Bulletin trimestriel - VOL 54, N°4,
1998 Prévisions économiques |
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A l'occasion de son Assemblée Générale annuelle, tenue à Berlin le 12 juin 1998, le Conseil Européen de l'Industrie Chimique (CEFIC) a publié ses prévisions économiques pour 1998.
Le CEFIC s'attend à ce que la production dans l'industrie chimique européenne croisse d'un peu moins de 3% en 1998, c'est-à-dire 2% de moins que l'année passée. Ce ralentissement de la croissance s'explique d'une part par la fin de la phase de reconstitution des stocks et d'autre part par l'impact attendu des remous monétaires en Asie.
Contrastant avec la situation de l'industrie chimique, le Produit National Brut (PNB) de l'ensemble de l'Europe va croître davantage en 1998 que l'année passée, atteignant environ 2,7%, et cela en dépit d'un ralentissement au Royaume-Uni. En général, la zone Euro jouit d'une amélioration tant de la confiance des consommateurs que du climat général des affaires. On s'attend dès lors à ce que la consommation et les investissements soient les deux locomotives de la croissance du PNB en 1998, remplaçant les exportations et l'augmentation des stocks.
Au niveau macro-économique, ces développements sont la conséquence de taux d'intérêt faibles (et convergents), d'une stabilité générale des prix, de la réduction des déficits publics et d'une croyance croissante que l'Union Monétaire Européenne (UME) constituera un succès. Une UME effective éliminera les sources majeures d'incertitude, mettra en lumière les distorsions commerciales et réduira d'autres entraves au fonctionnement d'un vrai marché unique. Elle encouragera un accroissement du commerce et des investissements intra-européens, spécialement de la part des petites et moyennes entreprises (PME).
Toutefois, en ce qui concerne l'industrie chimique, le réveil actuel de la demande domestique en Europe ne sera pas suffisant pour compenser ni la fin du cycle de reconstitution des stocks ni, défi encore plus important, l'environnement commercial externe dû aux événements dans l'Asie du sud-est. Seuls les gaz industriels, les matières plastiques, les peintures et les colorants se montreront plus soutenus que la moyenne des produits. Par contre les fibres artificielles, le caoutchouc synthétique, les parfums et les cosmétiques montreront une croissance particulièrement faible. L'impact exact de la crise asiatique sur la production chimique dans l'Union Européenne (UE) est difficile à prévoir. Toutefois, pour donner un exemple, on estime qu'une diminution de moitié du surplus commercial de 1997 avec l'Asie du sud-est réduirait d'1% la croissance en volume de l'ensemble de l'UE. Une demande plus faible en Asie provoque une diminution des exportations européennes tant des produits chimiques de base que des produits destinés aux consommateurs. De plus, on doit s'attendre à des modifications des flux de marchandises, avec des exportations venant d'autres pays et régions, tels que les États-Unis et le Moyen Orient, essayant de pénétrer des marchés alternatifs y compris l'Europe. Par voie de conséquence, les prix et les marges bénéficiaires auront tendance à s'éroder. Une conséquence positive des événements récents est que, à long terme, on peut s'attendre à ce que la diminution des augmentations de capacité en Asie rétablisse une meilleure balance entre l'offre et la demande des produits chimiques de base.
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