Mémorial Léon H. Dupriez

Université catholique de Louvain

(Belgique)


  • La recherche à l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES) 1928-2000

  • La recherche en mouvement, d’une approche historico-institutionnelle  à l’autonomisation :
    La recherche en sciences économiques à l'IRES 1928-2000
    par Paul Olbrechts (1)




    in La recherche, passions, pratiques, parcours. La communauté scientifique à l'UCL depuis 1834.Catalogue réalisé à l'occasion de l'exposition au Forum des Halles, à Louvain-la-Neuve, du 8 au 21 mars 2001. Edité par Véronique Fillieux et Françoise Hiraux, avec la collaboration de Cécile Derycke et Françoise Mirguet, sous la direction de Paul Servais. Louvain-la-Neuve, Archives de l'Université catholique de Louvain, [2001].
     

    De l'induction à la déduction, et de la complémentarité entre recherche fondamentale, recherche appliquée et aide à la décision économique. De la difficulté de la tension entre la rigueur d'une science " dure, exacte " et de la l'attention à l'homme, fondement des sciences humaines.
     

    Constitution d'un corpus de faits et de mécanismes économiques 1928-1964

    Un monopole de facto du savoir. La science économique reste réservée à un cercle restreint d’académique et de quelques économistes qui sortent diplômés du département.

    L'IRES est fondé en octobre 1928 sous l'appellation d'Institut des sciences économiques en vue " de poursuivre à la fois un programme didactique et des travaux de sciences économiques appliquées ". Tel est l’éditorial de Paul van Zeeland, professeur et futur premier ministre dans le premier bulletin de l'IRES en novembre 1929. Il faut se remettre dans l'esprit des chercheurs de l'époque. S'extraire de notre conception de l'an 2000 où l'information économique est connue en continu et en temps réel. Fin des années ’1920, on découvre une science. La réalité de cette science est à "inventer". La recherche économique c'est donc avant tout relever les faits, les observer et ensuite trouver les mécanismes. L'observation balaye deux grandes voies. La première, l'analyse conjoncturelle, l'étude de la " périodicité ". Le référent est l'indice du mouvement général des affaires. La méthode de référence est le comité de Harvard pour la science économique (1917), suivi de la Harvard Economic Society (1927). "Tous les pays qui veulent rester à l’avant-garde du progrès doivent se rendre compte de la manière dont leur organisme fonctionne, de la façon dont il traverse les périodes d’essor, de crise et de dépression", "Prévoir, bien ou mal, mais on doit prévoir". Une émulation européenne est déjà bien perceptible car l'IRES se compare en 1929 à Berlin, Paris, Londres, Varsovie, Budapest et Vienne. La seconde voie, ce sont les analyses dites structurelles, les analyses sectorielles. Entre 1929 et 1939 tous les secteurs de l'économie belge seront disséqués, à la fois par des études en perspectives historiques et par des analyses trimestrielles de court terme pour répondre à un besoin des décideurs.

    La recherche se fait par des enseignants, leur personnalité imprime la recherche et le lieu dans lequel ils baignent, leurs collègues et leur école.

    Léon H. Dupriez (1901-1986) est déjà passé par Harvard et influence les travaux de l'IRES. Il tente d'étudier les mécanismes, les rythmes et la périodicité des mouvements économiques. Les causes des crises sont laissées à la recherche théorique.
    L'exemple des deux premiers articles de Robert Triffin (1914-1994) est symptomatique de la démarche. Indice des prix de gros (mai 1934) suivi de La théorie de la réévaluation monétaire et de la dévaluation belge (novembre 1937). À partir de l'observation fine des prix de gros, séries statistiques qu'il a fallu récolter, organiser, structurer, analyser et suivre mois après mois, le jeune chercheur de l'époque passe à la théorisation. L'étude de la réévaluation monétaire est basée sur une comparaison internationale des niveaux de prix. L'auteur signale qu'il a substitué une explication basée sur la dislocation de divers groupes de prix à l'intérieur du pays même. C'est une vérification de ses déductions théoriques. Il considère dans ses conclusions qu'il a fait une étude théorique et statistique.

