Résumé :
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En Belgique, comme ailleurs dans le monde, les statistiques en matière de précarité sociale, économique et alimentaire continuent de grimper. En 2017, près de 16 % des Belges étaient encore considérés comme à risque de pauvreté monétaire. Un Belge sur quatre déclare ne pas savoir faire face à une dépense imprévue. Un Belge sur vingt se trouve en situation de privation matérielle sévère. Si on réunit l’ensemble des indicateurs de précarité, c’est 20 % de la population belge qui se retrouve dans le rouge, c’est-à-dire, en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. L’accès à l’alimentation, en particulier saine, équilibrée et de qualité, est un des symptômes le plus souvent visible et emblématique de cette précarité grandissante. Bien que l’accessibilité à l’alimentation de qualité revête de nombreuses dimensions, les questions des revenus et du budget consacré à l’alimentation jouent un rôle important dans cet enjeu. En effet, de nombreuses études démontrent que revenus et précarité sont en corrélation avec les indicateurs d’équilibre des régimes alimentaires, que ce soit au niveau de la composition de l’assiette ou des facteurs d’obésité et de surpoids, par exemple. Pour plus de détails, Carine Dusseldorf a publié une analyse sur l’accès à l’alimentation saine pour le CPCP. L’aide alimentaire est donc malheureusement encore une institution souvent utile pour permettre à 450 000 Belges de manger au quotidien. Cette aide peut prendre des formes multiples. Au départ, vu comme un secteur souvent humiliant avec des démarches administratives et sociales lourdes, des colis imposés avec de la nourriture pas toujours attirante, le secteur a tenté de s’adapter aux attentes des personnes dans le besoin. Les acteurs du secteur travaillent ainsi sur l’accueil, l’accompagnement social, les modalités d’accès, l’inclusion des bénéficiaires aux différentes étapes (choix des produits, ateliers, etc.), la diversité et le choix des produits proposés, etc. Depuis le début des années 2000, les épiceries sociales et solidaires connaissent un véritable succès. Les bénéficiaires deviennent des clients comme les autres. Ils ont plus de liberté dans leurs choix. Le but est de favoriser leur autonomie financière et alimentaire et de respecter leurs droits et leur dignité. Comment cela fonctionne-t-il ? Quelle est la situation à Bruxelles et en Wallonie ? Quels sont les bénéfices sociaux, économiques et environnementaux de ces initiatives ? Quels sont les enjeux des épiceries sociales comme solutions aux défis de l’aide alimentaire Cette analyse va tenter de répondre à ces questions : en nous permettant de comprendre le lien entre le rôle des épiceries sociales et solidaires, l’accès à l’alimentation de qualité et la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.
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