accompagnent ces adolescentes. Les trois situations exposées, montrent que ce n’est pas la maternité en soi, qui pose problème, mais les conditions sociétales dans lesquelles celle-ci survient. La maternité à l’adolescence met à l’épreuve l’efficacité des dispositifs de protection des adolescentes, ébranle la norme culturelle et bouscule les pratiques professionnelles, nous obligeant à interroger nos convictions, à nous décentrer de nos repères culturels. Cette enquête montre la nécessité de construire un dispositif spécifique pour accueillir et accompagner ces jeunes mères.
 
 

 

  

APPRENDRE EN TERRE D’EXIL
Etudiants infirmiers venus d’un ailleurs lointain

Christine Grard | Enseignante infirmière
 
De nombreux d'étudiants infirmiers viennent d'un ailleurs lointain. Beaucoup ont vécu des expériences pénibles et rencontrent, dans leur vie quotidienne en Europe, le rejet et la suspicion. Au cours de leur formation, ils se heurtent à des discriminations exprimées par des patients et parfois des soignants, d'autres étudiants ou des enseignants. Ces conflits de cultures peuvent être mal vécus. Les liens gardés ou pas avec leurs racines influencent leur capacité d'y faire face et leurs stratégies pour tenter de réussir. Leur capacité de se créoliser, pour de devenir des soignants créatifs et des passeurs culturels privilégiés de notre société, dépend de leurs possibilités de récupérer ou de maintenir une identité fière.
 
 
  
 

DES EQUILIBRISTES !
Travailleuse sociale et anciens sans-abri dans une relation d’accompagnement

Joëlle Humbert | Assistante sociale
 
En travaillant sur le lieu de vie d'hommes sans-abri ou récemment relogés, la relation évolue et devient plus intime. « Rester professionnel » tout en laissant ce lien se construire est une pratique d’équilibriste, nécessairement, instable, toujours mouvante. Le statut de femme affecte-t-il différemment la relation avec ces hommes ?
 
 
  
 

« LA-BAS, J’ETAIS QUELQU’UN; ICI, JE NE SUIS RIEN »
La non reconnaissance des diplômes dans une trajectoire d’exil

Séverine Lacomte | Conseillère en orientation
 
Cet article porte sur une enquête, réalisée à Bruxelles entre 2008 et 2010. Elle relate la trajectoire de personnes qui, dans leur pays d’origine, étaient porteuses de hauts diplômes et jouissaient d’une situation professionnelle favorable. Suite à un exil politique, elles se sont réfugiées en Belgique et ont entamé une procédure de demande d’équivalence de leurs diplômes étrangers. Le fil rouge de ma démarche était d’observer, d’analyser et de comprendre les enjeux individuels et sociaux de la disqualification étatique et de la non reconnaissance des diplômes dans une trajectoire d’exil. L’enquête englobe les réfugiés concernés, la loi en vigueur et l’administration qui l’applique, ainsi que les institutions qui s’engagent auprès des requérants.
 
 
 
  

LE SAVOIR A L’INSTITUT I Un obscur objet du désir

Louis Michel Liberic | Enseignant, licencié en philologie romane

Cette enquête interroge « l'école comme lieu de savoir » dans une école technique et professionnelle, l'Institut I ? Qu'est-ce qui se joue derrière les évidences ? En quoi l'école se constitue-t-elle (ou non) aux yeux des élèves comme « lieu de savoir » ? Quelle peut être l'utilité supposée et réelle de l'école ? Comment les élèves perçoivent-ils le travail qui y est  proposé ?
 

 

  

A EN PERDRE LA VOIX
Vécu de femmes intellectuelles immigrées

Thérèse Moulron | Assistante sociale psychiatrique
 
Je questionnerai ici la trajectoire de migration de femmes intellectuelles d'origine nord-africaine et turque : leurs attentes non concrétisées, leurs rêves déçus, leurs espoirs éteints. Quelle perspective la Belgique peut-elle leur offrir pour améliorer leur condition ? Les récits de vie, les notes de terrain, la confrontation avec mon expérience de travailleuse médico-sociale de l’ONE m'amènent à mieux comprendre leur solitude, leur nostalgie. Parfois leur refuge dans la religion peut être une alternative à la « chute » dans la maladie ou la folie. Elles projettent beaucoup d'espoirs sur leurs enfants.
J'ai questionné leur mariage. Sont-elles venues en Belgique par « loyauté » par rapport à leur famille ? Ou pour l'amour d'un homme ? Ou parce que c'était leur destin ? Ou ont-elles pensé à un meilleur confort matériel ? Ou un meilleur avenir pour leurs enfants ? Ou pour d'autres raisons ?
 