    Les statistiques économiques de l'après première guerre mondiale sont encore sommaires et peu nombreuses. Le système de relevé officiel comporte encore de nombreuses lacunes. Paul van Zeeland (1929) dans son texte fondateur note que ce n'est pas du ressort d'un institut universitaire d'établir une statistique : "Le but du bulletin est d’analyser la vie économique, nous entendons par là tant l’analyse statistique que l’analyse économique. Mais nous opposons le mot à celui de documentation ; il n’est pas dans le rôle d’un institut universitaire d’élaborer le renseignement statistique, en d’autres termes d’établir les matériaux statistiques. Par contre il lui appartient de recueillir les indications qui lui seront fournies par d’autres sources, de vérifier éventuellement la valeur scientifique, puis d’en extraire les chiffres significatifs". L'IRES, par innovation conceptuelle (structure des indices de prix de gros, par exemple) publiera des annexes statistiques mensuelles et trimestrielles, soit des séries originales, soit des séries élaborées. Dans le numéro de janvier 1946, dans la rubrique bibliographie, une distinction explicite est faite entre une partie déductive et une partie inductive.

    En 1937, L'institut devient l'IRE, l'Institut de recherches économiques. Il est annoncé "qu'un travail d'équipe remplacera ce qui était des investigation individuelles. Il s'agit d'interpréter les faits dans un esprit de large compréhension sociale".

    La guerre interrompt les travaux courants empiriques d’autant que l’artillerie Nazie bombarde le 17 mai 1940 la bibliothèque de Leuven et détruit tout l’appareil statistique.

    En 1941, une équipe de professeurs et de chercheurs spécialisés en sciences sociales rejoint le groupe des économistes pour former l’Institut de recherches économiques et sociales pour poursuivre " des études déductives ou inductives et positives, actuelles ou rétrospectives, et contribuer aux divers courants de la pensée sociale et économique ".

    Cette période permet paradoxalement un temps d'arrêt. Ce temps de réflexion donnera Théorie d'une politique du volume de l'emploi en Belgique (L.H. Dupriez, 1946) et l'amorce des mouvements économiques généraux (L.H. Dupriez, 1951), grande fresque historique sur l'évolution des prix et des volumes et comparaisons internationales. Il est à noter que ces diverses études ne seront jamais traduites en anglais. (Why not ?)

    En 1946 le Comité de Direction de l’IRES en est composé de Albert-E. Janssen, président, Paul van Zeeland, directeur, Fernand Beaudhuin, Jacques Leclercq, Paul Rousseaux, Jean Dabin, L.H. Dupriez, Gaston Eyskens, L. Janssens, H. Velge, F. Cracco, P. De Bie, J.E. Mertens, C. Van Gestel, Yves Urbain.

    Toujours en 1946 est lancé le Service mensuel de conjoncture, un dossier d’analyse économique du court terme destiné aux décideurs publics et privé. Cette publication diffusée sous forme d’adhésion à un service rencontre un succès notoire. Le caractère innovant, le monopole de fait et le réseau des anciens en sont les déterminants.
    L'après guerre permet aussi à L.H. Dupriez de confronter ses approches méthodologiques d'analyse conjoncturelle avec M. Dumontier, directeur général de l'INSEE à Paris et D. Friedensburg, directeur de l'institut de Berlin (DIW). Ils fondent en 1957, l'A.I.E.C.E. l'Association d'Instituts européens de conjoncture économiques, une association d'instituts indépendants et de l'argent et du politique, où la liberté de parole et des débats est la règle. Cette association aura permis au niveau européen des échanges fructueux autant sur les méthodes que sur les objectifs de politiques économiques.

    En 1964, le comité de direction est composé d’Albert-Edouard Janssen, Fernand Baudhuin, Léon H. Dupriez, Jacques Drèze, Paul van Zeeland, Paul Rousseaux, Yves Urbain, Michel Woitrin, Fernand Bézy, François Cracco et Louis Duquesne de la Vinelle.

    Des groupes de recherches se sont greffés à la périphérie de l’IRES intitulé cette époque CRE (Centre de recherches économiques) : Service de conjoncture économique, Annuaire économique : La Belgique en … , Groupe de recherches "Productivité", Groupe de recherches "Marché commun", Groupe de recherches opérationnelles.

    La philosophie des conjonctures (L.H. Dupriez, 1959) est mûre et son cours d'épistémologie, de réflexion critique est prêt.
     

