d'enseignement
- Globalisation et transformation des imaginaires
- Appartenances identitaires, authenticité et autochtonie, rôle de la frontière et construction de l'altérité
- Tension « local » - « global », invention du « local », décentralisation de l'Etat, jeux politiques locaux et construction des élites politiques locales
- Gouvernance des ressources naturelles, stratégies d'acteurs, transformation de la « propriété », monétarisation des transactions et « conservation de la nature »
- Coopération au développement : rhétoriques et buzzwords, société civile, coalitions, alliances et réseaux, approche Nord-Sud, migration
des acquis des étudiants
Examen oral basé sur les notes, les supports de cours et les lectures conseillées.
Objectifs et méthodes d'enseignement : Pour chacune des parties du cours, les exposés aborderont plusieurs études de cas permettant de faire émerger les débats théoriques sous-jacents aux problématiques discutées, tout en les ancrant dans des réalités concrètes de terrain. Le cours permettra à l'étudiant de développer (1) une compréhension de la notion de globalisation, des débats théoriques associés et de ses conséquences pragmatiques contemporaines, (2) une compréhension des processus de constructions identitaires dans un monde globalisé, (3) une compréhension des tensions entre le « local » et le « global » et (4) une compréhension de la reconfiguration du champ de la coopération au développement au regard de la globalisation. Les études de cas seront basées sur les expériences ethnographiques et professionnelles de l'enseignante en milieu rural au Mali et dans le champ de la coopération au développement. Les apports théoriques puiseront principalement dans des travaux de recherche anthropologiques et sociologiques. Chaque cours sera orienté autour d'une thématique principale. Il comprendra un exposé magistral suivi d'un temps d'échanges et de questions. A travers ce cours, l'étudiant sera, d'une part, en mesure d'analyser, de manière critique, les enjeux contemporains de la globalisation et leurs impacts sur les processus de construction des appartenances identitaires et, d'autre part, d'adopter une posture réflexive nécessaire tant dans des perspectives de recherche que d'intervention.
La première partie du cours est consacrée à l'étude critique de la notion de globalisation, de ses paradoxes, de ses conséquences et des enjeux théoriques et méthodologiques qu'elle soulève. Elle revient ainsi sur l'origine de cette notion, son contexte historique d'émergence et questionne la nécessité de penser la globalisation en termes de continuité historique et/ou de rupture. Elle aborde la transformation des imaginaires contemporains en contexte globalisé ainsi que les processus d'homogénéisation et/ou d'occidentalisation du monde versus l'hétérogénéité des cultures. En s'appuyant sur des travaux ethnographiques réalisés dans le Delta intérieur du fleuve Niger au Mali, la deuxième partie du cours se centre sur la construction des appartenances identitaires et de l'altérité. Elle questionne le rôle joué par la frontière et les revendications identitaires en contexte globalisé. Elle aborde ainsi les notions d'autochtonie et d'authenticité. En s'appuyant sur ces mêmes travaux ethnographiques, la troisième partie du cours explore les tensions entre le « local » et le « global » à travers la gouvernance locale des ressources naturelles, les stratégies d'acteurs, la transformation de la « propriété », la monétarisation d'une série de transactions et les enjeux de « conservation de la nature ». La dernière partie du coursaborde la reconfiguration du champ de la coopération au développement au regard de la globalisation. Il s'agit de questionner les discours et autres buzzwords produits par le complexe développementiste, d'interroger la notion de « société cvile », de réseaux et l'institutionnalisation des mouvements sociaux dans ce cadre.
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