 
  
 

LA FAMILLE BENAMAR ET LE TRAVAIL DE L’EXIL
Stratégies identitaires et innovations syncrétiques

Laurence Schneider | Philosophe et Médiatrice locale
 
L’exil implique un travail de métissage d'éléments de natures différentes, à travers lequel le migrant est amené à se (re)construire une identité singulière et à se trouver une place au sein de collectifs multiples et en perpétuel changement. Cette démarche implique une recherche de sens qui sera fonction des ressources subjectives et sociales, qu’elles soient biographiques, de genre, familiales, ou interculturelles.
A travers l’histoire d’une famille issue de l'immigration maghrébine, principalement contée par Leila, unique fille d'une fratrie de 6 enfants, je vais tenter d’interpréter les processus, individuels et sociaux, à l’œuvre au sein du travail de l’exil. En dialoguant avec des auteurs ayant travaillé cette question, je tenterai d'élaborer au travers de ce récit heuristique une trame sociale et interculturelle de ce labeur.
 
  
 
 

REGARDS CROISES SUR DES VECUS INSTITUTIONNELS DANS LE SECTEUR DE L'AIDE A LA JEUNESSE

Nadine Sturbelle | Sociologue et Responsable de maison dans un COO à Bruxelles
 
Cet article pose un regard multiple et croisé sur les vécus d’enfants placés dans des institutions de protection. Aux  paroles de  jeunes et d’adultes répondent un père et une professionnelle qui ont gardé l’intime conviction de maintenir fort ce qui les lie aux enfants lorsque le placement peut devenir source de traumatismes multiples.  Mais l’institution ne produit pas que des ruptures; elle peut répondre à son mandat de lieu de protection en devenant lieu de reconstruction et d’expérimentation où, notamment, l’accueil prend tout son sens.  Entre histoires d’attachement et de détachement, ce travail de recherche s’autorise à questionner de l’intérieur la dynamique des passages et des traces qui existent entre l’institution et ces enfants, des doutes qui subsistent chez les professionnels mais aussi de la nécessaire question d’intégrer les parents dans ce parcours
 
     
 
 

LA LOGIQUE DU SILENCE

Marie Aimable Umurerwa | Assistante Sociale
 
Quelles sont les différentes facettes du « silence » autour d’un événement traumatique comme « Le génocide au Rwanda en 1994 » ? Nous vivons l’ère des thérapeutes. Ils nous répètent sans cesse qu’« il faut parler, qu’il faut évacuer nos émotions pour tenir et affronter la vie sereinement ». Ils relèvent que « chaque fait est à analyser, chaque réaction découle de… ».
Nous pouvons être d’accord avec cela, cependant certaines personnes choisissent de ne pas parler des situations traumatisantes vécues. C’est ce que j’ai constaté suite au génocide de 1994 au Rwanda. Je voudrais tenter de mettre les mots sur le grand silence qui couvre cet événement. Ce refus de parler est-il lié à la culture rwandaise ou est-il lié au trauma ?
 
 

 

Travaux de la session 2009

AU SECRET DE L’ENFANCE | Trajectoires de déplacements

Ania Devuyst | Psychomotricienne formée à la Pratique - Psychomotrice Aucouturier - La Maison Rue Verte

La force des paysages d'origine et transmission troublée : la violence des contextes poussent à l'exil, une souffrance impossible à dire... enfouie, prête à surgir du néant... Réflexions autour du silence qui enveloppe les enfants nés dans des familles en voyage, issues d'Afrique sub-saharienne.

