Phytothérapie
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Pr Christophe Baillard (CHU Avicenne, Bobigny)


Il est nécessaire en consultation danesthésie de rechercher ladhésion du patient à une phytothérapie car elle nest pas spontanément révélée (grade C). La prescription dextraits de plantes favorise les anomalies préopératoires (anomalie de la coagulation et hypokaliémie) pouvant nécessiter des mesures correctrices ou une modification du protocole anesthésique (grade B).

Dans les situations où il est impossible de connaître précisément les extraits de plantes consommés par le patient, la prudence est dinterrompre la phytothérapie une dizaine de jours avant une anesthésie.

Dans les autres situations lattitude peut être plus souple et adaptée à lextrait de plante consommée puisquun nombre restreint de produits est actuellement identifié comme susceptibles dinterférer avec la période périopératoire.

Compte tenu de ses propriétés immunostimulantes, la consommation déchinacée nest pas souhaitable chez les patients présentant une maladie auto­immune, traités par corticoïde ou immunosuppresseur et/ou devant bénéficier dune transplantation et doit être interrompue le plus précocement possible.

Concernant lEphedra, une interruption thérapeutique de vingt-quatre heures précédant une anesthésie est conseillée.

Lorsque lon souhaite éviter tout effet antiagrégant plaquettaire, une interruption de 10 jours permettant le renouvellement plaquettaire est proposée pour lail et dau moins 36 heures pour le Ginkgo.

En induisant lactivité du système des cytochromes P-450, le millepertuis interfère avec les molécules utilisant ce système enzymatique en réduisant leur efficacité. Un arrêt thérapeutique dau moins cinq jours est proposé si lon souhaite saffranchir des effets résiduels du millepertuis.