Résumé :
|
« Ce rapport présente les résultats d’un volet d’une recherche portant sur l’expérience quotidienne des personnes âgées de 65 ans et plus qui vivent seules, intitulée « Vieillir et vivre seul-e ». Comprendre la diversité des expériences et repenser les pratiques » (Charpentier, M., Quéniart, A., Roy, S., Chamberland, L., Rose, R. et R. Hurtubise)1 , financée par le Ministère de la famille et le Secrétariat aux aînés du Québec (2016- 2019). Notre volet porte plus spécifiquement sur les femmes. L’habitat en solo est un phénomène contemporain complexe qui croît avec l’avancement en âge. En cela, il constitue un enjeu majeur pour les sociétés vieillissantes comme le Québec et le Canada. Si nous savons que les femmes, de par leur espérance de vie plus élevée que celle des hommes, sont particulièrement concernées par ce phénomène, nous en ignorons encore beaucoup d’aspects. Ainsi, les objectifs de notre recherche étaient de mettre à jour l’expérience quotidienne du vieillissement en solo (occupations, sorties et rencontres, implications, moyens de locomotion, etc.) et les stratégies déployées par ces aînées malgré ou au-delà des obstacles que plusieurs d’entre elles peuvent rencontrer — pauvreté, solitude, maladie/limites, isolement géographique ou exclusion sociale —, pour mener ce mode de vie. Nous avons voulu dans ce volet, dans la continuité des objectifs généraux de la recherche, privilégier une diversité de situations de vie en solo. Nous avons ainsi choisi de rencontrer des femmes vivant à Montréal, mais aussi en région (Outaouais, Estrie), dans un contexte semi-urbain ou rural, et ayant des parcours de vie variés en regard des conditions socio-économiques et des contextes familiaux/conjugaux : femmes ayant eu 1 Cette recherche dirigée par Michèle Charpentier, professeure titulaire à l’école de travail social et titulaire de la Chaire de recherche sur le vieillissement et la diversité citoyenne, est réalisée en partenariat avec Les Petits Frères : La grande famille des personnes âgées seules (Caroline Sauriol, directrice générale) et en collaboration avec Le réseau FADOQ : Fédération de l’âge d’or du Québec. 4 ou non des enfants, femmes mariées devenues veuves, femmes divorcées, femmes ayant toujours été célibataires, femmes lesbiennes ayant vécu en couple et ayant toujours vécu seules. Nous reviendrons sur la pertinence de ces facteurs ou éléments de diversification dans le premier chapitre de ce rapport consacré à notre démarche méthodologique. Le second chapitre, quant à lui, sera entièrement consacré à l’analyse thématique de nos données, c’est-à-dire au découpage organisé en catégories et sous-catégories de ce que nos répondantes nous ont raconté de leur vie et de leurs pratiques quotidiennes. Plus précisément, après avoir abordé la question de « l’urgence de vivre », que toutes les femmes rencontrées ont exprimée, nous explorerons, tour à tour, leurs stratégies pour favoriser le bien-être à court, moyen et long terme, la vie en solo et la fin de vie »
|