 

 

L’EXIL DE MERIEM | Le voyage dans le temps

Tamimount Essaidi

Des enfants issus de l’immigration sont fragilisés par l’histoire de l’exil vécu par leurs parents. Quand ils se brisent, c’est selon les lignes de leur structure. La maladie mentale est perçue par certaines familles exilées comme une punition à une trahison, elle est reçue comme une fatalité et une honte à ne pas dévoiler à l’extérieur. C’est presque insidieusement que le mal s’inscrit dans l’histoire familiale, sans que les enfants aient connaissance de cette histoire.

 

 

QUAND LES CODES S’EMMELENT | La distance entre les codes du quartier et ceux de l’école publique

Emilie Lecomte

Dans certaines écoles bruxelloises, implantées dans des quartiers populaires à forte densité immigrée, des incompréhensions mutuelles surgissent entre enseignants et élèves. Elles rendent difficile, voire impossible à certains moments, le maintien d'un climat propice aux apprentissages. Cette enquête de terrain propose une clé de lecture pour comprendre ce malaise lié, en partie, à la confrontation de deux univers clos régis par leurs propres codes. La classe peut devenir le lieu d'une compétition entre les codes qui régissent le comportement dans le quartier et ceux en vigueur à l'école. Quand les codes s'emmêlent, une piste pour l'enseignement d'aujourd'hui consisterait à imaginer de manière créative la rencontre entre ces deux mondes.

 

 

HISTOIRES DE CUISINE, HISTOIRE D’EXIL | Le rapport à l’alimentation au fil de l’exil

Patrick Maldague | Psychiatre - Centre de guidance provincial

Cette enquête de terrain fait le pari d’utiliser la porte d’entrée de l’alimentation, dans la rencontre, toujours singulière, opérée entre le psychiatre que je suis et le patient. Cet abord inhabituel peut-il nous permettre d’appréhender, sous un angle différent, l’histoire de la personne et sa circulation actuelle dans le monde, et plus particulièrement avec les personnes ayant fait l’expérience de l’exil et celle de la précarité ?

 

 

DU GENRE BINAIRE AUX GENRES PLURIELS | Les Drag Kings de Bruxelles

Emilie Mendels Flandre | Psychologue

Les humains sont-ils nécessairement hommes ou femmes ? Le genre est-il naturellement congruent à ces deux catégories de sexes et donc masculin ou féminin ? Par le biais d’un atelier mensuel et d’un show composé de performances artistiques, les Drag Kings de Bruxelles (DKB) nous invitent à questionner les évidences et révèlent les mécanismes structurels du système hétéronormatif afin d'en dénoncer les effets délétères. Les DKB mettent en œuvre la déconstruction systématique de la norme de genre binaire et, parallèlement, travaillent à la reconstruction d'une société non sexiste grâce à l'élaboration d'une diversité des genres.

 

 

L’ABIME DE LA MISE EN AUTONOMIE | Trajectoires de placements

Sophie Tortolano | Psychologue et Psychothérapeute

Ce travail est une plongée dans la réalité du placement en suivant les récits d’Estelle, de Julie, de Roger et d’Amaro, quatre adultes qui ont connu ce contexte de vie. En suivant leur parole et leur expérience singulière, j’analyse les processus communs et différents à l’œuvre dans une histoire traversée par le placement; dans leurs dimensions subjectives, intersubjectives et sociales. J’interroge plus particulièrement la mise en autonomie et son impact sur les personnes qui y sont confrontées. Entrer dans ce sujet, c’est découvrir les obstacles et les ressources qui permettent à des sujets très précocement perturbés dans leurs liens et leur attachement de construire leur identité et leur rapport au monde. La mise en autonomie est-elle un dispositif d’aide qui rencontre ses objectifs ou au contraire fabrique-t-elle de la souffrance individuelle et sociale. Cette enquête tend à la remettre en cause dans ses formes actuelles et invitent à la penser autrement.

 

 

UN TRAVAIL QUI FAIT MAL
Trajectoire de souffrance chez les immigrés subsahariens universitaires en contrat de travail « Article 60§7 »

Cécile Rugira | Animatrice Socio culturelle

Cette enquête de terrain porte sur la souffrance sociale et mentale vécue par les migrants subsahariens universitaires dans leur parcours d’intégration.
A la perte du capital économique et sociale, conséquence de l’exil, s’ajoute la perte du capital culturel suite à la dévalorisation de leurs diplômes.
En passant par le dispositif d’insertion socio professionnelle des CPAS, ils espèrent un début d’intégration professionnelle via le contrat de travail «Article 60». Pour beaucoup, ce ne sera qu’une intégration professionnelle disqualifiante. Ainsi, de fil en aiguille, ils passent de la pauvreté à la précarité, de l’exil de chez soi à «l’exil de soi».

