Résumé :
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À partir d’une analyse d’entretiens avec des jeunes en retrait social (hikikomori) l’auteur cherche à saisir l’articulation entre la réclusion à domicile et les usages et les connexions numériques permises par les écrans. Elle souligne la diversité de ces usages, diversité qui est la norme pour les usagers de ces nouvelles technologies. Elle met l’accent sur quatre motivations des jeunes en retrait pour investir ces pratiques : la possibilité de l’expression d’émotions négatives sans crainte et sans jugement, le soutien par des instances imaginaires idéales qui échappent à toute sanction familiale ou sociale, l’accès à un savoir sans passer par un maître, la création d’un espace-temps très spécifique, un temps suspendu qui s’abstient des contraintes du temps et des espaces communs, qui s’abstient de la rencontre réelle, physique, corporelle, avec d’autres.
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