Colloque Dispositifs et Médiation des Savoirs (1998)

Beaucoup des connaissances dont disposent les individus dans différents domaines (biologie, médecine, histoire, anthropologie, etc.) proviennent moins de l'école que de différents dispositifs médiatiques: le cinéma, la télévision, les musées et expositions, la publicité sociale, sans oublier les nouvelles technologies).

Ces dispositifs réclament une approche interdisciplinaire car ils comportent différentes dimensions : sociologique, psycho-affective, psychosociologique, sémiotique...

La dimension sémiotique, en particulier, réclame l'éclairage des théories de la communication. Mais celles-ci sont relatives et ne mettent en profil que certains aspects des processus de communication, aspects qu'elles renforcent en les dévoilant. La théorie classique de la communication (émetteur-message-récepteur) ne met en relief et ne favorise que les aspects transmissifs de la communication. Les théories pragmatiques de la communication se centrent davantage sur la relation et permettent d'étudier la manière dont un dispositif positionne son destinataire; elles autorisent de ce fait certains rapprochements -via notamment le concept piagétien de décentration- avec la dimension sociocognitive de la connaissance. Les plus récentes théories de la communication sont d'inspiration cognitive et se rapprochent encore davantage de la problématique des dispositifs de médiation des savoirs. Or, ces théories font une place considérable à l'imagerie mentale, ce qui ouvre la voie à d'intéressantes considérations sur les dispositifs de médiation qui sont précisément à dominante iconique.