 

 

LES IMMIGREES AU CREPUSCULE DE LEUR VIE
Parcours et vécus de femmes âgées immigrées marocaines

Rajae Serrokh | Licenciée en promotion de la santé | Coordinatrice de projet

La vieillesse immigrée est une réalité en Belgique. Même si les personnes âgées immigrées rencontrent les mêmes défis que la population autochtone, elles cumulent souvent plusieurs problématiques (précarités, douleurs de l’exil…). Cette enquête de terrain recueille la parole de femmes âgées immigrées et met en lumière les souffrances du quotidien. Celles-ci imprègnent le corps. Le vécu de solitude pèse sur la santé mentale mais la volonté de vieillir dans la dignité et de garder son indépendance reste présente. Il n’y a pas un profil type de personne âgée immigrée : la diversité des situations rencontrées révèle cependant le manque de liens sociaux.

 

 

VIVRE AVEC DES PARENTS PSYCHIQUES | Paroles de jeunes sur la maladie mentale d’un parent

Frédérique Van Leuven | Service de Santé mentale « Le Méridien » | Asbl « Parcours d’accueil »

On l’oublie trop souvent : de nombreux patients souffrant de troubles psychiatriques parfois très graves sont aussi des parents. Les enfants font partie de leur entourage le plus proche. Quand les professionnels s’intéressent à eux, c’est souvent lorsqu’ils y sont convoqués sur le versant, bien légitime, de l’inquiétude et de la protection à leur apporter. Ils sont encore rarement pris en compte par les soignants de leurs parents, qui ne se sentent pas toujours légitimés à s’adresser à eux, et encore moins à aborder la question de la maladie mentale avec eux. On ne peut que constater, à ce jour, l’absence d’un travail de fond, de récit et d’élaboration du vécu avec les enfants qui vivent avec des parents souffrant de troubles mentaux. Alice, Jonas, Elias, ont accepté de témoigner dans le cadre de mon enquête. Ils ont une connaissance étonnante de l’univers de la maladie mentale au quotidien. Ils portent un regard particulier sur la folie, et parviennent également à en dire les côtés enrichissants. Ils témoignent du manque de prise en compte de leur existence par les professionnels. Ils pensent à des solutions qui ont du sens dans leur contexte de vie. L’écoute de leurs récits a opéré une bascule dans mon approche de clinicienne. Elle m’a ouvert les yeux sur les mécanismes de défense qui peuvent régner dans notre propre monde professionnel. Ce travail tente de restituer ce mouvement. Leurs témoignages me semblent apporter des ouvertures tout à fait intéressantes aux difficultés que nous éprouvons à aborder ces questions avec eux. Et ils nous invitent, surtout, à porter un autre regard sur la folie.

 

 

LA PROXIMITE, UN TRAVAIL SUR LE FIL | La complexité du lien avec des personnes en errance socio-affectives

Isabelle Vitry | Educatrice spécialisée

Cette enquête de terrain porte sur la complexité du lien chez des personnes en errance socio-affectives. Je vais tenter d'interpréter les liens d'attachement qui se créent dans l'accompagnement auprès de personnes fragilisées dans leurs rapports aux autres, de les analyser au regard de mes pratiques professionnelles et de diverses lectures.

 

 

Travaux de la session 2008

AUX MARGES DU FEMINIM | Accueillir et accompagner l'avortement.

Marianne BAILLY | Assistante Sociale | Collectif Contraception de Seraing

C’est à partir d’une phrase entendue au terme d’un accompagnement IVG, “comment faites-vous pour supporter ça ?”, que sera construite la recherche. Au départ de cette question, il s’agira de s’interroger sur le vécu des professionnelles qui accueillent et accompagnent l’IVG. Le travail, s’appuyant sur des entretiens avec des accueillantes, tentera de dessiner un contour à ce vécu, au-delà du strict discours militant. Le travail sera entrecroisé avec les traces déposées sur tableau
noir par des femmes lors de leur passage au centre à l’occasion de leur avortement, constituant ainsi un maillage à trois : l’auteure de la recherche, les accueillantes IVG et les femmes qui consultent pour une IVG.