    Approfondissement des analyses économiques 1964-1990

    La fin d’un monopole du savoir et la diffusion de la science grâce à un nombre croissant de diplômés en économie et d’universitaires formés par un cours de base en économie.
    Début de la simulation et de l'économétrie comme induction statistique.

    Les travaux de L.H. Dupriez se clôture par la publication des thèses Diffusion du progrès et convergence des prix, 1966-1970.

    L'arrivée de nouveaux enseignants formés à l'étranger marque leur empreinte. Jacques Drèze entre à l'UCL en 1958 et fondera en 1966 le CORE. Il se distinguera de l’IRES en approfondissant la méthodologie (économétrie, économie mathématique et recherche opérationnelle) et influencera dès lors l’ensemble de la recherche en sciences économiques.

    Le nombre d’enseignants augmente suite à l’entrée massive d’étudiant du "baby boom" des années d’après guerre : A. Kervyn de Lettenhove, A. Lamfalussy, G. Basevi, R. Leroy et L. Phlips.

    Le débat des rapports entre théorie et pratique, entre modèle et réalité est amorcé. Michel De Vroey, Les rapports modèle-réalité dans la théorie économique, REL, (1969) : " L'économie étant un système ouvert la vérification d'une loi ne peut pas être aussi conclusive que dans les sciences de la nature. Il est difficile de savoir si la disconfirmation d'une loi signifie qu'elle n'est pas valide ou qu'il y a eu interférence d'éléments extérieurs ". Il constate déjà la division des sciences humaines en disciplines cloisonnées et la pratique de la spécialisation qui rend difficile une approche totalisante inter spécialité.
    La difficulté d'utiliser dans la recherche économique l'observation des faits et la maîtrise des théories les plus avancées est bien synthétisé par l'introduction de Franz Palm dans son article de 1972 dans les Recherches économiques de Louvain, REL. La demande d’engrais chimique en Belgique : une approche bayesienne : "Le travail est de tester l'explication économique de la demande d'engrais en Belgique et montrer comment on chemine vers une connaissance plus exacte du comportement des agents économiques grâce à l'utilisation de l'information dont on dispose, qu'elle provienne de la théorie économique ou de l'observation de la réalité économique".

    Déjà en 1961 la publication de l’IRES, Bulletin de l’Institut des sciences économiques,change de nom. Elle devient Revue économique de Louvain. L’avertissement au début du premier numéro est suggestif sur l’évolution des idées. "Le progrès des connaissances dans le domaine complexe des sciences humaines suppose, d’une part une spécialisation des chercheurs par suite de l’inévitable spécificité des disciplines qui doivent se diversifier pour avancer, et d’autre part la coalescence de leurs travaux susceptibles d’en assurer la pleine efficacité et de favoriser la convergence finale de résultats". La revue Recherche économique de Louvaina huit livraisons par an, quatre traiteront de la conjoncture, trois des études des théories, de doctrine et d’histoire économique et la dernière de la revue annuelle de la situation et des problèmes économiques de la Belgique. Il y a maintenant scission entre un Centre d’études économiques et un Centre d’études sociales qui publiera de son côté des études dans son propre domaine.

    Fin des années 1960, Alexis Jacquemin en est le rédacteur en chef ; Louis Phlips et Daniel Weiserbs lui succéderont, rejoints par Alfred Steinherr et finalement Michel De Vroey depuis 1984. Une première ouverture significative apparaît à partir de 1979 avec des rédacteurs associés de cinq universités étrangères.

    Les enquêtes de conjonctures font leurs apparitions et sont le sujet de la thèse de Paul Löwenthal. Il développera les études sur la compétitivité de l'économie belge à partir de son article de 1970 Ajustements économiques internes et modifications des parités de change, REL, t. XXXVI, n°3, octobre 1970. Les chercheurs de l'IRES, F.Prades, J.Houard et C.Ghymers, travailleront sur ce concept et seront tiraillés entre la "concrétance" des faits, des chiffres et leurs relations avec la théorie économique. À nouveau tension entre observation des faits et induction associée aux théories économiques.

