Myopathie à bâtonnets
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[MIM 161 800, 256 030, 605 355]
(Nemaline rod myopathy, myopathies némalines)
Rare : 1/50.000 sauf la forme des Amish où la prévalence est de 1/500. . En général sporadique (65%) mais des formes de transmission autosomique récessive et dominante existent. Dix gènes sont associés à cette myopathie sans corrélation précise entre le génotype et la sévérité du phénotype:
acronyme |
gène |
locus |
|
protéine |
MIM |
clinique |
NEM1 |
TPM3 |
1q21.3 |
AD |
tropomyosine 3 |
609 284 |
|
NEM2 |
NEB |
2q23.3 |
AR |
nébuline |
256 030 |
|
NEM3 |
ACTA1 |
1q42.13 |
AD |
actine á1 muscles |
161 800 |
50 % formes néonatales sévères |
NEM4 |
TPM2 |
9p13.3 |
AD |
tropomyosine 2 |
609 285 |
|
NEM5 |
TNNT1 |
19q13.42 |
AR |
troponine T type 1 |
605 555 |
surtout population Amish |
NEM6 |
KBDT13 |
15q22.31 |
AD |
Kelch repeat abd BTP domain |
609 273 |
|
NEM7 |
CFL2 |
14q13.1 |
AR |
cofiline |
601 443 |
|
NEM8 |
KLH40 |
3p22.1 |
AR |
Kelch-like family member 40 |
615 348 |
|
NEM9 |
KLH41 |
2q31.1 |
AR |
Kelch-like family member 41 |
615 731 |
|
NEM10 |
LMOD3 |
3p14.1 |
AR |
léiomodine 3 |
616 165 |
|
NEM11 |
MYPN |
10q21.3 |
AR |
myopalladine |
617 336 |
|
Dans certains cas, une mutation des gènes RYR1 (19q13.2) ou NEB ou KBTBD3 entraîne l’apparition de « core » centraux et on parle de core-rod myopathy (voir central core disease).
Une mutation du gène ACTA1 peut également entraîner une myopathie à corps zébrés qui est considérée comme une variante de la myopathie à bâtonnets. Une autre variante est la cap myopathy où l’on observe un réarrangement des filaments fins : elle se présente comme une forme typique de myopathie à bâtonnets mais l’image histologique montre une « coiffe » en périphériue des fibres musculaires. Elle est associée à des mutations des gènes ACTA1, TPM3 ou TPM2.
Les bâtonnets visibles en microscopie optique ou électronique correspondent à des inclusions cytoplasmiques dérivées des protéines (actine, α-actinine) de la zone Z des fibres musculaires.
Au moins 4 tableaux cliniques ont été décrits :
On peut également observer :
Les CPK sont peu ou pas élevés. Décès par insuffisance respiratoire progressive souvent aggravée par des pneumonies d’inhalation secondaires à une atteinte bulbaire.
Dans certains cas, une mutation des gènes RYR1 (19q13.2) ou NEB ou KBTBD3 entraîne l’apparition de « core » centraux et on parle de core-rod myopathy (voir central core disease).
Une mutation du gène ACTA1 peut également entraîner une myopathie à corps zébrés qui est considérée comme une variante de la myopathie à bâtonnets.
Une autre variante est la cap myopathy (voir ce terme) où l’on observe un réarrangement des filaments fins : elle se présente comme une forme typique de myopathie à bâtonnets mais l’image histologique montre une « coiffe » en périphérie des fibres musculaires. Elle est associée à des mutations des gènes ACTA1, TPM3 ou TPM2.
Une mutation du gène MYO18B (22q12.1) [MIM 616 549] entraîne l’association d’une myopathie à bâtonnets, d’une dysmorphie faciale et d’un syndrome de Klippel-Feil (voir ce terme).
La myopathie dite à nemaline bodies [MIM 620 310] est très rare et due est la transmission autosomique récessive d’une mutation du gène RYR3 (15q13-Q14). La biopsie musculaire montre une grande variation de taille des fibres musculaires avec une prédominance des fibres de type 1 et une atrophie avec de nombreux « corps de némaline » situés autour du noyau, dans le cyoplasme dans sous le sarcolemme.
Dans la myopathie à bâtonnets, les bâtonnets visibles en microscopie optique ou électronique correspondent à des inclusions cytoplasmiques dérivées des protéines (actine, α-actinine) de la zone Z des fibres musculaires.
Implications anesthésiques:
Y penser en cas de retard d’acquisition de la marche ou de fatigue musculaire rapide à l’exercice ou d’association de dysarthrie, contractures, scoliose. Echographie cardiaque : cardiomyopathie ? hypertension artérielle pulmonaire secondaire à l’hypoxémie chronique ? Le patient est parfois porteur d’un défibrillateur cardiaque interne automatique.
Aucun cas d’hyperthermie maligne associé à la myopathie à bâtonnets n’a été publié. Cependant, en cas de mutation RYR1 ou de « core » centraux, il y a un risque d’hyperthermie maligne : cette précaution est par prudence étendue à tous les patients souffrant de cette forme génétique de la myopathie et dont le génotype précis n’est pas connu. Eviter la succinylcholine comme pour toutes les myopathies mais les agents halogénés ont été utilisés sans provoquer de rhabdomyolyse. Risque d’intubation difficile : atteinte précoce des muscles du visage et du cou. Ventilation nocturne en cas d’insuffisance respiratoire sévère. Amyotrophie et troubles de déglutition.
Références :
Mise à jour juillet 2024