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pucechim.gif (931 octets) Bulletin trimestriel - VOL 55, N°2, 1999
Culture générale scientifique - Fascicule 15
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141 La révolution biolithique - Humains artificiels et machines animées par H. Kempf. Ed. Albin Michel, 1998. 277 p. 140 FRF.

La thèse de l'auteur est tout à la fois décoiffante et passablement effrayante : un certain nombre d'avancées technologiques récentes telles que cultures de cellules, fabrication de tissus organiques artificiels, xénogreffes multiples, machines biologiques, machines "intelligentes", etc. font que les frontières entre vivant et inerte, entre organique et, mécanique s'estompent au point que l'être humain modifie sa vision de lui-même. Il s'agit là d'un changement radical du rapport au monde qui rompt avec les temps passés. L'homme ne change pas de monde, il change d'être. Les exemples présentés, où s'entrecroisent les technologies biologiques et informatiques, permettent de donner corps à cette thèse et lui confèrent une certaine pertinence. A lire et à méditer !

142 Pour Darwin par P. Tort (Sous la dir. de). Ed. PUF, 1997. 1095 p. 398 FRF.

Voici le troisième ouvrage collectif d'études darwiniennes que nous propose cet auteur, les deux premiers ayant été "Darwinisme et société" (PUF, 1992) et "Dictionnaire critique du darwinisme et de l'évolution" (PUF, 1996). Comme les précédents, il constitue une somme qui ne manque pas d'impressionner. Grâce à cet auteur, une quantité monumentale d'informations et de réflexions critiques se trouve mise à la disposition du public. Voilà un ouvrage dont il faut souligner la richesse et la grande qualité des contributions.

143 Le théorème du perroquet par D. Guedj. Ed. Seuil, 1998. 520 p. 145 FRF.

Un roman policier ayant les mathématiques comme intrigue, est-ce possible ? Eh bien oui. D Guedj le prouve (C.Q.F.D.) et avec quel brio ! Après avoir lu ce livre, on ne pourra plus voir les mathématiques de la même manière, décidément très éloignées de la bouillie prédigérée que les programmes scolaires en font ! Si les responsables de ces programmes prenaient le temps de lire ce roman, ils comprendraient qu'il ne peut y avoir d'enseignement des sciences (mathématiques ou autres) coupé du contexte historique et que son saucissonnage en tranches de connaissance est la principale cause du rejet dont elles font l'objet.

144 La terre, mère ou marâtre? par J.-P. Poirier. Ed. Flammarion, 1998. 192 p. 110 FRF.

L'image d'une terre mère bienfaisante pour l'homme s'oppose depuis longtemps à celle d'une marâtre avec son cortège de séismes, d'éruptions volcaniques, de pluies torrentielles et autres catastrophes. C'est à l'exploration de cette relation très ambiguë que s'attache l'auteur. Pas de nouvelles données scientifiques dans ces pages mais une réflexion sur des problèmes d'actualité : risques naturels, gestion des ressources utiles, stockage des déchets radioactifs, influence de l'activité industrielle sur l'atmosphère, etc. Il s'agit d'un livre agréable qui allie science et réflexion citoyenne et qui se lit d'un trait.

145 Métastases - Vérités sur le cancer par L. Schwartz. Ed. Hachette Littérature, 1998. 215 p. 120 FRF.

Ce petit livre, résolument tourné vers le grand public, replace la maladie cancéreuse avec justesse et audace dans son contexte scientifique, culturel et socio-économique. Il est dense mais d'une lecture très aisée. L'auteur y malmène un certain triomphalisme médical dont il démontre les aspects pervers en matière de santé publique. Il dénonce notamment le déséquilibre entre les investissements thérapeutiques et précliniques d'une part et le dépistage précoce et la prévention d'autre part.

146 Le bon singe - Les bases naturelles de la morale par F. de Waal. Ed. Bayard, 1997. 350 p. 160 FRF.

A l'aide d'exemples pris dans le règne animal, l'auteur essaie de répondre à la question de savoir si la science du bien et du mal a un fondement biologique. L'argument consiste à égaler les comportements de règles sociales, de stratégies d'entraide, de rituels d'interaction et de régulation des conflits que l'on observe chez différentes espèces de mammifères à une forme primitive de morale. A méditer certainement.

147 Les grandes révolutions scientifiques du XXe siècle par D. Parrochia. Ed. PUF, 1997. 435 p. 198 FRF.

Pour l'auteur, suite aux trois grandes révolutions scientifiques de ce siècle que sont la relativité, la mécanique quantique et la théorie du chaos, notre représentation du monde a volé en éclats. Et le philosophe qu'est D. Parrochia s'attèle à remettre de l'ordre dans notre cerveau en miettes à travers un schéma encyclopédique qui totalise les diverses expressions scientifiques du siècle pour appeler finalement de ses voeux une "super théorie générale unifiée". Pourquoi pas ?

148 Démocrite, Epicure, Lucrèce - La vérité du minuscule par J. Salem. Ed. Encre Marine,. 229 p. 150 FRF.

Prolongeant l'intuition géniale de Démocrite, leur devancier, Epicure et son disciple romain Lucrèce proclament la "vérité du minuscule" et fondent ainsi le matérialisme : le monde s'explique par les atomes, êtres sans qualités sensibles, et par le vide. En mouvement rapide, les atomes forment, par leurs chocs mutuels, les divers agrégats matériels observables; quant à l'âme, elle est également composée d'atomes très subtils et particulièrement mobiles. Contrairement à d'autres philosophes tels que G. Bachelard qui ne voient dans l'atomistique des Anciens qu'une métaphysique de la poussière gorgée d'intuitions métaphysiques à priori, sans grande portée scientifique ultérieure, J. Salem défend dans ce livre que cette pensée a connu un destin unique dans l'histoire des idées et qu'elle a joui d'une singulière postérité.

149 Le changement climatique - Dimensions économiques et sociales par J. P. Bruce, H. Lee et E. F. Haites. Ed. 4 D, 1997. 546 p.

Comment évaluer un dommage climatique ? Comment comparer l'avantage économique de différentes politiques de l'environnement ? C'est ce à quoi s'attèle cet ouvrage. Le lecteur qui se donnera la peine de plonger dans cette somme

découvrira une densité d'informations et de réflexions dont il ne soupçonne probablement pas l'existence.

150 Cholestérol : maladie réelle et malade imaginaire par P. Abastado. Ed. Institut Synthélabo (coll. "Les empêcheurs de penser en rond"). 425 p. 140 FRF.

Le vin est-il le bouclier des Français contre le cholestérol ? Voilà en effet une grave question qui mérite bien d'être débattue en long et en large. Toutefois, l'examen des faits ne permet pas de percer le mystère de "l'exception française". Et s'il fallait chercher ailleurs ?

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