Histoire de l'architecture IV [ LARCB2102 ]

Architecture et mondialisation : Nowhere vs Now Here Dans un monde de plus en plus intégré, de plus en plus globalisé, où les un nombre croissant d’œuvres d’art, de plus en plus immatérielles, sinon volatiles, semblent s’affranchir des limites du temps et de l’espace, l’architecture demeure une discipline (un art ?) grave, c’est-à-dire à la fois sérieuse et pesante, profondément ancrée dans la matérialité d’un environnement local. L’objet de cours est de s’interroger sur cette contradiction. N’est-elle qu’apparente ? L’architecture est-elle une discipline d’arrière-garde vouée à disparaître ? Au contraire, ne tire-t-elle pas, justement, sa légitimité profonde de cet ancrage si précis ?

Au terme du parcours chronologique effectué durant les trois années du Bachelier, le cours procède à présent à une inversion du point de vue, en prenant cette fois comme point de départ la situation contemporaine, le monde d’aujourd’hui.

Le cours porte donc sur l’histoire de l’architecture contemporaine. Strictement entendue, cet adjectif renvoie à l’époque contemporaine, c’est-à-dire celle que les historiens font débuter à la Révolution industrielle. C’est pourquoi, afin d’éviter toute ambiguïté, l’on parlera ici plus volontiers de l’époque actuelle — en gros, le dernier demi-siècle.

La mise en perspective critique de l’architecture actuelle ne peut se faire qu’en élargissant l’horizon de manière à resituer celle-ci dans un contexte, le plus large possible, non seulement intellectuel et artistique, mais aussi social, politique, économique, etc.

Bien que portant, de fait, sur l’actualité, le cours entend saisir celle-ci dans sa dimension historique et adopter, pour ce faire, une démarche historienne — avec toutes les difficultés inhérentes à ce genre d’exercice, s’agissant du passé le plus récent.

- Tentative d’aperçu sur la production architecturale contemporaine

Le champ de l’architecture semble éclaté, pour ne pas dire écartelé, entre autant de tendances qu’il y a d’individualités, qui veillent jalousement à entretenir les signes de leur identification (leur "signature").

Pour la précision de l’exposé, on procédera, malgré tout, — à titre d’hypothèse — au choix (sur quels critères ?) de quelques œuvres représentatives (en quoi ? pourquoi ? comment ?)

- Approche esthétique : Obsolescence du critère de beauté ?

Recherches des différences et ressemblances.

La disparition d’une doxa en matière d’architecture s’inscrit dans la fin — entamée dans les années 1960 — des grands récits explicatifs du monde.

- Discours critique : La fin de la notion de style ?

Réduite à son image par les médias, l’architecture souffre de l’absence de discours critique valable. Plus aucun critère stylistique ne semble opératoire. Les regroupements opérés par les critiques ou les journalistes deviennent rapidement obsolètes, aussitôt remplacés par d’autres qui ne leur survivent guère plus longtemps.

- Analyse historienne : La fin de la modernité ?

Sous différents vocables (Postmodernisme, néomodernisme, régionalisme critique, déconstruction, minimalisme, …), le modernisme, attaqué de toutes parts, n’en finit pas d’agoniser — en même temps que de se survivre. Mais il n’a pas encore fait l’objet d’une liquidation critique définitive sous bénéfice d’inventaire ; il « n’a jamais été interrogé à partir des bases qui l’avaient affirmé, depuis le Deutsches Werkbund, comme une redéfinition du domaine de production industrielle de l’architecture » (F. Migayrou). Un détour méthodologique aux sources de la modernité s’imposera.

- Analyse du contexte actuel : la mondialisation, un phénomène nouveau ?

Tentative de définition de la mondialisation (ce qu’elle n’est pas ; ce qu’elle est ; les champs où elle se manifeste). Examen de son impact sur l’architecture (à tous les niveaux : enseignement, conception, profession, commande, construction, organisation, diffusion, …)

- Histoire et biographies

Analyse de la condition de l’homme aujourd’hui : le déclin des idéologies renvoie chacun à lui-même, libre comme jamais, et infiniment seul. Comment, alors, concilier intérêts personnels et contribution à la discipline ? Liberté et responsabilité ?

 Le cours se déroule pour partie sous forme d’exposés magistraux, pour partie sous forme de séminaire, avec des interventions des étudiants.