 

 

PSY-CHOSE | Trajectoires identitaires de personnes en situation de "non demande".

Aurélie EHX | Chargée de projet pour l'Autre "lieu" - RAPA | Licenciée en philosophie

Les institutions seraient-elles les seules à fournir du soin en matière de santé mentale, c’est-à-dire quelque chose qui pourrait aller dans le sens d’une reconstitution subjective ? Ne pouvant pas se tourner vers le réseau professionnalisé d’aide et de soin parce qu’il les infériorise/les déclasse ou n’est pas à même de proposer un cadre plus ouvert à leur « psy-chose », mes interlocuteurs de recherche vont non seulement se détourner de lui, mais surtout vont délibérément le contourner. Cette opération de contournement mettra en lumière la possibilité pour des dispositifs informels de devenir des supports, de fournir des points d’appui collectifs, d’ancrer les individus dans des trajectoires identitaires qualifiantes.

 

 

NANA, PROSTITUEE, PUTAIN, HETAIRE : RENCONTRE D'UNE INTIME RELATIONNEL PEU BANAL ...

Isabelle JARAMILLO | Coordinatrice et travailleur social D'Espace P...BXL

En partant du constat des féministes radicales concernant les ressentis des prostituées, je m’interroge sur l’intime relationnel entre prostituée et client. Pour
ce faire j’explique l’univers où la prostitution volontaire s’exerce à Bruxelles ; je décris les acteurs de cette activité ; j’aborde différentes thématiques qui créent le
monde de la prostitution pour entrer dans la sphère de l’intime de la relation prostituée – client.

 

 

UNE ECOLE SECONDAIRE PRODESSIONNELLE DANS UN QUARTIER IMMIGRE DE BRUXELLES.
La démonstration de rapports ethnique.

Elisabeth KERVYN | Assistante sociale et Collectif contraception | Planning familial

Que vivent les professeurs avec leurs élèves ? Dans une école secondaire d’un quartier immigré de la ville de Bruxelles, le point de vue d’un professeur de religion et d’une éducatrice. A quelles problématiques sont-ils confrontés au quotidien ? Leurs réactions, leurs souffrances, leurs stratégies, les pratiques professionnelles développées face à ce public d’adolescents essentiellement issus de l’immigration, socialement fragilisés.

 

 

PERSONNES SANS ABRI ET QUESTIONS DE LOGEMENT

Aline STRENS | Travailleuse de rue

Deux récits décrivent ici les situations de deux personnes vivant à la rue. La question de l’accès au logement en représente un fil rouge, mais cette question se complexifie au fur et à mesure que se déroulent les histoires. S’ouvrent ainsi d’autres questionnements plus profonds, plus intérieurs. Quelles sont ces attaches que les personnes construisent à la rue? Qu’est-ce qui les y retient?

 

 

Travaux de la session 2007

DU PERE AUX PAIRS, D’UNE HISTOIRE SINGULIERE A UNE HISTOIRE PLURIELLE
Les injustices sociales qui touchent les pères.

Youssra AKLEH | Assistante sociale et Psychothérapeute familiale et systémique SSM Psycho-Etterbeek

Cette enquête de terrain auprès d’homme et de pères, dont beaucoup sont en situation de séparation et/ou de divorce, tente de repérer à partir de récits d’expériences et d’histoires singulières, le vécu des injustices sociales spécifiquement masculines. Elle met en évidence d’une part les éléments qui alimentent ce vécu d’injustice et, d’autre part, leurs conséquences sur le plan psychique.
Par ailleurs cette enquête a répondu aux principes de la recherche-action. Elle a l’avantage de poursuivre deux objectifs : produire des connaissances relatives aux réalités de terrain et les articuler à une action qui agit sur ces mêmes réalités. Ainsi, un groupe d’entraide d’hommes a été créée.

