Réchauffement climatique : remettons les pendules à l'heure

 

Arctique

La glace de mer (banquise) croît et décroît sous l’effet des échanges de chaleur entre l’océan et l’atmosphère. La glace de mer se forme en automne et en hiver et fond en partie durant le printemps et l’été. A ce cycle saisonnier marqué se superpose une forte variabilité inter-annuelle. En arctique, l’étendue de banquise a diminué de façon significative entre fin 1978 (premières mesures par satellite) et 2013, durant tous les mois de l’année.

Cette diminution d’étendue est particulièrement marquée en septembre, mois où la couverture est la plus faible ( > Graphique ci-contre)

Résumé des connaissances

Le minimum absolu d’étendue sur la période d’enregistrements fut atteint en 2012 (3.63 millions de km²). En 2013, l’étendue de glace de mer arctique s’est chiffrée à 5.35 millions de km² en septembre. Il s’agit de la 6ème valeur de superficie la plus faible sur les 35 années pour lesquelles une observation par satellite existe.


La tendance de l’étendue de glace en septembre sur la période 1979-2013 est de −0.89 million de km²/décennie.

Par ailleurs, d’autres mesures indépendantes démontrent:

  1. Une diminution significative de l’épaisseur de glace de mer,

  2. Une diminution significative de la fraction de glace pluri-annuelle au profit de la glace saisonnière

  3. Une augmentation significative de la vitesse de dérive de la glace (une glace plus fine et plus fracturée est plus facilement entraînée par le vent)

  4. Une augmentation significative de la durée de la période de fonte au cours de l’année

Contre-vérités fréquentes

[Faux: ] La glace de mer arctique est en cours de restauration.

Ayant récupéré 47 % de son étendue entre 2012 et 2013 (encadré gris sur la figure ci-dessus). Nous nous dirigeons donc vers une période de “grand froid arctique” et, partant, d’un refroidissement global du climat.


Correction:

Comme toutes les autres variables climatiques, l’étendue de banquise ne peut être analysée “le nez sur le guidon”. Certes, l’étendue de septembre 2013 est 47% plus élevée que celle de septembre 2012, mais le graphe d’étendue de glace de mer en septembre (Fig. 1) révèle une tendance nette sur des échelles de temps climatiques. Le graphe révèle également une forte variabilité d’année en année: 1995-1996, 2006-2007, 2012-2013. Comparer les étendues de deux années successives a donc peu de sens d’un point de vue climatologique, et ne permet absolument pas d'inférer les tendances à long terme.

Etendue moyenne de glace de mer arctique observée en septembre

(1979 - 2013; source des données: www.nsidc.org).

En orange : tendance linéaire sur les 35 années disponibles (moindres carrés)

Variations de la couverture de glace de mer en Antarctique, de 1979 à 2012, sur base d’observations par satellite

(source : AR5 FAQ 4.2, Figure 1)

Antarctique

La couverture de glace en antarctique est très différente de ce qu’elle est dans l’Arctique. En Antarctique, l’étendue de glace marine est limitée par le continent : elle n’existe pas aux latitudes les plus froides, et de ce fait peu de glace persiste d’une année à l’autre. Les chutes de neige sont plus intenses que sur la glace Arctique. Sur la période 1979–2012 années, l’étendue totale de la glace de mer en Antarctique a augmenté de 1.5% par décennie, avec de grandes variations régionales, et aussi d’une année à l’autre. Les connaissances actuelles ne permettent pas de dire si ce changement est lié au changement global ou non. Les résultats d’une étude récente suggèrent que ces changements pourraient être liés à des changements dans la vitesse et l’orientation des vents.

Pour plus d’information, voir le 5è rapport d’évaluation du GIEC