    L’IRES est sollicité par les décideurs privés et publiques durant toute cette période pour remettre des avis. La compétence mais aussi l’indépendance sont des atouts qui crédibilisent les recommandations. Les problèmes sont  importants : Les deux crises pétrolières (1973 et 1982), l’inflation (1974-1978), les crises de change du Franc Belge, le déficit public, les restructurations industrielles et surtout la forte poussée du chômage. Paul Löwenthal et ses collaborateurs sont au cœur de ce débat. Son livre Une économie politique (1989) se veut une vue synthétique et une approche globalisante. Il clôture cette période. Sa conclusion révèle bien les contradictions et les espoirs d’une science en continuel mouvement.
     

    La politique économique comme point focal de la théorie économique et la recherche appliquée : 1990-2000

    Un nouvel IRES s'érige, en 1990 sur plusieurs composantes du département d'économie : l'ANEC (Analyse économique), le CRIDE (Centre de recherche interdisciplinaire droit-économie), ECOS (Économie et société) et le Service de conjoncture. Il est l’articulation d’un projet commun mené par Philippe De Villé à la fois Président du Département d’économie et Président de l’IRES. Ce projet est un projet ambitieux de cohérence globale : mener de front la recherche fondamentale et avoir toujours une attention à la politique économique. L’IRES s’attachera à travailler désormais sur la recherche fondamentale, la recherche empirique, la recherche appliquée et impliquée. Elle aura permis à toute une équipe de recherche de faire un effort collectif de réflexion. L’Institut peut maintenant poursuivre une pluralité de développement méthodologique et conceptuel. Cette priorité et ce projet intellectuel se concrétisent par un projet de recherche ARC (1993-1998) " L’efficience économique et solidarité sociale dans une Europe en mutation : les enjeux de la politique économique et sociale ". Ce projet est de réfléchir sur l’incidence en termes d’efficience comme d’équité des modifications des modes de fonctionnement des marchés des biens et services financiers, des changes ainsi que du marché du travail, ainsi que des interactions entre ces marchés dans le cadre d’équilibre général et macro-économique.

    Depuis cette réforme, l’IRES a organisé ses activités de recherche autour de quatre axes disposant chacun de son équipe animée par un responsable et encadrée par des chargés de recherche. Les quatre axes sont l’économie internationale et l’économie industrielle, la macroéconomie, les marchés financiers, le marché du travail et les politiques sociales.

    L'IRES se donne pour objectifs (article 1° des statuts), outre les finalités de toute entité universitaire et dans le respect de la liberté scientifique de ses membres, " une concentration d’efforts de recherches et de développement contribuant à informer la politique économique et sociale d’agents publics ou privés ".

    Le Service d'analyse économique suit les évolutions économiques, la réalité économique dans sa complexité. Il se doit de faire un inventaire des questions que la réalité révèle et qu'il faut retravailler soit par la théorie, soit par des outils méthodologiques. En contact direct avec la réalité, il est un bon baromètre des symptômes à expliciter. Des études de politique économiques accompagnent les prévisions conjoncturelles. Il est piloté par V. Bodart à qui est confiée cette lourde tâche de synthèse.

    Par ailleurs il ne faut pas oublier l’immense progrès technique des capacités de stockage et de collecte d'observation économique et de leur diffusion grâce au progrès de l'informatique et plus récemment encore grâce au réseau Internet, ainsi que corrélativement la baisse des coûts de cette information.

    L’ouverture vers l’extérieur se développe et s’accélère. Des contacts tant au niveau européen et que mondial permettent de confronter les méthodes économétriques, statistiques et théoriques.
    Les résultats de ces recherches sont diffusés dans le monde scientifique par divers canaux : séminaires et congrès internationaux, édition dans la série des Discussion Papersde l’IRES (une trentaine par an), publication dans des revues scientifiques internationales, rapports de recherche pour différents programmes de recherches nationaux et internationaux

    Un nouvel équilibre tente de respecter à la fois la disparité des approches de recherches, là plus théoriques, ici plus appliquées et encore plus méthodologiques.

    Les financements de grands fonds de recherche (FNRS, PAI, ARC, SSTC) ont permis la circulation des chercheurs, des participations à des colloques internationaux ou des séminaires pour tester des idées nouvelles. La visite de chercheurs étrangers à l'IRES est organisée par le département des sciences économiques. Les articles publiés dans des Working Paperscirculent aussi pour arriver à être édités dans des revues les plus reconnues par le cercle des économistes. Enseignement et recherches sont intimement liés.