 

 

DE L’INTIME ET DU QUOTIDIEN : UNE EXPÉRIENCE ETHNOGRAPHIQUE DE LA MASCULINITÉ

Antony ARTIGAS | Licencié en sciences politique,économique et sociale

Cette enquête de terrain auprès d’hommes se travestissant analyse le procédé de transe-formation et décrypte les schèmes mentaux qui organisent le passage de l’homme à la femme. Entre bricolage identitaire et trajectoire masculine, la métamorphose redéfinit de nouveaux scripts sexuels, brouille les identités et ouvre une nouvelle approche du concept de genre.

 

 

L’ESPACE SOCIAL DE LA RUE

Sylvie BASTIN | Assistante sociale DIOGÈNE

Posant le postulat de l’existence en rue de relations suffisamment bonnes pour être entretenues parfois durant de nombreuses années, cet article traite de l’espace social de la rue à deux niveaux : d’une part, il pointe les tensions traversant la littérature développée sur le sujet, ce postulat ne faisant pas consensus parmi les différents auteurs. D’autre part, en suite d’une enquête de terrain, cet article propose une lecture résolument positive des relations structurant deux niches de socialisation exemplaires : en quoi viennent-elles faire sens et soin, répondre aux traumatismes de l’enfance et au contexte de survie au sein duquel elles se développent ?

 

 

A LA RENCONTRE DES HOMMES DES MAROLLES. RÉCIT À DEUX VOIX

Solange CARTUYVELS | psychologue & Docteur Hugues THEISEN | psychiatre

Dans les espaces de consultation, les maisons de quartier, les restaurants sociaux du quartier populaire des Marolles, à Bruxelles, des hommes belges et exilés questionnent leurs parcours de vie, leurs relations avec les femmes, leurs places dans leur famille et dans la société. De cette enquête de terrain naît le groupe communautaire des « Hommes de Marolles ».

 

 

MERES SANS PAPIERS - RECITS DE VIES INVISIBLES

Carla CHOTAS DORDIO | Psychologue

La situation des sans-papiers fait régulièrement la une des journaux. Ces sans-papiers, vous les croisez tous les jours, dans la rue, les transports publics… Mais vous ne les remarquez pas forcément car pour eux, se cacher, se rendre invisible est une nécessité. En effet, la peur de l’expulsion est omniprésente. Cette enquête de terrain se concentre sur la réalité des mères sans-papiers. Leurs récits d’exil et de clandestinité, de débrouille et de galère, nous permettent de comprendre ce qui fait de ces femmes une communauté à part, aux bords de l’humanité.

 

 

ACCOMPAGNEMENT PERSONNALISÉ ENTRE LA RUE ET L’ÉCOLE
L’accompagnement personnalisé comme support social, tentative de reconstruction entre deux mondes

Véronique GEORIS | Licenciée en sciences politique,économique et sociale | AMOS asbl (Aide aux jeunes en milieu ouvert)

De la même manière que l’on a vu émerger la problématique de l’insertion socioprofessionnelle, on a vu croître, depuis la loi de prolongation de la scolarité obligatoire, la problématique de l’insertion « socio-scolaire ». Les politiques, certains professionnels de l’éducation et du social la nomment, à travers des symptômes tels que le décrochage ou l’absentéisme scolaires, la violence à l’école…
Un centre de formation en alternance et un service d’aide aux jeunes unissent leurs compétences pour proposer un accompagnement personnalisé à des jeunes en rupture sociale. Ils ouvrent ainsi un espace transitionnel entre la rue et l’école, dont les ramifications sont quelquefois insoupçonnables. La rencontre entre professionnels issus de différents mondes, l’école, le social, favorise l’entrée progressive dans le monde de la formation et du travail pour des jeunes déjà relégués socialement. Des liens se bricolent au quotidien entre ce public, les familles, les institutions, qui vont permettre la construction identitaire, malgré les abîmes quelquefois traversés.

 

 

LE RAP, ENTRE ART MARTIAL URBAIN ET MAFIA DES CITES

Ali KOLLY | Travailleur social | Licencié en sciences politiques

Cette enquête est née de l’envie d’approfondir une réflexion sur la construction identitaire de jeunes rencontrés au sein de l’école de devoirs dont je m’occupe à Bruxelles. Au départ d’une passion commune, le rap, j’ai tenté d’esquisser l’univers et les représentations culturelles qui animent les jeunes de ces quartiers dits « populaires ».

