Résumé :
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Les droits sexuels et reproductifs sont la condition indispensable à l’autonomie des femmes et à leur émancipation, ainsi qu’à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes et entre toutes les personnes, quelles que soient leur identité de genre et leur orientation sexuelle. Si l’égalité est inscrite dans le projet européen, l’Union européenne est restée en retrait sur ces sujets. La sexualité et la reproduction jouent un rôle fondamental dans la vie humaine et renvoient à de multiples dimensions. Il a pourtant fallu attendre les années 1970 pour qu’elles fassent l’objet d’une réflexion en termes de droits. La planification familiale et les droits à l’avortement et à la contraception, qui donnent aux personnes le pouvoir et les moyens de décider librement si elles veulent des enfants, quand et combien, sont particulièrement emblématiques. Ils s’intègrent dans une vision plus large et une approche globale de la vie sexuelle et de la santé sexuelle et reproductive. (…) Au surplus, la santé sexuelle ne se réduit pas à l’absence de maladies et d’infirmité, mais vise selon l’OMS, « le bien-être général, tant physique que mental et social ». Ceci inclut donc la lutte contre les violences sexistes, les agressions et exploitations sexuelles, les inégalités et discriminations fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle. Si les droits sexuels et reproductifs ont véritablement progressé depuis 40 ans, ils font aujourd’hui l’objet de multiples attaques en Europe. On relève plusieurs tentatives de restreindre l’accès à l’avortement voire de l’interdire dans des Etats membres de l’Union européenne (UE). Elles mettent en lumière le risque de réversibilité qui pèse sur ces droits. Dans ce contexte mouvant et incertain, le CESE a jugé nécessaire d’alerter sur les menaces qui pèsent sur ces droits sexuels et reproductifs et d’en dresser un état des lieux : leur reconnaissance dans la loi, leur effectivité, les résistances et oppositions qu’ils suscitent, leurs enjeux actuels.
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