    La définition de la recherche à l'IRES aujourd'hui est bien celle qu'en donne Henri Sneessens (1997) dans une introduction d'un projet de recherche pour la région wallonne relatif aux facteurs explicatifs de l'évolution de l'emploi en Wallonie et de la divergence interrégionale pour la période 1974-1995 : " La recherche a pour objectif d'appliquer à la réalité des méthodes éprouvées aux fondements théoriques solides et qui ont donné lieu à des résultats empiriques fiables. Ce projet s'inscrit dans l'optique d'une recherche appliquée, basée sur des données statistiques observables et des méthodes rigoureuse pour aboutir à des implications concrètes de politique économiques ".

    L'ouverture aux problématiques d'aujourd'hui est bien présente. Dans le domaine de l’économie de l’éducation : P. De Villé, F. Martou et V. Vandenberghe approfondissent entre autres les concepts d’efficience et d’efficacité. La transition des pays de l'Europe de l'Est est analysée par R. Anderson et Ch. Kegels, Transition banking : The financial development of central and eastern europe,Oxford University Press, 1998.

    Au cours de colloques, l'IRES peut exprimer publiquement ses avis et confronter ouvertement ses thèses : La recherche sur la pauvreté doit-elle et peut-elle tenir compte du point de vue des plus pauvres ?(1994) et Chômage : réduire la fracture(1997) B. Van der Linden, Building the social safety Net for Asian Societies in Transition(2000) R. Anderson, Que nous est-il arrivé ? Un demi-siècle d’évolution de l’économie belge(2000), I. Cassiers.

    La diffusion internationale des recherches peut s’opérer par des réseaux tissés par le filtre de la Commission Européenne ainsi que par les bourses TMR reçues par l'IRES depuis 1992 et la récente reconnaissance (2001) d’un réseau sur l'économie sociale de Marthe Nyssens.

    Comment dissocier la recherche fondamentale en science humaine des modes et surtout du cycle de vie d'un produit ? Qu’elle est la durée pour le développement d'une idée et sa maturation ? Est-elle le fruit d’un chercheur individuel ou le résultat d’une équipe de recherche ?

    La reconnaissance de la carrière académique via la publication dans les principales revues est la norme. Toutefois plus que dans d’autres sciences humaines, le chercheur en science économique, est sollicité par une demande sociale forte ; une demande quasi quotidienne d’explication des phénomènes, une demande de résolution des problèmes… La liberté académique se doit de se frayer un chemin qui ne peut pas rester insensible à ce questionnement sur le sens de l’homme, à cette demande sociale, à la demande de l'opinion publique et à la critique du marché. Toutefois le chercheur doit pouvoir garder du recul. Si la recherche fondamentale ne se fait pas dans les universités, ou se fera-t-elle ?
    Le débat sur ces questions sensibles (2) n'est-il pas un thème universitaire universel, un devoir d’ingérence, d’imagination et d’impertinence.
     

    (1) Paul Olbrechts est Secrétaire administratif de l'IRES.

    (2) DOMECQ (J.P.) Esprit, janvier 1989 : " La réflexion économique est probablement l’exercice le plus responsable et le plus responsabilisé aujourd’hui. Il mérite d’être partagé, et de plus en plus, par le citoyen. Nul doute que les philosophes des Lumières y auraient vu un des grands enjeux du débat public, présent et futur : tout s’y joue en effet de nos représentations du monde, de nos valeurs, nos mythes aussi bien que nos conquêtes rationnelles. C’est même là, en vérité, que doit s’exercer la pensée politique et de là qu’elle tirera de nouvelles perspectives, de nouveaux produits d’analyse ".
    Sur l’idée de la représentation voir RICOEUR (P.), La mémoire, l’histoire, l’oubli, Septembre 2000, pp. 287-292.
     

    Annexe

    Publications de l’IRES :
     

  • 1929-1960 : Bulletin de l’Institut de recherches économiques et sociales
  • 1971-2000 : Bulletin de l’IRES
  • 1946-1996 : Service mensuel de conjoncture
  • Depuis 1997 Service d’analyse économique
  • 1991-2000 : Discussion Papers de l’IRES

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    Publications en collaboration avec le département des sciences économiques :
     

  • 1961-2000 : Revue économiques de Louvain
  • 1971-1990 : Working Papers

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    < Hommage à l'IRES

    Affiché le 17 avril 2001


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