 

 

SANS PAPIERS EN GRÈVE DE LA FAIM : UNE SITUATION EXTRÊME À LA LIMITE DE L’INHUMANITÉ.

Marianne PRÉVOST | Sociologue

Cet article est centré sur une grève de la faim dans laquelle je me suis impliquée en 2006 à Saint-Gilles et qui m’est apparue comme très particulière. Toutefois, avec le recul, il m’est apparu qu’elle présentait des aspects similaires à d’autres grèves de la faim que j’ai pu observer. J’essaierai ici de retracer ce qui s’est passé à Saint-Gilles, tout en mettant en évidence ces traits communs :

  • l’impasse vécue par des personnes qui sont amenées à se mettre dans une situation de danger extrême faute de pouvoir vivre une vie pleinement humaine dans une société qui leur refuse le droit à l’existence ;
  • la grande difficulté dans laquelle se trouvent ceux qui s’impliquent dans ce combat, et qui se retrouvent, eux aussi, pris dans un enchaînement de violences face auxquelles ils sont largement impuissants.

 

 

ENTRE MEPRISE ET MEPRIS. LA PROSTITUTION : UNE FORME DE REPARATION ?

Sonia VERSTAPPEN | Travailleuse du sexe

Prostituée depuis 35 ans, j’ai vécu les 20 premières années de mon métier en intégrant la marginalité, le regard impitoyable et le non-respect de la société à mon égard. Il y a une douzaine d’années, je suis devenue militante. J’ai pris conscience de la symbolique variant à l’infini des mots « prostituée » et « prostitution ». J’ai voulu m’attaquer aux clichés sur la prostitution, sortir du manichéisme de la « pute » martyre, et du client obligatoirement bourreau ; mettre de côté les mythes et les préjugés, si tenaces, si voraces soient-ils, et redonner sa place au doute. Dans cet article, je cherche à analyser et comprendre la prostitution libre, plus précisément la relation client-prostituée. Je tente de comprendre la densité de ces relations, ces confidences, ces demandes d’écoute, de tendresse et d’amour, et bien sûr de sexe. La prostitution est une institution qui répond de manière illégitime à des besoins légitimes, marquée par la désapprobation sociale et morale, mais dans le même temps reconnue et tolérée par une majorité des gens. Ainsi, la prostituée libre est un acteur social qui dérange les consciences de par les mystères, les secrets, les connaissances qu’elle est censée détenir.
C’est cette réalité des prostituées libres, opposée au stigmate auquel elles font face, que je souhaite exposer dans ce travail, en parlant de bénéfices et du prix à payer pour les acteurs, partageant ainsi avec vous mon combat.

 

 

LE MARIAGE FORCE ET L’EXIL DE SOI

Najia ZIANI | Assistante socilale | SSM RIVAGE asbl

Cet article nous parle du mariage forcé tel que le vivent les femmes marocaines que l’auteur a rencontrées dans le Service de Santé Mentale où elle travaille, du lien qui existe entre ce statut et l’exil d’elles-mêmes. Le choix de ce sujet a été déterminé par les vécus intenses recueillis mais aussi par le fait que ces femmes aient interpellé l’auteur en tant que témoin et porte-parole. Comprendre leur demande, les rencontrer à partir de l’endroit d’où elles parlent : « leur corps », cheminer avec elles jusqu'à ce qu’elles puissent verbaliser leur vécu, être témoin de leur savoir ; telles sont les chemins suivis par l’auteur.

 

 

Travaux de la session 2006

LOGEMENT SOCIAL ET APPROPRIATION DE SON LIEU DE VIE : DE LA BRIQUE À L’ESPACE PHORIQUE OU L’EXEMPLE D’UNE RUE QUI N’EST PAS LA RUE

Muriel VANDER GHINST | Coordinatrice sociale

Se loger ou habiter ? Quelle est cette alchimie particulière qui permet  de transformer les sites de logements sociaux en habitats, de passer de l’intimité familiale à la vie d’une communauté d’habitants ? A partir d’un terrain, une petite rue du Nord de Bruxelles, bordée de logements sociaux, et en nous laissant guider par la parole de trois témoins privilégiés, je propose d’éclairer les éléments qui ont permis à des locataires de devenir des habitants, de s’approprier à la fois leur logement et leur environnement et d’y créer un espace de vie collective et citoyenne.

 



VECU DE SOLITUDE DE FEMMES D’ORIGINE MAGHREBINE

Anne WEZEL | Sociologue

Cette enquête de terrain porte sur le vécu de solitude de femmes maghrébines habitant dans un quartier marqué par la précarité.  Elle explore l’expérience intime avec la solitude : les liens à soi et aux autres qui créent la solitude, l’histoire de ces liens, l’histoire de ces solitudes.

 

 

PARCOURS ET CONSTRUCTION IDENTITAIRE D’ADOLESCENTS ÉVOLUANT DANS UNE BANDE

Frédérique PURNELLE | PSYCHOLOGUE

Ce travail porte sur les parcours et la construction identitaire d’adolescents  évoluant dans une bande.  Qui sont ces jeunes? Quelle définition donnent-ils des bandes ? Quelle(s) logique(s) les pousse(nt) à se regrouper ? Quelles relations ont-ils avec leur quartier ? Quels sont les apprentissages qu’ils font dans « la bande » ? Comment gèrent-ils leurs prises de risques ?

 

 

EXPERIENCE ETHNOGRAPHIQUE  AUPRES DE TRAVAILLEURS SOCIAUX DE PROXIMITE EN SOUFFRANCE.
L’AUBERGE ESPAGNOLE.

Emmanuel NICOLAS | Coordinateur de l’abri de nuit Ulysse

Cette enquête de terrain propose une lecture des souffrances vécues par des travailleurs sociaux de proximité, éducateurs de rue, intervenants sociaux dans des centres d’accueil de nuit ou de jour.  Ce travail impliqué a été réalisé à Charleroi, Bruxelles, Liège et propose une analyse en contexte des difficultés quotidiennes vécues par ces intervenants et des ressources résiduelles qu’ils développent pour continuer à s’inscrire dans une relation d’aide sociale de proximité où s’exprime et s’imprime un processus d’imprégnation de souffrances.

 

 

MIGRATION ET  EVOLUTION DU RAPPORT DE GENRE

Anne DEVRESSE | Coordinatrice de la Maison rue Verte

Cette enquête de terrain auprès de femmes hébergées dans une maison d’accueil tente d’analyser l’incidence du vécu migratoire sur leur identité et sur leur vision du rapport homme/femme. Elle met en lumière ce qui dans leur parcours les a fait souffrir et ce qui les a soutenues.   L’’histoire d’Adèle en particulier nous donne à voir les épreuves traversées mais aussi la force de résistante des femmes migrantes. 

 

 

PATIENTS EN SURSIS : VECUS ET HOSPITALISATION

Isabelle DEGREVE | Infirmière spécialisée en santé communautaire

La vie hospitalière reste encore très méconnue. Comment les patients atteints de pathologies graves se représentent-ils leur passage dans une unité de soins ? Sont-ils préparés à entendre le diagnostic annoncé par le corps médical ? Prennent-ils conscience des atteintes physiques, psychiques et sociales qu'engendreront les soins qui leur seront prodigués au cours de l'hospitalisation ? Ecoutons quelques témoignages afin d'avoir une idée plus réaliste de leurs vécus, suite à des traumatismes qui modifient leur identité, leurs relations et leur destinée...

 

 

TRAJECTOIRES DE PROSTITUTION A LA MINORITE
Vulnérabilisations et prises de risques

Myriam DIELEMAN | Observatoire du sida et des sexualités/FUSL

A travers trois récits de vie, cet article parcourt les trajectoires d’entrée en prostitution à la minorité à l’aune des vulnérabilités, les épisodes et prises de risques y attachées, ainsi que les éléments d’un ancrage dans le métier. Dialogue entre chercheur et protagonistes, l’écriture y a une vertu descriptive. Une attention particulière est portée aux dimensions des genres et des sexualités.